nous restâmes quelques jours sur cette plage, allant acheter de quoi manger et s'habiller de temps en temps. nous refîmes l'amour des milliards de fois, plus de fois qu'il n'y avait d'étoiles dans le ciel. de tous les cieux, tous les univers réunis il n'y avait que nous. il n'y avait que toi.
je n'espérais, n'existais, ne vivais, n'aimais que pour toi. sans toi il n'y avait rien.
pendant plusieurs jours nous laissâmes notre trace partout. dans le sable, au gré de la mer de ses marées, sur les poteaux, sur les murs, sur les rochers, dans l'herbe, dans des lieux publics. partout. notre amour courait les rues, abordait les passants et rendait les gens heureux.
les jours passèrent les uns après les autres et je ne voyais plus le temps s'écouler. je vivais heureuse pour la première fois de ma vie.
nous avions pris des trains, des bus, des métros, des bateaux. nous étions allées partout, nous avions sillonné toute la france, vu tout ce qu'il y avait à voir. j'ai vécu ma vie avec toi, en quelques semaines. des semaines qui sont passées aussi vite que des étoiles filantes. si tu savais comme j'aurai aimé que le temps s'arrête pour nous laisser le temps de vivre encore et encore.
la vie me manque. tu me manques.
et puis nous revinrent près de saint brevin, sur cette petite crique de ton enfance. dans ce sable de nos ébats, de nos émois, où se sont perdus nos corps. où je me suis perdue dans ton corps.
un matin, alors que j'étais encore un peu dans les vapes, pas tout à fait réveillée, tu t'échappas des mes bras. tu déposas un doux baiser sur mes lèvres, un baiser un peu citronné. tu sentais bon. je t'attirai dans mes bras, encore plus près de moi, de ma peau encore couverte de ton odeur, de tes saveurs.
nous fîmes l'amour de façon sauvage, presque violente. tant d'émotions qui nous submergeaient, un ras de marée permanent orchestré par de l'amour brut et pur. la jouissance nous toucha en plein cœur, nous fit éclater en milliards de morceaux. nous n'étions que poussières l'une de l'autre. l'été pénétrait dans nos corps, devenant notre sang, notre lien. l'été dans nos corps comme une fleur qui éclot un peu tard. une explosion trop repoussée qui fini par sauter. le fruit d'une passion qui s'éteint pour mieux renaître.
la jouissance par vague qui vint se nicher dans le creux de tes cuisses. qui nous emprisonne et nous sautait à la gueule. j'étais accro à la violence ; avec toi elle fut si douce.
— je t'aime isilde.
des battements qui se loupent, le cœur qui implose. c'est beau un je t'aime, mais quand il nous est destiné il devient la beauté même.
— moi aussi je t'aime louise. j'aime tant vivre l'été avec toi. il est bientôt fini, je le sais mais tant que tu seras là je ne vivrai plus que l'été. tu es l'été. et je suis amoureuse de toi.
tu sourias. mais j'avais l'impression que ce n'était plus les mêmes sourires. plus ces sourires sincères et étincelants. je clignai des yeux, ce n'était qu'une illusion, tes sourires étaient toujours les mêmes. et qu'est ce que je les aimais.
— tu es merveilleuse, tu le sais ça ? terriblement merveilleuse. tu es ma merveille isilde. j'ai tellement de chance de t'avoir rencontré.
ne sachant pas quoi répondre, les yeux plein de larmes, plein d'amour, je t'embrassai doucement, avec passion. le plus beau de tout nos baisers. un baiser aux couleurs de l'été, les couleurs d'un amour que je croyais éternel.
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adieu nos corps fanés
Short Storyisilde a rencontré la vie pour la perdre au détour d'une fleur. | mars deux mille vingt > avril deux mille vingt |