La noirceur de son âme (Demetri/OC)

Interlude

1930, Chapelle Saint-Yves, Rennes (France)

Dans les sous-sols de l'abbaye, un étrange duo se trouvait dans une chambre éclairée par des bougies. Au centre de la pièce, était gravé sur le sol un symbole constituait de deux triangles entrelacés au centre duquel se trouvait une table sur laquelle une femme était attachée. Celle-ci avait le visage transpirant, de long cheveux noirs humides et emmêlés. En dépit de la dilatation des vaisseaux sanguins entourant ses yeux noirs, elle paraissait normale... mais malade. A l'extérieur du cercle, un prêtre observait la femme d'un air impassible, un autre tenait une bible et priait à haute voix tandis qu'une religieuse épongeait régulièrement le front de la prisonnière.

«Je te conjure, Satan, ennemi du salut des hommes
Reconnais la justice et la bonté de Dieu le Père,
Qui, par son juste jugement a condamné
Ton orgueil et ton envie ;
Quitte cette servante de Dieu Lysandre Arden (...)

La femme éclata d'un rire dément.

- Nous l'avons brûlé, ce misérable enfant de sang.

Le premier prêtre soupira et entreprit de bénir à nouveau la femme qui se tortillait et tentait de rompre les liens qui attachaient ses poignets à la table. Le deuxième continuait à réciter sa longue prière de façon imperturbable.

Le Seigneur l'a fait à son image,

L'a paré de ses dons
Et, par miséricorde, l'a adopté comme sa fille.
Je te conjure, Satan,
prince de ce monde
Reconnais la puissance et la vertu
de Jésus-Christ, qui t'a vaincu dans le désert,
A triomphé de toi dans le jardin,
Sur la croix, t'a dépouillé,
Et, se relevant du tombeau,
A transporté tes trophées
au royaume de la lumière ;

-  Si vous souhaitez que je me confesse, j'ai bien peur que cela prenne une éternité, la liste de nos péchés est infinie, ricana la prisonnière.