Tendresse

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     Nous suivons Erza et je surveille Natsu du coin de l'œil. Cette tête de mule est bien capable de changer de sujet ou de s'éclipser pour échapper à un bon rétablissement. Il ralentit le pas et je vois bien qu'il tente de me fausser compagnie. Je le saisis par le bras et sers suffisamment fort pour le faire grimacer.

- Excuse-moi Erza, je vais raccompagner cet idiot et m'assurer qu'il se repose avant le banquet.

- Excellente idée. Ne le brutalise pas trop quand même, répond-elle en souriant.

- Il n'aura rien s'il se tient tranquille, dis-je joyeusement en tirant l'intéressé vers la clairière. 
  
     Je me rends compte qu'il va falloir le porter jusque là-bas. Je me tourne vers lui et le regarde avant de m'élever. Il utilise ses pouvoirs télékinétiques pour me suivre. Sa chambre est à l'écart, à l'abri des regards. Pourtant, je remarque une cuve d'eau et une serviette trempée.

- Quelqu'un est venu ? demandai-je en me posant.

- Lucy, répond-il, évasif. Je ne sais pas pourquoi.

     Il s'assoit sur le lit et m'observe. Son regard insistant est étrange. Je m'assois près de lui et souris. Il m'a manqué, bien plus que je ne veux bien l'admettre. Je pose une main rassurante sur son épaule et lui demande :

- Comment te sens-tu ?

- Je me suis déjà senti mieux, répond-il en riant et en se tournant vers moi. Mais ça va maintenant.

     Je plonge mon regard dans le sien. Il ne ment pas. J'ai le don de savoir lorsqu'il me cache quelque chose, mais il a bien meilleur mine que lorsque les nains l'ont découvert. Mon regard se voile et je m'approche avant de le serrer dans mes bras. Je le sens tressaillir, surpris.

- Ne me refais jamais une peur pareille. Tu étais vraiment mal en point... Je me suis fait un sang d'encre.

     Il ne dit rien. Il finit par répondre à mon étreinte et en profite pour enfouir sa tête dans mon cou.

- Pardonne-moi. Promis, je ne l'ai pas fait exprès !

     Je souris. Je m'en doute. Je frissonne en sentant son souffle brûlant contre ma peau. Je pose ma main sur son front. Pas de fièvre, c'est déjà ça. Je tressaille à mon tour lorsque je sens ses lèvres sur ma nuque. Il y dépose un doux baiser et murmure :

- Tu m'as manqué, Lis...

     Je souris. Je n'ai pas non plus entendu ce surnom depuis un certain temps. Il me presse soudainement contre lui et lèche mon cou. Je ne peux retenir un autre frisson, de plaisir cette fois-ci. Je gémis lorsqu'il me mord et le serre contre moi. Il a besoin de sang pour se rétablir, même si les ondes de cette forêt bénéfique diminuent sa soif et les effets dévastateurs de sa malédiction, et ce serait bien qu'il puisse assister en pleine forme, ou presque, au repas de tout à l'heure. Je souris, le cœur débordant de la joie de le revoir enfin. Le plaisir que m'apportent ses morsures me submerge et je lève la tête pour l'accueillir davantage. Je lui offre mon cou sans hésiter. Je pousse un cri de surprise lorsqu'il nous fait basculer sur le lit. Je ris de son empressement et de sa fougue subite. Je le sens sourire contre ma nuque et il resserre notre étreinte. 

     Ces doux instants avec lui m'ont tant manqué que je me demande comment j'ai pu respirer et vivre loin d'eux, loin de lui. Il plante ses crocs dans ma peau et c'est si doux, si agréable, si tendre que je frissonne et soupire sans pouvoir m'en empêcher. Je souris de ses soupirs de plaisir et d'affection et caresse ses cheveux. Ses mains se mettent à explorer mon dos, mon ventre, ma taille. Je le sens hésiter, ses caresses sont tendres mais timides. Je pose mes mains sur ses épaules, le repoussant gentiment.

Légende d'un vampire vagabondOù les histoires vivent. Découvrez maintenant