Le temps d'une danse II H.S.

Chapitre 16

Allongé sur son lit, les yeux brillants, Harry ne pouvait empêcher ce sourire présent sur ses lèvres depuis le début de la soirée. Jamais il n'aurait pensé qu'il allait enfin l'embrasser. Il avait tellement hésité, pesant le pour et le contre. Qu'aurait-il fait à un bal ? Il ne savait pas danser, même si Emma l'aidait énormément à progresser, et les costumes n'étaient pas vraiment le genre d'habits qu'Harry adorait porter, de loin pas. Il avait passé l'après-midi à essayer de trouver une tenue si jamais il décidait de venir. C'est finalement l'idée de voir Emma qui l'avait amené au bal. Heureusement. La simple pensée de la revoir, et son cœur avait battu un peu plus fort, son souffle s'était accéléré. Mais penser à sa douce silhouette mise en valeur dans une magnifique robe, c'était la raison de trop pour le pousser à venir. Et il n'avait pas été déçu. Elle était magnifique, dans cette robe soulignant d'une manière plus qu'élégante ses formes. Quand il l'avait aperçue, un peu perdue parmi tous les autres élèves, il lui avait semblé qu'il n'y avait plus qu'elle. Elle était comme un ange parmi d'autres gens presque insignifiants. Elle était son ange. Elle rayonnait et en la voyant, Harry s'était senti fondre sur place. A ce moment, il s'était remercié des tas de fois déjà d'avoir pris la décision de venir. Il s'en serait tellement voulu s'il avait su ce qu'il avait raté. Peut-être qu'à l'heure qu'il est, ils ne se seraient pas embrassés. Peut-être même qu'il aurait continué à ruminer ses pensées sombres et à continuer sa crise de jalousie en pensant aux autres gars qui auraient pu la voir, l'approcher, lui parler, la toucher. Il ne saurait probablement pas que leurs sentiments étaient les mêmes. D'ailleurs, il n'en revenait toujours pas. Il n'arrivait tout simplement pas à y croire, c'était trop beau pour être vrai. Elle l'aimait. Elle était amoureuse de lui. Elle aussi avait eu envie qu'ils s'embrassent. Elle aussi devait rêver de ce moment. Il avait tellement stressé à l'idée de lui avouer ses sentiments, il avait eu peur qu'elle le repousse, qu'elle rit de lui. Il n'avait jamais pensé tout déballer à ce stupide bal, et pourtant, au moment même où la danse s'était finie, il savait qu'il ne pourrait pas attendre plus longtemps. Au diable le cadre de rêve et le discours préparé, sa déclaration s'était faite sous la pluie avec des phrases ne voulant sûrement rien dire. Mais c'était sorti comme ça, comme il le ressentait. C'était un peu comme s'il lui avait décrit pourquoi son cœur s'agitait autant quand il la voyait et pourquoi il mourait d'envie de l'embrasser.

Et puis, au final, après trois mois, après avoir eu des hauts et des bas, ils étaient ensemble. En couple.

Ils ne l'avaient pas vraiment exprimé, mais c'était la suite logique des évènements. Il l'aimait, elle l'aimait, ils s'aimaient. Il lui avait avoué ses sentiments, elle lui avait avoué qu'elle ressentait la même chose et ils s'étaient embrassés. Harry ne voyait pas d'autre option, elle était sienne. Non ? Ils étaient bien en couple, n'est-ce pas ?

Le bouclé fut pris d'un élan de panique. Et si, après tout ça, Emma décidait que c'était trop dur à gérer avec sa mère, ou si elle ne voulait pas ajouter une histoire de couple à la longue liste des choses de sa vie ? Comme aucun mot n'avait été prononcé quant à leur (nouvelle) relation, Harry arrivait à se poser la question. Tout était si compliqué dans sa vie. Pourquoi est-ce que ce n'était pas clair ? Et surtout, pourquoi se posait-il la question ?

*

Emma, quant à elle, n'arrivait pas à réaliser ce qu'il se passait, tout comme son bouclé. Mais surtout, elle avait peur. Le bal marquait les vacances d'hiver. Jusqu'à maintenant, Harry et elle s'étaient vus en cours. Mais avec l'interdiction de Karen, comment feraient-ils ? Ils venaient à peine de s'avouer leurs sentiments et devaient déjà se séparer pour deux semaines ? En soi, ce n'était pas insurmontable, mais les premiers temps dans un couple étaient les plus importants. Malgré leurs sentiments, il fallait qu'ils fassent en sorte que leur idylle fonctionne. Ils n'avaient pas à reposer sur leurs lauriers, se disant que le plus gros était fait, qu'après deux trois mots et un bisou, tout était beau, tout le monde était content, les oiseaux chantaient et le ciel était rose. Non, ils devaient se voir, apprendre à vivre ensemble en tant que couple, ils devaient apprendre à se connaître sous un nouvel aspect. Comment arriveraient-ils à passer ces deux premières semaines éloignés l'un de l'autre ?