78- Here With You

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Toujours la même chanson qui se répétait encore et encore.

Les mêmes sensations, la même douleur et la même impression d'avoir perdu la moindre notion du temps.

Comme toujours, les premières pensées qui traversaient son esprit sonné et perdu étaient de se demander où se trouvait-il, quel jour était-il, avait-il survécu, et avait-il fait du mal à une personne innocente durant sa période de transe meurtrière.

Et c'était toujours la même angoisse qui le prenait au tripe à chaque fois, lui donnant l'impression horrible que son cœur se compressait dans sa poitrine et que d'une minute à l'autre, sa vie risquait de partir en fumé et tout ce dont il tenait tant, s'envolerait sous ses yeux sans qu'il n'y puisse rien y faire.
Il lui fallait alors des minutes pour émerger de ce monde. Un monde où son esprit, ou plutôt son humanité a été enfermée en attendant que le monstre en lui ne s'éclipse avant de refaire son apparition un mois plus tard.

Son corps était immobile, ses yeux demeuraient clos et son visage pouvait laisser l'impression qu'il dormait paisiblement en rêvant de licornes et d'oursons aux chocolats. Sauf qu'il était bel et bien éveillé, depuis quelques minutes, il n'avait juste pas envie d'ouvrir les yeux pour le moment et faire face à la réalité.

Il détestait cette période de convalescence plus que tout. Il haïssait le fait de devoir rester allongé dans un lit, entouré de murs blancs, sans rien faire à part dormir et manger, pendant au moins une semaine.

Mais encore une fois, il n'avait pas trop le choix. À croire que sa marraine la bonne fée n'avait pas voulu lui laisser le libre arbitre dans sa misérable vie.

Cependant, les rayons de soleil qu'il sentait sur son visage finirent par tellement le déranger qu'il se résigna à ouvrir doucement les yeux avant de les refermer aussitôt en sentant un mal de crâne horrible le prendre.

Il soupira longuement pour évacuer la douleur sauf qu'il sentit une autre douleur aiguë l'élancer un peu plus bas. Il ne saurait pas vraiment préciser à quel niveau de son corps, il a plutôt l'impression qu'il avait mal partout, même son petit orteil.

Il tenta de lever le bras pour se masser les tempes sauf qu'il sentit un poids au niveau de son membre ce qui l'empêchait de le bouger.
Étonné, Remus ouvrit les yeux tant bien que mal.

La première chose qu'il vit était sans aucune surprise un mur blanc. Ce mur qui lui tenait compagnie chaque mois. Ils avaient finit par devenir intimes tout les deux.
Il constata qu'il était le seul dans la pièce, ce qui en soi ne le dégénérait pas réellement.

S'il y avait eu avec lui d'autres personnes, il aurait été obligé de répondre aux questions du genre : "qu'est-ce que tu fais ici? Qu'est-ce qui t'ai arrivé? Qu'est-ce que tu as sur le visage? Et qui t'as fait ces marques sur ton bras, ton torse, tes jambes, ta joue...?"

Et il serait tentait de lâcher une réponse sainglante du style : "c'est moi qui m'ai fait ça".

Ce genre de réponse ne jouerait pas vraiment en sa faveur alors il valait mieux rester seul.

Il baissa ensuite la tête, ce qui était équivaut à un effort sur-humain qui ne fit qu'intensifier la douleur au niveau de sa pauvre boite crânienne.

Remus fut alors étonné de voir une masse de boucles noires sur son lit. La surprise laissa ensuite place à un faible, mais doux sourire sur le visage du châtain à la vue de la tête de Sirius qui était posée sur son bras et qui dormait à poings fermés.

S'il avait voulu bouger son bras quelques secondes auparavant, il renonça bien vite à cette idée, ne souhaitant pas déranger Sirius qui devait déjà sûrement dormir de façon pas très agréable en vu de sa position inconfortable.
En effet, le brun était assis sur une chaise à quelques centimètres du lit de Remus, ses deux bras étaient croisés sous son visage et toute sa tête était posée sur l'avant-bras bandé de Remus. La moitié du corps de Sirius était donc sur la chaise et l'autre moitié sur le lit.

When We Were Young (The Marauders)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant