When We Were Young (The Marauders)

83- Forgive Me

Une larme versée. Une fleur déposée. Deux autres de rajoutées. De la terre dans les mains. Des regards baissées. D'autres d'échangés. La sensation d'avoir un trou noir à la place du cœur. De ne plus jamais pouvoir sourire de nouveau. Les larmes qui restaient coincées dans les yeux mais ne coulaient pas. L'impression que le monde avait perdu ses couleurs et que tout était devenu noir. Sombre. Le sentiment d'incompréhension, de tristesse, de colère, et d'injustice. Un mélange d'émotions qui était loin d'être agréable.

Voilà ce que ressentait Lily. Et elle n'était pas la seule.

La jeune femme se tenait debout, les mains croisées devant elle, le dos bien droit et la tête relevée le plus possible. Elle essayait de garder la face devant tous ces inconnus qui l'entouraient alors qu'elle avait qu'une envie, se laisser tomber au sol et laisser libre court à sa tristesse.

Les larmes menaçaient de couler depuis plusieurs minutes déjà mais elle essayait de les ravaler en se mordant la lèvre inférieure tout en se répétant cette phrase dans sa tête ; Pas encore, pas encore, pas…

À côté d'elle, Dorcas n'avait pas l'air de penser la même chose étant donné que les larmes coulaient abondamment en silence sur ses joues rebondies.

Marlène qui se trouvait à sa gauche avait le visage fermé et la tête haute, adoptant un air froid que Lily ne lui connaissait pas mais qui l'impressionait en quelques sortes.

Alice, elle, pleurait silencieusement dans les bras de Frank qui lui caressait le dos dans un geste réconfortant, ayant lui même le visage voilé de tristesse.

Derrière les filles se trouvaient les maraudeurs. Mais pas comme nous les connaissons. Toute leur jovialité, leur bonne humeur et leur joie de vivre avaient disparus pour laisser place à un sérieux et un air renfermé et sombre dont ils faisaient rarement preuve.

James et Sirius regardaient droit devant eux, le visage fermé et les mains croisées devant eux. Remus avait la tête baissée et respirait lentement pour s'empêcher de pleurer tandis que Peter était tout simplement absent.

Le groupe d'adolescents n'étaient pas les seuls présents. 

Devant eux, un homme d'environ cinquante ans se tenait, une longue barbe noir cachait la moitié de son visage ridé, il portait une simple robe de sorcier noir et tenait dans les mains un petit livre.

Il parlait depuis maintenant cinq minutes mais Lily ne l'écoutait que d'une seule oreille, perdue dans ses pensées.

-...La mort est inévitable.  Chaque humain, être vivant finit par quitter notre monde pour s'envoyer vers une destination inconnue. Et même nous, sorciers et sorcières, créatures magiques, ne pouvons pas y échapper. Lorsqu'une personne chère, un ami, un amant, un frère, nous quitte de façon aussi inatendue, une partie de nos coeurs est brisée pour toujours. Le temps pourra guérir les blessures et consoler les cœurs meurtris. Il ne faut pas pour autant cesser de vivre, au contraire. Mary McDonald était une fille aimante, une amie bienveillante, une élève brillante, une sorcière hors du commun et une personne en or. Elle a vécu et a honoré son entourage et ses proches par son sourire et sa simple présence. Alors prions, prions pour cette jeune fille qui nous a quitté très tôt, laissant derrière elle sa famille ainsi que ses amies. 

Lily ferma les yeux, ne parvenant plus à supporter tout cela. Une larme coula, puis deux, puis trois, vite rejointes par d'autres gouttes salés qu'elle n'essayaient même pas d'essuyer ou d'arrêter. À quoi bon en tout les cas? Elle était à un enterrement et elle avait bien le droit de montrer sa faiblesse et son chagrin si elle en avait envie.

Elle essuya d'un revers de la main sa joue et renifla, ses cheveux dissimulaient en grande partie son visage et l'empêchait de se faire remarquer. Mais de toute manière, les pleurs et les sanglots de Teresa McDonald attiraient bien plus l'attention des personnes présentes.