Meet me in the hallway

Chapitre 17

  Bien qu'il eût été mouvementé, Louis avait beaucoup aimé son déjeuner. Déjà parce que ce qu'il avait mangé était très bon, mais aussi parce qu'il avait apprécié passer du temps avec Elio et Harry.

Quand vint le moment de payer, le jeune homme ne tenait plus en place : il voulait savoir d'où venait son aptitude. Et Harry l'avait clairement compris puisqu'il demanda à Elio de se dépêcher.

Une fois dans la voiture, l'Alpha attendit que tout le monde soit bien installé et que le Bêta démarre son bolide, avant de prendre la parole. Il prit une expression sérieuse et ouvrit enfin la bouche.

   « Bien. Je crois que maintenant je peux essayer de répondre à tes questions. Je t'écoute, par quoi veux-tu commencer ? »

Converser en voiture sur un sujet aussi important n'était pas facile : Louis se trouvant derrière Harry qui occupait le siège passager, ils ne pouvaient pas se regarder. Et le jeune homme n'aimait pas ça. Il avait toujours été habitué à regarder les personnes auxquelles il parlait, dans les yeux.

   « En fait, commença le plus jeune. Ce que je souhaite savoir c'est comment moi, simple humain, peux avoir ce genre de... pouvoir ? »

Il sembla au châtain qu'Harry esquissa un sourire.

   « Déjà, Louis, je te le répète : tu n'es pas un simple humain. Tu es une partie intégrante de la meute. Une partie différente mais d'autant plus importante. Au contraire de nous autres, loups-garous, pour qui notre magie est innée, toi tu l'as acquise lorsque tu as accepté de devenir le Protecteur de notre meute. En clair, tu étais prédisposé à ce rôle, mais ton pouvoir s'est « activé » lorsque tu l'as accepté. »

Les explications de Styles étaient à la fois claires et totalement folles. Louis comprenait où il voulait en venir, il comprenait même tout à fait ce qu'il venait de lui expliquer. Mais ça lui paraissait tellement insensé... Harry lui avait déjà dit que, par son caractère, ses valeurs, il ferait un très bon Protecteur. Mais, pour son cerveau, c'était compliqué d'assimiler qu'il pouvait être aussi important. Que lui, Louis Tomlinson, pouvait être utile et bénéfique pour un groupe de personnes. C'était incroyable et inimaginable. Ça gonflait son cœur de joie comme ça l'angoissait. Il devait être à la hauteur...

   « J'espère avoir été clair... réagit alors l'Alpha face à mon silence.

   - Oh oui ! Très clair ! sourit le jeune homme. Merci de m'avoir répondu ! »

Louis garda le silence durant le reste du trajet.

  Quand Elio se gara sur le parking du lycée, une angoisse sourde gagna Louis. Alors qu'il était encore hébété après ce qu'il s'était passé au restaurant, le jeune homme venait d'être violemment ramené à la réalité. Et ça faisait mal.

En effet, bien qu'ils étaient encore des inconnus, tout lui paraissait facile avec Harry et Elio. Il se surprenait même de leur avoir accordé si facilement sa confiance. Alors que Nathan et Joey, ses meilleurs amis, s'étaient fermés à lui, l'Alpha et le Bêta s'étaient au contraire ouverts, prenant le risque de lui dévoiler leur secret.

Les jumeaux avaient encouragé Louis à ne plus penser à son agression. Alors oui, c'était certainement pour protéger leur meute... Mais le jeune homme ne pouvait s'empêcher de ressentir ce goût amer dans la bouche chaque fois qu'il voyait ses amis ou leur parlait.

  Pourtant, avec sa grand-mère, Nathan et Joey avait été, jusqu'à maintenant, les seuls repères de sa vie. Avec ce qu'il avait vécu étant petit, Louis n'avait jamais été totalement heureux. Il avait connu et connait le bonheur, il savait l'identifier et sa mamie avait toujours tout fait pour que son petit-fils ne connaisse que la joie. Mais malgré ça, il arrivait au jeune homme d'avoir des jours, des périodes sans. Sans l'envie de bouger de son lit, de manger, de sortir, d'aller à l'école... Bien que ce soit moins le cas maintenant, il fut un temps où Louis se trouvait perpétuellement dans un état second, rongé par ses idées noires. Et, oui, bien qu'il eût honte d'y penser, il avait pensé à commettre l'irréparable. Ça n'était arrivé qu'une seule fois, durant un court instant et... c'étaient les jumeaux qui l'avaient empêché d'attenter à sa vie. Un simple appel. Voilà ce qui l'avait sauvé. Sans qu'ils le sachent, Louis leur avait toujours été redevable pour ce coup de téléphone.