A Scottish Wedding Disaster ( Sous Contrat D'edition)

CHAPITRE 8

JACK
L

ogan a les boules. Je le vois bien qu’il fait la gueule et je vais encore me prendre un soufflon sur le chemin du retour. De toute façon, je ne peux jamais bouger une oreille sans qu’il ait un truc à dire dessus. Si je l’écoute, je ne fais que de la merde et je suis encore et toujours le petit protégé de la famille. L’enfant gâté de l’Écosse comme il aime tant le répéter. Et lui, on en parle de son attitude de chef de clan qui fout les glandes à tout le monde. Même Neil ne le supporte plus. Et bien que chacun prenne sur lui, la situation n’est pas idéale. Surtout avec nos nouvelles activités.
Jack ne fais pas ça. Jack sois discret. Jack ne touche pas à cette nana. Jack… Si je l’écoute il faut que je lui demande l’autorisation pour aller démouler un cake, non, mais sérieux.
Enfin, je n’aurais pas tout perdu. La Sassenach, bien que trop curieuse, est aussi très agréable à regarder. Elle se trémousse sur sa chaise, babille avec la dinde assise à ma droite et rigole aux éclats à chaque fois que son frère ouvre la bouche. Je pourrais me foutre de sa gueule. Elle est un peu naïve et innocente. Mais je vois dans ses yeux qu’elle aime profondément mon nouveau frère. Et quelque part, ça me fait du bien de savoir que Nora a trouvé une famille d’accueil.
J’étais contre ce mariage, nous l’étions tous d’ailleurs. Mais notre peste de frangine a réussi à convaincre Logan que s’unir à une famille sans histoire ne pourrait que faire du bien à notre image. Cela reste vrai. Pourtant nous devons rester prudents. Nos affaires ne concernent que notre clan et je doute que Nora puisse un jour révéler notre secteur d’activité à son mari et sa famille. D’ailleurs niveau famille, c’est assez rapide chez eux. Les parents semblent tout droit sortis d’un roman sur la désobéissance civile. Engagés et débordés, ils ne semblent pas prêter plus d’attention que ça à leurs deux enfants. Qui le leur rendent bien, au demeurant.
Bizarre d’ailleurs, on creusera ça demain.
– Pince-moi je rêve, regarde qui s’encanaille. Si ça se trouve, il n’est pas vraiment gay !
Logan vient s’asseoir à côté de moi, pose une main sur mon épaule et me désigne la piste de danse de son index. Neil danse avec Mercie. Il lui marche sur les pieds et elle rit aux éclats.
– Tu sais aussi bien que moi qu’il est homo. Ne rêve pas Log !
Là, il est dans sa phase, je fais le grand frère gentil. En plus, il a deux ou trois coups dans le nez, ce qui arrange toujours son humeur.
– Ne soit pas jaloux Jackie. Ce genre de gonzesse, ce n’est pas pour nous.
Alors déjà je m’en tape de cette nana et en plus, ce n’est pas à lui de me dire avec qui je dois être.
– Parce que toi tu sais ce qui est bon pour nous ? Je te rappelle que si toute cette merde a lieu, c’est à cause de toi quand même. Et puis arrête de m’appeler comme ça !
Il presse sa paume un peu plus fort sur mon trapèze, histoire de rappeler qui est le chef.
– Un jour tu comprendras que l’avenir d’un clan dépend avant tout des choix du présent. Et Nora a besoin de James dans sa vie pour appréhender le futur. Et puis, ils vivent à Londres alors si on veut s’implanter là-bas, ça sera plus simple.
– Ces pauvres gens n’ont aucune idée de ce dans quoi ils mettent les pieds.
Il se relève pour laisser la place à Mercie qui revient en claudiquant.
– Ils le sauront bien assez tôt. Mais pour ce soir, laissons-les profiter.
La Sassenach s’installe lourdement sur sa chaise et la fait vaciller. Elle se rattrape sur mon avant-bras posé sur la table. Le contact de sa peau contre la mienne me fait frissonner. Ce qui n’échappe pas à mon frère.
– Profiter, profiter, on ne peut pas dire que vous ayez l’air de profiter vous.
Merci a abusé du vin, aucun doute. Sa voix est bien plus suave que tout à l’heure.
– Oh, mais qui te dit qu’on ne s’amuse pas ?
Logan fait le joli cœur, mais elle ne répond pas. Et l’autre mec vient nous la voler.
– Allez Mercie, viens avec moi, on va lancer la vidéo. 
Il ne lui laisse pas le temps de terminer son verre d’eau et la fait courir à sa suite. Logan les observe avec un sourire moqueur, mais je n’aime pas l’attitude de ce blanc bec. Je le saisis par le bras et stoppe net la course de Mercie dans son élan. Elle s’encastre contre mon torse et son nez fini dans ma nuque.
– Elle est bourrée, vas-y mollo avec elle.
Il fait osciller son regard sur mon poing qui serre sa veste avant de revenir vers mes yeux. S’il croit m’impressionner, il se plante.
– Lâche-moi et ne t’approche pas d’elle, compris ?
Je me penche vers son oreille, car je suis plus grand que lui.
– Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi.
– Tu préfères que je demande à ta frangine de venir te botter le cul ?
Super, tout le monde sait que Nora a un fichu caractère et pense donc que nous allons nous plier en quatre pour elle. Remarque, nous sommes bien venus faire les guignols ici. Ils n’ont pas tort. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que moi, ça ne me fait ni chaud ni froid d’affronter Nora. Je suis d’ailleurs le seul qu’elle ne mène pas à la baguette.
– Rappelle-toi bien de ce que je vais te dire. Un jour c’est elle qui viendra à moi et ce jour-là, tu n’auras d’autre choix que de fermer ta grande gueule.
Il sourit. J’ai envie de lui coller mon poing dans la gueule.
– C’est ça. En attendant, dégage !
C’est décidé, elle je la veux. Ils n’auraient jamais dû m’interdire de l’avoir. Maintenant, il me la faut.