CHAPITRE 11

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J

ACK
Bon, ça y est, elle est là !
Je l'ai guetté par la fenêtre du deuxième étage de cette baraque que je déteste déjà. Cela dit, elle a au moins le mérite d'avoir pas mal de planques dans tous les coins. Ce qui m'arrange pour camoufler tout ce que j'ai emporté avec moi. Le mari de Nora n'est pas fouineur, mais je vois bien qu'il nous observe. Nous avons intérêt à rester discrets si on ne veut pas qu'il se doute de quelque chose. C'est quand même la première fois qu'on se pointe chez eux alors qu'ils vivent ici depuis... je ne sais même pas, mais on s'en fout de toute façon. Ce n'est pas comme s'ils faisaient réellement partie de la famille.
Et tant mieux parce que pour ce que j'ai en tête quand je pense à la jolie Lass qui vient de se pointer, ça serait pas vraiment autorisé dans une même famille. Depuis le mariage, j'ai beaucoup trop pensé à elle. Je ne sais pas trop pourquoi, mais elle a hanté pas mal de mes rêves avec sa moue boudeuse et son petit corps tout frêle qui se collait contre ma cuisse lors de la soirée de noces. Bon, elle n'était pas vraiment consentante et j'avais décidé de lui foutre la trouille, mais j'ai bien senti que sa peau était réceptive. Et son parfum n'avait qu'un seul impact sur moi, celui de me donner envie de la baiser. De la baiser de mille façons. Alors si en plus, c'est interdit, pas étonnant qu'elle me plaise autant. J'étais d'ailleurs dégoûté que ce soit Neil qui aille repérer son lieu d'habitation, mais je me suis abstenu de me porter volontaire, car je sais que Log en a après moi en ce moment. Le compte rendu de Niel nous a donc appris ce que je soupçonnais, cette nana vit recluse au fond de son trou. Elle attise ma curiosité de plus en plus.
Il va juste falloir que je la teste un peu pour savoir si elle peut se montrer discrète ou pas. Parce que Logan m'a à l'œil. J'ai simulé une colère quand il a suggéré que nous venions passer le week-end ici. Mais le cœur n'y était pas. Il faut dire que tout ça était plus mon idée que la sienne. Mais j'ai compris depuis longtemps que s'il a l'impression que ça vient de lui, c'est toujours mieux. Alors j'excelle dans l'art de la manipulation.
Et de toute façon, nous avions besoin de nouveaux clients alors quoi de mieux qu'une sortie familiale pour aller rencontrer de nouveaux acheteurs potentiels ni vu ni connu ?
De toute façon, je n'ai emporté que quelques échantillons de notre matos. Impossible de déplacer toutes nos armes ici. Mais ça ne sera pas un problème si nous concluons l'affaire. Ils auront encore plus que nous besoin de discrétion. D'ailleurs Nora et son mari pourront se méfier. Les rues de Londres vont vite devenir moins sécure. Ce matos, c'est du lourd. Ils ont l'intention de monter une vraie milice les flics du coin. Ceux-là, c'est toujours les pires. Ils se cachent derrière leurs uniformes, mais ils sont tyranniques. Enfin, ce n'est pas mon problème ça. Du moment qu'ils alignent la monnaie, le reste n'a aucune importance.
- Aie...
Putain, je viens de me coincer la main dans ce putain de coffrage en bois dans lequel j'ai enfermé deux de nos modèles. C'est le rebord de la fenêtre de la chambre de la frangine justement. Il va falloir que j'y accède facilement. Alors autant la charmer direct. Tiens, elle monte justement. La porte s'ouvre alors qu'elle jacasse avec ma sœur. Je me jette sur son lit et fais mine de ne pas l'avoir entendu. Elle entre.
- Oh pardon, excuse-moi.
Elle se cache carrément les yeux. Euh ??? Je suis habillé. Joues pas à la vierge effarouchée avec moi. Bientôt tu te cacheras plus devant moi, je te le promets.
- Oh salut Mercie. Je suis dans ta chambre peut-être ?
Je vois bien qu'elle est troublée de me voir sur son lit et ça me fait rire.
- Oui, je crois. Mais si tu es installé, ça ne fait rien. Je vais en trouver une autre. Ce n'est pas ce qui manque dans cette maison.
Elle est si polie, si jolie et pourtant il y a dans son regard un je ne sais quoi qui m'attire. Même si ce n'était pas pour faire chier Logan, elle me plairait quand même. C'est comme si elle tentait de deviner qui je suis, juste en plongeant ses grands yeux verts dans les miens. Et je devine qu'elle fait ça avec tout le monde. Ça lui donne un côté sexy. Pourtant, elle porte un jean trop grand et un pull large, rien d'ultra glamour. Mais avec ses sandales plates, son chignon flou et ses petites lunettes rondes, elle est belle.
- Non, c'est bien la tienne. Je faisais juste un tour du propriétaire. Je te laisse.
Tout en me redressant pour la contourner, je frôle volontairement sa main restée en suspens alors que l'autre tient sa valise fermement. Elle ne lâche pour autant cette dernière. Le contact de nos peaux est assez surprenant, je dois bien l'avouer. C'est électrisant. Même si c'est un jeu, ça fonctionne aussi sur moi. Je sens la chair de poule s'emparer de tout mon corps.
Pas le temps de m'appesantir que j'entends son frère qui s'affole. Il questionne Nora.
- Où est Mercie ? Là-haut ? Et Jack ? Il est là-haut aussi ?
Aucune réponse, mais les marches craquent. Je file et m'enferme dans ma chambre située pile en face de la sienne. Au moment où je la referme, elle la coince avec son pied. Je ne vois que sa chaussure dans l'entrebâillement.
- Tiens, tu as oublié ça.
Elle me tend alors la housse de protection dans laquelle j'avais emballé mes armes et que j'ai dû oublier sur le rebord de la fenêtre. Merde, elle l'a vu direct. Faire diversion, vite !
- Merci. Je crois que j'ai été troublé.
Je lui décoche mon sourire incendiaire qui bizarrement ne lui fait pas le même effet qu'aux autres nanas. Alors je m'approche et j'attrape ses doigts en même temps que le tissu. Elle a un instant de recul, mais je la retiens. Ses yeux sont rivés sur nos doigts et elle déglutit difficilement. Je ne saurais dire si elle a peur ou si elle aime notre contact. C'est très étrange. James se pointe et elle repart aussi vite qu'elle est venue, me laissant pantelant au milieu de la pièce, mon chiffon entre les mains.
- Sista, tout va bien ?
- Oui, oui, mais le Men In Kilt N° 4 était dans ma chambre quand je suis arrivée.
Il pousse la porte et je tends l'oreille pour les entendre encore.
- Ne m'en parle pas, ils sont partout. Je sais plus où me planquer pour être tranquille. On a pas idée d'avoir autant de frères, sans déconner.
- À qui le dis-tu ?
Ils rient tous les deux et je devine qu'ils s'installent sur le lit, car ils commencent chacun à se raconter leurs vies. Je réalise alors que James ne se contente pas de nous tenir à l'écart. Il aime profondément sa sœur et leur lien est assez surprenant. Chez nous, c'est le clan qui prime alors que chez eux, c'est leurs individualités qui priment. Leurs différences et leurs similitudes.
J'apprends plein de trucs, à commencer par le nom du bled dans lequel elle vit que je note sur mon portable pour faire une recherche. Quant à son job, je n'ai pas tout compris, mais elle bosse de chez elle et elle fait des grilles, des grilles de quoi ?
Cela dit, il y a plus urgent à régler. Plusieurs questions me submergent soudain. Et si elle connaissait la cachette ? Et si elle fouillait maintenant ? Que dirait-elle ?
Pas le temps de répondre que Nora nous appelle.
- À table !!!!!
Elle hurle depuis le rez-de-chaussée pour que nous les rejoignions. Je sors après un rapide coup d'œil à mes cheveux qui sont beaucoup trop longs. Il faut que je les fasse couper, mais comme nous n'avons qu'une seule coiffeuse chez nous et que le seul moyen de paiement accepté est de la sauter, je recule. Pas vraiment dans mes habitudes, mais elle vieillit et bander pour elle est de plus en plus problématique. J'envierais presque Neil qui a obtenu une dérogation tacite de Stella en annonçant son homosexualité. C'est donc sourire aux lèvres que je me retrouve face à face avec ma voisine de chambre. Elle s'arrête pour me laisser passer, mais je lui fais un petit signe de tête pour qu'elle descende avant moi. Ce qu'elle fait malgré une moue de surprise. Cela me laisse juste le temps de réaliser à quel point cette nana possède de longs cils hypnotisant.
- Ah vous voilà tous les deux. On se demandait ce que vous fricotiez !
Nora fout les pieds dans le plat et alors que Logan me foudroie du regard, j'aperçois ma voisine qui sourit à son frère en lui faisant un clin d'œil. J'ai dû rater un épisode où les deux ont déjà discuté de mon cas.
Je n'aime pas ça.

A Scottish Wedding Disaster ( Sous Contrat D'edition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant