Chapitre III, Hatchards

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Mardi 13 décembre 1887, Hatchards

Je me retourne, qui cela peut être ?

Je tombe nez à nez avec lui, l'homme du PUB, celui aux yeux noir comme les ténèbres. Dans l'entrebâillement de la porte, accoudé à ce dernier, il me dévisage, s'avance vers moi d'un pas rythmé qui me fait redouter sa venue. Il n'est plus qu'à un pas de moi, comment à t'il put entrer sans que le vieux ne l'ait vu et tourmenté, monter l'escalier sans que May, qui pourtant à une vue sur tout le couloir depuis sa cuisine, ne le voit ou même monter les marches de l'échelle de meunier sans que je l'entende.

Il plonge sa main dans sa poche, je veux hurler mais aucun son ne sort, mes cordes vocales sont nouées par la peur et l'intérêt. Il va sortir un pistolet, ma respiration est brève, les quelques secondes qui séparent sa main de sa poche à revolver paraissent être une éternité. Là, il sort une petite carte blanche. Et me la tends en attendant que je la prenne, je rapproche ma main de la sienne, j'ai l'impression d'être un oiseau qui avance dans une cage ouverte qui compte être sceller une fois le frêle oiseau piégé. À peine j'attrape la carte qu'il referme sa main sur la mienne, je sursaute, il m'attire contre lui et me murmure à l'oreille.

- Je suis Gabriel, le neveu de May, Enchanté Ange.

J'entends son sourire narquois dans le son de sa voix, je suis sur qu'il penses que je suis à la merci de son charme.

Il me faut deux secondes de plus pour réaliser ce qu'il vient de dire, je laisse échappé comme un soupir un léger,
- Quoi ?

Je me dégage de son étreinte, le regarde dans les yeux et je m'apprête à lui hurler que j'ai eu la peur de ma vie, mais je ne veux pas me faire renvoyé de la maison dès le premier soir et où dormirai-je? Je reprends donc mon souffle et d'un ton cordiale avec un signe de la tête en guise de respect je lui dis:

- Bonjour Monsieur, je suis Ange Caritas, je vais vivre avec vous un temps.

- Je le sais, May me l'a dit. Par contre ne m'appelle pas Monsieur je suis encore trop jeune je n'ai que bientôt 18 ans.

Il a toujours son air hautain même s'il veut paraitre gentil.

- Caritas, c'est joli. Tu sais ce que ça veut dire j'imagine.

- À vrai dire non.

- Dommage, c'est étrange que tu sois aussi froide avec un tel nom.

Il ne va pas me dire ce que ça veut dire, non mais je rêve il m'exaspère déjà, vivement qu'il reparte à Londres celui la.

Il s'approche de mon étagère et regarde mes livres, ils sont tous vieux et abimés par les aléas, je le suis pour éviter qu'il ne les déchire je suis sur qu'il doit être brusque du moins autant qu'avec les femmes. J'ai pensé trop vite, il est très délicat avec les livres, je l'observe minutieusement. Ses mains sont délicates mais fortes elles ont l'air douces et chaudes.

- "Les aventures d'Alice au pays des merveilles", de Lewis Carol," éducation sentimentale "de Gustave Flaubert, "Bel-Ami" de Maupassant. Tu as de bon goût en matière de livres mais pas de vêtements.

- Je suis en noir car je porte le deuil de mes parents...

Je l'ai mis en mauvaise posture mais je n'aime pas que l'on touche à mes affaires et sans mon accord qui plus est. Il a pris une teinte vermillon suite à mon annonce. Il repose soigneusement tous mes livres et se retourne vers moi, ce n'est pas fini il ne me laissera donc pas tranquille toute suite.

- May, va bientôt nous appeler tu ne veux pas te coiffer ou te re-poudrer ?

- Cela apporte beaucoup ? Car je n'ai pas vraiment ces choses-là ni les moyens de m'en procurer.

ANGE et le royaume des clésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant