ANGE et le royaume des clés

Chapitre V, The rose and crown

Mercredi 14 décembre 1887, Hastings

Je le regarde droit dans les yeux, nous sommes à ce moment comme deux aimants. Je me rapproche de son oreille et lui chuchote très clairement : « Sans mystère, je m'ennuie» puis d'un mouvement agile de me défais de son étreinte. À 16 ans, dans une rue qu'elle soit déserte ou non, ce n'est pas convenable d'être aussi proche d'un aîné.

- Dépêche toi, je ne veux pas perdre plus de temps, je veux travailler et comprendre le mystère de ces clés.

- J'arrive Ange, mais sache que tu me fais vivre un enfer...

Sur ce, je le devance de quelques pas, pour être sûr d'arriver au PUB, mais qu'il me rejoigne rapidement. Histoire de ne pas le perdre.

" The Rose and Crown " est un magnifique Pub de l'extérieur les vitraux vert et rouge semble très accueillant, la grande bâtisse en pierre beige est imposante et les bruits qui émanent de cette place sont fort, mais semble néanmoins chaleureux.

Gabriel arrive derrière moi à pas de loup.

-Tu as peur de rentrer?

- Je n'ai jamais peur de rien et puis j'y étais hier je te rappelle.

- Mince, moi qui espérer pouvoir te serrer dans mes bras pour te rassurer et j'avoue que je ne peux oublier notre coup de foudre.

- Ne rêve pas trop.

D'accord, j'ai menti je ne suis pas très à l'aise, mais je ne le laisserais jamais penser que j'ai besoin de lui. J'ai trop d'honneur.

Lorsque je passe la porte, une odeur de poulet me transporte, j'ai l'air moins étourdie que la première fois que j'ai passé celle-ci. L'événement d'hier soir m'a peut être touché en fin de compte. C'est l'une des choses les plus dangereuse et étrange qui me soit arrivé dans la vie.

Gabriel se dirige au bar et adresse quelques mots au serveur. Ce dernier nous indique une arrière salle à l'abri des regards.

Nous nous y dirigeons, lui avec nos livres et moi avec la tête déjà dans les nuages.

Dans la pièce éclairée à la bougie, il n'y a que deux tables, deux fauteuils de velours rouge autour d'une cheminée et un oriel sur lequel prône des petits coussin de coton gris et bleu, il donne sur une cour désertes de vie,. Les poutres apparentes, le sol de parquet de pin et les murs blancs rendent cette salle campagnarde. L'aspect confortable de de l'oriel me plaît au premier regard. Je m'y installe alors en face du feu vacillant. Je reste à l'observer quelques minutes, le voyant danser dans le foyer au son de son crépitement.

Pour la première fois depuis bien longtemps, je me sens à ma place. Gabriel met des lunettes pour lire, comme ça, il ressemble un peu à Chaptal, il prend un livre bleu et l'ouvre au début.

À peine lit-il une ligne, que je lui demande de quel livre, il s'agit. Il ignore ma question et tente de se concentrer d'avantage. Je me lève pour prendre un des livres qu'il a apporter, je remarque que c'est le livre que Chaptal lisait ce matin, je le prends et l'ouvre à la première page, là un mots : « Chaptal, mon cher ami, dévore ce livre comme tu as dévoré les précédents, Guy de Maupassant. ».

L'auteur lui a écrit un mot, une dédicace à son très bon ami Monsieur Hatchard, je me demande s'il a rencontré beaucoup d'auteurs français ou anglais. Je continu ma lecture, en étant tout de suite captivé par cette histoire de jalousie fraternelle. Lorsque, soudainement, je remarque que le port du livre, ressemble à celui que j'ai vu ce matin, celui avec les deux phares qui m'observaient. Et le plus étrange, c'est la première fois que je remarque une gravure dans ce chapitre et c'est l'unique du livre.