CHAPITRE XIV: Une sombre destinée

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Jeudi 18 Mai 1630

Lorsque je me dirige vers la bergerie, le soleil se couche et les graviers frémissent sous mes pas. Tout est calme, jusque'a ce qu'un garde me bloque le passage.

- Que fais-tu ici ?

- Je me dois de chercher la laine pour que ma maîtresse file.

Son haleine chaude et pestilentielle me pique les yeux, je suis obligé de les baisser lorsqu'il ouvre sa bouche édentée.

- Bien, mais attention à toi je surveille l'heure et je rapporte tout à mon bon maitre.

L'odeur des moutons, de la laine et de la saleté atteignent assez vite mon nez ce n'est pas pire que l'odeur du garde.

J'avance dans la bergerie, faites de bois et de paille sous les bêlements des habitants.

- Il y a quelqu'un ?

- Dans la pénombre, à la lumière d'une bougie, je ne vois rien.

- En quoi puis-je vous aider, jeune demoiselle ?

Un bruit s'échappe de l'enclos de droite.

- Tu es perdu ?

- Est-ce vous ? Le berger.

- Oui.

- J'ai un billet de Dame Louise pour vous.

Je parle tout bas pour ne pas éveiller la curiosité du garde à l'entré.

L'amant, est plutôt bien en chaire, brun avec une courte barbe, malgré son métier assez salissant il reste tout de même assez soigné.

Après avoir lu le billet, ce dernier murmure quelque mots dans sa barbe.

- Son plan est pour demain elle s'est enfin décidé à arrêter ce calvaire.

- Puis-je vous laisser ? J'ai beaucoup à faire.

D'un bref signe de la main, je comprends que je peux quitter cette odeur nauséabonde, et ce, à toute vitesse.

À la lueur de la lune, je me redirige vers l'aile des domestiques pour tenter de trouver un peu de réconfort. Je me sens chanceuse d'avoir un lit de paille contrairement à Gabriel et Nath qui n'ont que de la terre et des pavés froids comme lit.

J'éteins la bougie et me blottit, c'est amusant de voir les différents styles de vie et de mode selon les époques.

Vendredi 19 Mai 1630

5 heures le coq chante, me réveillant d'un rêve de brume et de chahut.

Avant de prendre place au lever de Dame Louise, je profite d'une brève entrevue avec les deux détenus.

- Bien dormi ?

- Ange sauve nous je ne supporte plus l'humidité pour mes cheveux, c'est l'enfer.

- Nath arrête de te plaindre tu devrais plutôt avoir peur de la peste.

- Quoi!!!

- Du calme les garçons je vais vous faire sortir au plus vite

Sur ses mots, je me dirige précipitamment vers la chambre de Louise.

Je me cogne contre le maitre de maison, honteuse et terrifiée je n'ose pas le regarder dans les yeux.

Il me saisit par le poignet, et me pousse contre le mur en me disant d'utiliser le passage des domestiques dorénavant.

- Je m'en vais chasser avec mes chiens, je rentre tard prépare le souper pour 19 heures.

- Biens monsieur le conte, ce sera fait.

ANGE et le royaume des clésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant