La fleur de lys

Chapitre XVII

L'année avait commencée et chacun ne savait plus où donner de la tête. Le bal annuel s'était déroulé une semaine avant et depuis la famille au complète était en effervescence. Orion avait repris les cours tout comme Evan tandis que moi je venais de finir mon apprentissage. J'allais pouvoir me concentrer sur mes objectifs et afin de ne pas être dérangé par ma situation je comptais bien passer mes examens en candidate libre. Cependant, le temps d'arriver à la période des examens je pouvais largement avancer dans ma démarche. En ayant discuté avec les deux hommes de ma vie, mon jumeau et mon petit-ami, j'allais essayer de comprendre la situation de chaque clans de créatures magiques et établir de bonnes relations. Il fallait bien commencer quelque part pour avancer. Nous avions décidé de ne pas en parler d'un commun accord. Et nous avions établi un plan à suivre afin de ne pas foncer tête baissée. Ainsi, après des heures intensives de réflexions et de discussions, nous avions destiné un rôle à chacun. Orion devait absolument apprendre le plus d'informations possibles auprès des élèves de son école afin de connaître leur position vis-à-vis de la place qu'avait leur peuple, leur ressenti et les prises de décisions effectuées par le Conseil, Evan étant à l'université au milieu d'humains lambda devait simplement veiller à ce qu'il n'y est pas quelqu'un de notre peuple. Dans le contraire il devait s'en rapprocher et le rallier à notre cause. Mon rôle était le plus dangereux, je devais me charger des peuples de créatures magiques. Entre les vampires, les loups-garous, les elfes, les fées, où encore les sirènes, j'en passais bien d'autres ! Connaissant le caractère spécifique de chacun de ses clans ça n'allait pas être de la tarte ! J'avais cinq mois avant mon vint-et-unième anniversaire. Je devais mettre ces mois à profit pour gagner leur confiance et comprendre leur situation afin de leur proposer des solutions. Je devais également d'en savoir plus ce qu'il s'était passé quand je n'étais qu'un nourrisson, le tout dans le dos de mes parents. S'ils apprenaient nos manigances nous étions des hommes morts et nous le savions. J'allais devoir la jouer fine, tellement fine que je ressemblerai probablement à un funambule. Parfois, je pressentais que grand-mère se doutait de ce qui se tramait, son regard en disait long mais elle n'en avait jamais rien dit. Peut-être souhaitait-t-elle que l'on mène notre propre bataille ? Je me posais bien trop de questions et pour l'heure de devais surtout trouver un moyen de sortir du manoir pour mener à bien ma mission, au nez et à la barbe de tous les habitants du manoir. Peut-être que si j'en touchais deux mots à Severus il pourrait m'aider ? J'en doutais. C'était le meilleur ami de mes parents il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. A cet instant précis je venais d'avoir une illumination. Je pouvais contacter certains membres de Conseil et leur parler avant tout de chose afin de peut-être monter une alliance ?! Fière de mon idée je partais à la recherche de Koto. Ils pouvait servir d'intermédiaire tout en restant discret. C'était un renard dès plus rusé et je savais qu'il serait heureux de m'aider. J'écrivais alors plusieurs missiles, toutes identiques, mais pour des destinataires différents. Sur les douze membres du Conseil, je me fiais à mon instinct qui me soufflait à qui je pouvais faire confiance. Enfin façon de parler, tant qu'ils ne montreraient pas patte blanche je ne risquais pas de dévoiler quoique ce soit et je passerais notre entrevue pour une visite de courtoisie. Ce fut ainsi que je conviais les Lords Erkan Hori, Aslan Özdemir, Sohan Bacha, Andreï Plotnikov, Jaden Ali, István Farkas et maître Hayato Kudô. Je n'avais aucune bonne intuition en ce qui concernait les ordres. C'était difficile à expliquer mais je préférais faire confiance à ma voix antérieure qui ne m'avait jamais déçu. Koto à mes pieds je lui confiais les bouts de papier en lui soufflant de les remettre aux personnes concernées. En tant que familier magique il était en capacité de faire ce type de chose rien qu'en se concentrant sur la magie des personnes. Heureusement que lors du bal j'avais eu la bonne idée de prélever un échantillon de leur magie. Ce n'était pas très légal mais je savais que ça aurait fini par me servir. J'avais pensé que cela aurait été un travail bien plus ardu mais à mon grand étonnement pas le moins du monde. Il faut dire que pour montrer leur force ils ne se faisaient pas prier pour extérioriser leur magie autour d'un formant ainsi une aura de puissance. C'en était écœurant. Quel en était l'intérêt ? Mise à part montrer son égocentrisme je ne voyais pas. Peut-être oui étais-je mauvaise langue mais c'était bien connu que ceux qui en montraient par devant le moins étaient ceux qui en faisant le plus par derrière. Enfin bref, j'espérais recevoir une réponse rapide à mon courrier afin de pouvoir aller à Londres, le lieu de rendez-vous sans inconvénient. Je pourrais toujours dire qu'avec Asiménia on voulait aller se balader. Mon lion n'allait pas laisser quiconque s'approcher de moi à moins de dix mètres alors je ne craignais pas grand chose. Attendant le retour de Koto dans ma chambre tout en lisant un grimoire sur les sortilèges élémentaires je pouvais entendre des cris venant d'en bas. Depuis quand père était rentré ? Et pourquoi se disputait-il avec mère ? C'était probablement la première fois que j'étais témoin d'une chose pareille. Je descendais jusqu'au petit salon d'hiver où je vis mon père, un verre de scotch dans sa main, fixait le feu de cheminée. Il serrait tellement son verre que je craignais qu'il explose. Sa femme le regardait d'un œil noir. Je n'avais pu entendre ce qu'ils avaient échangé mais je comptais bien essayé d'en découvrir plus.