Chapitre VI

11 2 0
                                    

Nous avions passé la soirée, Severus et moi, à discuter. Apprenant à nous connaître, il avait patiemment répondu à mes questions, de la plus insignifiantes à la plus complexe. J'avais pu ainsi apprendre bien plus de choses sur ma famille biologique, sur mon frère jumeau particulièrement ainsi que sur mon monde originel qui m'était pourtant encore inconnu. Severus m'avait quelque peu houspillé pourne pas avoir demandé toutes ces informations à Ellie mais après lui avoir expliqué que je préférais apprendre tout cela par quelqu'un de concerné par ma situation il s'était bien vite ravisé. J'avais beau avoir l'esprit ouvert, j'avais encore du mal à encaisser tous ces changements. Il me fallait du temps ce que mon parrain avait compris. Même si tous les événements passés pouvaient sembler géniaux, croyez-moi ce n'était pas ce que je pensais en le vivant. J'avais pu exprimer ainsi mes doutes, mes peurs, mes sentiments. Il m'avait écouté d'une oreille attentive et étrangement compréhensive. Avoir pu ainsi me confier m'avait apaisé. Severus avait trouvé les mots, il avait réussi ce que je n'avais pu réaliser seule et je l'en remerciais. Maintenant je pouvais avancer et accepter doucement. Sachant qui j'étais réellement, une mirddynaël et la fille d'un Lord puissant et reconnu britannique. Le monde aristocratique ne me faisait pas peur, il m'avait même toujours fasciné sans que je ne sache pourquoi. Non, ce qui me mettait mal à l'aise était plus le peuple descendant de Merlin. J'adorais la magie bien sûr mais pouvoir la manipuler librement allait être une rude épreuve. Surtout que Severus n'expliquait pas pourquoi je n'avais pas de magie en moi. C'était impensable pour lui et il était persuadé que quelque chose n'allait pas. Malheureusement en restant chez moi on n'aurait aucune réponse. Nous avions alors passé la moitié de la nuit à parlementer sur ce qui était le mieux à faire. Il m'avait laissé le choix, non sans avoir arboré ce que je pensais être une mine boudeuse qui m'avait bien amusé, et j'avais décidé de partir. M'étant lancé dans une panoplie de lettres à écrire ce sera mon parrain qui ira les poster dans les boîtes aux lettres respectives de ma mère, ma sœur et mes amis. En ce qui concernait mon petit-ami je garderais mon téléphone sur moi le temps que je puisse lui expliquer la situation dont il n'en connaissait toujours rien. Je voulais tout d'abord retrouver une situation à peu près stable et vivable ce qui n'était pas encore le cas. Je préférais agir dans l'ordre de mes priorités et je savais qu'Evan comprendrait. Premièrement prévenir mon entourage que je partais à la recherche de mon identité. Ensuite rencontrer ma famille biologique et enfin aller voir l'homme de ma vie et tout lui expliquer. J'étais niaise quand il s'agissait de mon copain et j'assumai. L'amour faisait perdre la tête !

Lorsqu'on avait fini de se mettre d'accord sur notre façon de procéder, Severus était parti où s'était plutôt volatiliser en se téléportant. Même s'il était resté assez vague dans ses explications et que je ne savais que l'essentiel il avait craché le morceau sur le comment du pourquoi il avait pû rentrer chez moi sans infraction et incognito. Le choc passait, il m'avait promis de m'apprendre à en faire de même quand on aura réglé mon problème de noyaux magique où je ne sais pas quoi. Il était tard, j'étais fatigué et tout retenir était difficile. Du coup, mes lettres écrites je les lui avais confié soigneusement tout en lui faisant me promettre d'y faire attention et de bien les remettre aux bonnes personnes. Nous avions pensé également à fixer notre prochaine rencontre pour notre grand voyage vers Édimbourg deux jours plus tard, me laissant ainsi le temps de finaliser mes affaires. J'avais eu gain de cause en ce qui concernait mon chat, hors de question que je l'abandonne ! Cela avait été un sujet de discorde entre le géant, oui je le nommais comme ça dans ma tête, et moi mais finalement j'avais eu le dernier mot. Je tenais à Simba plus que tout.

Les deux jours s'étaient écoulés à la fois lentement et trop rapidement. J'avais préparé une simple valise avec mes affaires de première nécessité. Quelques vêtements, des photos, mon ordinateur et des objets personnels auxquels je tenais particulièrement. Malgré mon voyage en quête de ma véritable identité, je ne souhaitais aucunement oublier mon passé. Après tout c'était lui qui m'avait forgé, grâce lui j'étais celle que je suis aujourd'hui. Quand Severus arriva habillé d'un costume toujours aussi noir que ses yeux onyx il m'offrit un sourire rassurant. Étrangement en une soirée il m'avait laissé voir à travers sa carapace. Je n'étais pas dupe, il usait du même stratagème que beaucoup de gens, porter un masque et jouer des apparences. Aux premiers abords il semblait froid, flippant serait même plus exact. Mais j'avais rapidement vu qu'en fait ce n'était qu'un homme blessé par la vie lui aussi. Marié à une femme du nomde Serena, il l'aimait de tout son être. Mais ils avaient appris qu'elle n'aurait pas d'enfant à cause d'une malédiction qui pesait sur elle depuis quelques années. En écoutant son récit j'avais éprouvé une immense peine. Pour moi et depuis toujours, les enfants étaient un cadeau du ciel et le plus beau qu'il puisse exister. J'avais également appris qu'après la naissance de mon frère et moi, mes parents morts de chagrin s'étaient refusés à avoir un autre enfant ayant l'impression de me remplacer. Les mots qu'avait employé Severus m'avaient fait pleurer je ne m'en cache pas. J'avais beau avoir connu un certain bonheur auprès de mon frère et ma sœur,oui j'avais un frère Maxence de quatre ans mon cadet et le benjamin de ma famille adoptive, le fait d'apprendre que les Vanderwood n'avaient pu se résoudre à se reconstruire après mon kidnapping m'avait énormément émue et touché. Je pensais que n'importe qui aurait ressenti cela malgré les circonstances. J'espérai ne pas avoir une image faussée de mes parents et encore moins de mon frère. Depuis mon enfance, aussi loin que je m'en souvenais, j'avais toujours ressenti un immense vide en moi comme s'il me manquait un bout de mon être. Evan avait comblé quelque peu se vide mais il persistait comme une moule accrochée à son rochet.

La fleur de lysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant