𝒹𝑒𝓊𝓍

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Bonne lecture !

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Akaashi aime bien conduire. Quand il le fait, il a un petit sourire aux lèvres et ses doigts s'agitent sur le volant : ses cheveux remuent à cause du vent qui se glisse par la fenêtre légèrement ouverte. Kuroo le trouve beau. Lui, il n'aime pas vraiment conduire, il préfère enlever ses chaussures et attendre sur le siège passager. Il met de la musique, raconte des histoires, passe son bras dehors, et observe Akaashi.

Aujourd'hui, il fait beau, et ils roulent depuis presque quatre heures. Ils ont fait une pause, à midi, pour manger un peu. Rien d'incroyable, un simple sandwich et une salade. Akaashi aime le pain, alors Kuroo essaye de lui en glisser dans ses plats quand c'est lui qui prépare.

À présent, dehors, les montagnes ont remplacé les champs, les maisons, les immeubles, les stations essence. Il n'y a que des arbres et des routes qui tournent et qui tournent encore. Kuroo sourit, les pieds posés sur le tableau de bord.

– Nan, t'inquiètes, dit-il en regardant dehors. J'ai vérifié avant de partir. Si Bokuto s'était glissé dans le coffre, ça ferait longtemps qu'il s'en serait plain. Un grand bonhomme comme lui.

Avant de partir, Bokuto et lui ont passé des heures au téléphone. Il ne voulait pas croire que son meilleur ami allait encore une fois passer les vacances loin de lui — si Akaashi et Kuroo avaient réussi à s'organiser, Bokuto n'avait absolument pas ses jours de congé en même temps qu'eux — en l'abandonnant comme un traître alors qu'il aurait bien voulu les accompagner.

Il y avait eu des plaintes, des pleurnichements, mais Kuroo avait finalement réussi à le convaincre de rester gentiment chez lui.

– Le pauvre, dit Akaashi qui n'a pas du tout l'air de le penser. Faudra que tu passes un peu plus de temps avec lui quand on reviendra.

– Tu parles, il aura déjà oublié.

Ils sont sortis de l'autoroute depuis un moment, et il n'y a pratiquement plus aucun panneau.

– On est bientôt arrivé ?

C'est plus de la véritable curiosité que de l'impatience. Il a un peu mal au ventre, et espère sincèrement de pas vomir sur leurs pieds. Il avait fait ça, en rencontrant le père de Keiji, et préférait ne pas recommencer.

– Oui. C'est sur cette montagne, là-bas.

Il tend la main, pointe son doigt sur des arbres au loin. Kuroo ne voit rien, seulement une route qui se perd et qui serpente.

– Ça doit être chiant pour aller faire les courses, remarque-t-il.

Il croise ses bras sur son torse et monte un peu le son de la radio. Une musique qu'il aime.

– Ne t'inquiète pas, ce ne sont pas eux qui les font.

– Oh, les gens les leur apportent ? Sympa.

– Mmh, quelque chose comme ça.

Dehors, une odeur d'herbe, de fleur, d'arbre. Il y a du soleil et Kuroo décoince ses lunettes de ses cheveux pour les reposer sur son nez : il ouvre un peu plus sa fenêtre.

– La fête aura lieu jeudi, dit-il. Ça sera plutôt des amis de ma grand-mère et des anciens collègues de mon grand-père. Mes parents ne seront pas là.

Kuroo imagine quelque chose comme un barbecue. Des plats froids, un jardin avec des tables qu'ils vont aider à installer. Des vieilles personnes qui trinquent au champagne et s'enfilent des cocktails à base de jus d'orange.

– Quel âge va avoir ta grand-mère ?

– 83 ans. Elle fait encore du vélo.

– Impressionnant.

Il le pense. Il espère qu'à son âge, il n'aura qu'une canne et un peu de douleur aux genoux.

Dans le coffre, il y a leurs affaires, deux sacs noirs remplis de vêtements. À côté, Kuroo a quand même apporté une boite de chocolat et une bouteille de champagne. Il n'y connaît rien, alors il a demandé à Oikawa de l'accompagner.

– Tiens, regarde, dit Akaashi en ralentissant.

Il n'y a personne d'autre sur la route. Quand il s'arrête sur le bas-côté, il invite Kuroo à descendre de la voiture.

– On est arrivé ?

– Non, non. Viens voir.

Il lui prend la main et traverse la route. Le sol devant la voiture est sec, poussiéreux : ils traversent en même temps. De l'autre côté, il n'y a plus d'arbres, simplement une vue sur la vallée. Ils sont en hauteurs.

– Regarde.

Il tend à nouveau le doigt, mais cette fois Kuroo voit très bien ce qu'il lui montre. Au loin, une immense structure en pierre dépasse de la forêt. Ça ressemble à un château à la Française, mais en bien plus grand : des tourelles, du lierre, d'immenses fenêtres.

– Qu'est-ce que c'est ?

– C'est chez eux. Tu vois, on est plus très loin.

– Chez qui ?

Akaashi a l'air amusé. Le traître.

– Allez viens, on retourne dans la voiture.

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Des bisous !

Hide & Seek || KuroAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant