𝓃𝑒𝓊𝒻

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Bonne lecture !

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– C'était les pires heures de ma vie.

– Ça a duré à peine 10 minutes.

Dans le miroir, Akaashi lui sourit. Il est appuyé contre le mur, à l'opposé du lavabo de la salle de bain, et l'observe se nettoyer avec un gant qui sent bon la lessive. Lui est propre comme si rien ne s'était passé.

– Vraiment ?

Tout ce qu'il récolte, c'est un rire amusé et un haussement d'épaules. Akaashi n'a pas l'air particulièrement pressé, même si sa grand-mère accueille encore les invités en bas, dans le jardin. Ils entendent la musique et les voix.

Kuroo essaye encore de nettoyer son pantalon, mais les taches ne veulent pas partir. Pas avec de l'eau, en tout cas. Sa chemise, elle, est pleine de toile d'araignée.

– Tu crois que ta grand-mère va m'en vouloir pour le pantalon ?

– Oh, oui. Elle va sûrement te virer de chez elle à coup de balai.

Akaashi se marre dans son coin, et Kuroo fait la moue. Il se penche vers le lavabo, s'asperge d'eau une dernière fois, puis attrape une serviette sur le côté. Un soupire passe ses lèvres, car c'est bien plus agréable d'être libéré de la poussière. Il avait enfin réussi à se coiffer correctement, mais à présent ses mèches sont humides.

Il s'essuie le visage en essayant d'ignorer le regard d'Akaashi dans son dos, qu'il vient d'apercevoir furtivement dans la glace.

Quand Kuroo se retourne, il est juste là, à quelques centimètres. Ses yeux se plantent dans les siens, et Kuroo déglutit.

– J'ai mis de l'eau partout, dit-il, faute de mieux.

Il a envie de le prendre dans ses bras. Il a envie de l'attirer contre lui et d'enfouir son nez dans ses vêtements. Les mains se Keiji frôlent son bras, touche son épaule ; il se rapproche jusqu'à venir tout prêt de lui, et tout à coup il fait chaud dans la pièce.

– Tu as eu peur ?

– Oui.

Kuroo frissonne, Akaashi sourit. Ses gestes continuent, ses mains se déplacent, sur rictus se pose dans son cou.

– Tu avais dit un truc, souffle Kuroo. À propos de ne pas dormir dans le même lit...

– On ne dort pas dans le même lit, si ?

C'est un bon argument, et Kuroo n'a vraiment envie de le contredire. Il voudrait rester là des heures, oublier tout et fermer les yeux, mais même les lèvres de Keiji dans son cou ne lui font pas tout oublier.

– Dehors, ils...

– Ils sont encore en train d'arriver. On a le temps. Largement le temps.

La bouche de Keiji est sur la sienne avant même que Kuroo ne pense à répondre.

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Quand ils sortent, Kuroo s'attend presque à ce que tout le monde chuchote sur leur passage, mais ils n'ont le droit qu'à des sourires sympathiques et des bisous sur les joues.

Keiji s'avance vers l'estrade en bois qui a été installée pendant la semaine : Chiyuki vient juste de terminer son discours, et il l'aide à redescendre avec un sourire poli. Kuroo ne sait pas trop s'il doit le suivre, mais se souvient soudain qu'il n'a pas encore eu l'occasion de souhaiter à la maîtresse de maison son anniversaire. Ce qui est très malpoli quand on vient de squatter sa demeure pendant trois jours.

Il s'arrête au milieu d'un petit attroupement, et sourit aux gens qui viennent lui parler : il répond, retourne les questions, complimente la tenue, remercie le compliment retourné. Il se sent un stressé, mais soudain une main se pose dans le bas de son dos et Keiji apparaît à ses côtés.

– Oh, le petit Keiji a tellement grandi, dit une femme avec une robe rose.

– Beau garçon avec ça.

– Chiyuki nous parle de toi depuis des semaines. Elle est très contente que tu sois là.

– Et donc, tu ne nous présentes pas ce jeune homme ?

Les yeux se tournent vers Kuroo, et il se tend. Les personnes âgées sont gentilles, très certainement, mais il n'a pas envie de se faire pincer les joues. Chiyuki arrive au milieu de ce petit groupe, une coupe de champagne à la main et un sourire ravi.

– Ce jeune homme s'appelle Kuroo, mes dames. Keiji et lui forment un couple charmant, n'est-ce pas ?

Kuroo manque de s'étouffer, mais essaye tout de même de garder un visage neutre. Ça n'est pas très concluant, déjà car c'est la première fois qu'elle le présente autrement que comme un ami. Il en était venu à se demander si elle était au courant.

Keiji rit doucement à côté, et pose sa tête sur son épaule.

Un concert de « ooh ils sont trop mignons » et de « Chiyuki, sale chanceuse, deux beaux hommes pour le prix d'un » retentit, et Kuroo ne peut s'empêcher de rougir. La main de Keiji est chaude à travers sa chemise — nouvelle chemise, il avait abandonné l'ancienne —.

Il se sent bien, comme ça.

Cette fête d'anniversaire où il a l'impression d'avoir sa place, le soleil qui tape fort dans son dos, une famille amusante et aimante, de la musique rythmée, Keiji qui le conduit au buffet où ils piquent un certain nombre de petits fours avant de s'enfuir.

Finalement, ils s'allongent dans l'herbe, derrière l'estrade. Le ciel est entièrement bleu, sans aucun nuage.

– Alors ? C'était pas si terrible.

– Ça change rien au fait qu'ils habitent toujours dans un château. Vivre là-dedans doit être tellement cher.

Les petits fours en forme de mini soufflés au fromage sont délicieux.

– Tu les aimes bien ? Mes grands-parents, je veux dire.

– Bien sûr que je les aime bien. Ils sont adorables. Je vois de qui tient ta mère.

Keiji rit.

– Tant mieux. Parce que l'année prochaine on revient pour l'anniversaire de mon grand-père. T'imagines, 85 ans c'est pas tous les jours.

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Merci d'avoir lu,

Je vous embrasse !

Hide & Seek || KuroAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant