𝓈𝒾𝓍

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Bonne lecture !

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Les jours qui suivent sont plutôt sympas.

Kuroo se dit que finalement, la campagne c'est pas mal. Il avait un mauvais a priori — forcément, tout le monde a entendu parler de cette fois où Oikawa a pris cher dans sa maison de campagne. Cette fois où, comme un gentil campagnard, il était allé voir son cheval dans le pré à l'autre bout de la propriété, et qu'il s'était fait attaquer par une vache en fuite. Il y avait eu des cris, un combat assez épique entre sa belle jument et cette grosse vache sortie de nulle part, puis une course pour sa vie où il en avait perdu ses crocs, obligés finalement de continuer sa route pieds nus dans le champ. Bien évidemment, un énorme étron s'était trouvé sur le chemin, et il était rentré chez lui traumatisé, obligé d'attendre dehors que sa mère daigne lui apporter une serviette pour s'essuyer. Ne faites jamais confiance à la campagne.

Oikawa nie cette histoire à chaque fois que quelqu'un la raconte, au point que plus personne ne sait qui l'a narré en premier.

Kuroo, lui, se tient à distance des chevaux et n'a pas encore vu une seule vache à l'horizon. Keiji lui dit qu'il n'y en a pas par ici, mais Kuroo ne le croit plus aussi facilement. Il a toujours été trop crédule, mais cette fois c'est terminé.

Durant son temps libre, il fait plein de choses : jardiner en essayant de ne pas tuer les fleurs, se balader le long des sentiers, prendre le soleil, éviter de se promener seul dans le château. Chiyuki est plutôt cool, finalement. Elle lui fait boire beaucoup trop de thé et apparaît de nulle part une fois sur deux, mais à part ça elle n'a finalement pas l'air de le détester. Elle est tactile et insiste pour lui faire essayer tout un tas de vêtements.

Akaashi aussi est plus détendu ; si au départ il l'évitait un peu, à présent il l'embrasse parfois au détour d'un couloir et vient le rejoindre le soir pour quelques câlins rapides. Il lui montre des lieux de son enfance, l'emmène après dîner dans les cuisines pour piquer des gâteaux, et joue avec lui à la pétanque et le laisse parfois gagner. Quand ils sont tous les deux dans une pièce il lui prend la main, trace les lignes de sa paume, et cale sa tête contre son bras. C'est agréable, et Kuroo se sent vraiment bien.

Le mercredi soir, ils mangent tous ensemble dans la petite salle. Les plats sont toujours délicieux, et Kuroo va souvent complimenter la cheffe avant de monter dans le salon pour jouer aux cartes (Chiyuki, elle, ne le laisse jamais gagner).

– Quand nous aurons terminé, dit Genzo en reposant ses couverts, il faut que je te montre ma collection de tire-bouchons. Une vraie merveille.

Si au début manger avec une fourchette et un couteau l'avait étonné, Genzo lui avait dit avoir habité un moment en Europe. Il avait rapporté cette habitude en rentrant, et sa femme avait trouvé cela génial et terriblement dépaysant.

Kuroo hoche la tête. Jamais il n'aurait cru qu'observer des vieilleries derrière des vitrines pouvait être passionnant, mais ce devait être la septième collection que Genzo lui montrait, et à chaque fois ce qu'il lui apprenait était si intéressant qu'il observait chaque pièce avec attention.

– Grand-père, intervient Keiji. Laisse le un peu respirer, tu le traînes dans tous les coins du château depuis le début.

– Ça ne me dérange pas. Vraiment, assure Kuroo. Vos collections sont incroyables.

– Tant qu'il est à l'heure pour le rami.

Pour Chiyuki, il n'y a rien de plus sacré que la partie de cartes après dîner. Un petit digestif et une cigarette dans le boudoir, et elle peut jouer jusqu'à minuit et enchaîner les victoires sans même battre des cils. Cette femme est effrayante, et Kuroo doit avoir accumulé plus de mille points en deux jours. Terrible.

– Keiji, chéri, demain les invités arriveront en début d'après-midi. Tu viendras les accueillir avec moi ?

Il hoche la tête et accepte la main qu'elle tend : elle serre avec amour, puis l'oblige à se resservir au moins deux fois. S'il y a bien quelque chose que Kuroo a remarqué, c'est l'amour que ces petits vieux portent à leur petit-fils. Akaashi Keiji est comme une lumière qui se promène dans leur maison, et Kuroo a entendu plusieurs femmes de ménage dire à quel point le « petit Keiji » était poli et beau comme un ange.

Sous la table, il sent quelque chose toucher sa cuisse : sa main glisse le long de la nappe et prend celle de Keiji qui lui retourne un sourire. Toutes ces marques discrètes le font rougir de plaisir, et Kuroo aimerait bien le prendre dans ses bras et ne plus le lâcher.

Ou l'inverse. Il aime bien quand Akaashi le sert fort.

À la fin du repas, il fait encore chaud et de nombreuses fenêtres sont ouvertes. Genzo l'invite à le suivre, et Keiji lui embrasse la joue avant de le laisser partir. Son sourire ne veut pas disparaître, et finalement Kuroo n'a aucune envie de partie d'ici.

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Des bisous !

Hide & Seek || KuroAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant