𝓆𝓊𝒶𝓉𝓇𝑒

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Bonne lecture !

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– J'en reviens pas qu'il y ait un majordome, souffle Kuroo en regardant le plafond.

Allongé sur le canapé de la chambre, il observe toutes les moulures qu'il y a dans les coins, les arabesques et le blanc immaculé du papier. Une odeur de bougie à la vanille flane dans l'air, et c'est très agréable ; les rideaux volent légèrement au gré des courants d'air qui passent par la fenêtre ouverte.

– Ça aurait gâché la surprise, si je te l'avais dit.

Kuroo n'a plus envie de vomir, mais il a encore un peu peur. Akaashi a l'air de beaucoup aimer ses grands-parents, spécialement sa grand-mère, Chiyuki. Il doit être à la hauteur.

– Ça aurait gâché la rencontre si je lui avais vraiment vomi dessus, contre Kuroo en grimaçant à ce souvenir.

– C'est arrivé qu'une fois et mon père ne t'en veut vraiment pas. Il répète toujours que si tu stressais à ce point, ça veut dire que tu voulais vraiment bien faire.

Une tête arrive dans son champ de vision, au-dessus du canapé, et Keiji sourit. Tout ça a l'air de profondément l'amuser.

– Calme-toi, ils sont juste un peu riches, pas de la famille royale. Elle voulait juste te faire peur, ne te laisse pas impressionner.

C'est facile à dire, de l'intérieur.

– Si ça se trouve, elle me voit comme le grand méchant mec qui vient lui voler son adorable petit fils. Je suis un monstre et ton grand-père va m'enfermer dans la cave à vin à la première occasion.

Akaashi laisse échapper un rire sincère et fait le tour de l'accoudoir. Il le pousse un peu et s'assoit à côté de lui.

– Oh, oui. Le grand méchant Kuroo qui vient enlever l'adorable petit Akaashi Keiji d'1m82 qui ne peut prendre ses décisions tout seul.

Son sourire se transforme en rictus.

– Pauvre chou.

Kuroo sait qu'il se moque de lui : chaque rencontre avec un membre de sa famille l'amuse profondément. Le jour où son père lui a proposé un verre d'alcool, Kuroo s'est étouffé sur place en disant « j'ai le droit de boire ? ». À 21 ans, c'est peu ridicule.

À présent, il a juste un peu peur de mal faire.

– Bon, d'accord. Tu penses que je devrais leur offrir mes chocolats.

– Laisse donc tes chocolats là où ils sont, tu veux ?

Il y a pas mal de monde dans ce château : des femmes de ménage, des cuisiniers, des jardiniers. Kuroo trouve ça impressionnant, il ne pensait plus que ça existait.

– Eugène est sympa. Par contre, il rigole pas beaucoup.

– Si, il rigole. Mais pas forcément aux blagues hésitantes d'un mec au teint vert.

Toutes ces personnes ont l'air heureuses : elles discutent, font des pauses au soleil, écoutent de la musique. C'est une ambiance particulière, qui montre bien que ces petits vieux ne doivent pas être si méchants.

– Si ça peut te rassurer, ils sont vraiment sympas, dit Keiji comme s'il lit dans ses pensées. Je sais qu'ils ont l'air un peu snob, mais je peux t'assurer qu'ils s'entendent super bien avec ma mère. Parfois, ils viennent même passer quelques semaines chez eux pour traîner en pyjama et faire de la méditation.

Il y a des moments où Kuroo se demande comment Akaashi et sa famille peuvent être de vraies personnes, et pas des personnages sortis d'un livre un peu bizarre.

– Elle voulait juste te faire peur. Tu sais, le sourire étrange et la poignée de main trop longue. Le regard aussi.

Il pose sa tête sur son épaule. La chambre est silencieuse, remplie par le chant des oiseaux ; dans le coin de la pièce, il y a le sac de Kuroo.

– Les invités arriveront dans 3 jours, t'as le temps de t'y faire. Si Genzo commence à te montrer ses collections, c'est qu'il t'aime bien.

Kuroo a bien envie d'aller faire un tour dans le jardin, de s'allonger dans l'herbe et de sentir les fleurs. C'est un citadin après tout.

– Si tu veux, lui répond Akaashi lorsqu'il lui demande. Je vais chercher mon chapeau dans ma chambre et on y va.

– Quoi ? Comment ça ta chambre ?

Il regarde autour de lui ; le lit double, la pièce immense et les bougies éteintes. Tout est rangé et spacieux, et il est certain que les draps sont propres et sentent encore la lessive.

– Tu dors pas ici ?

Keiji le regarde encore en souriant.

– On dort pas ensemble ? répète Kuroo avec une moue triste.

Akaashi secoue la tête. Kuroo le trouve beau, comme toujours, au milieu de tous ces ornements, avec le soleil qui s'infiltre dans la pièce.

– Tu penses vraiment que je vais dormir dans le même lit que toi avec ma grand-mère à quelques étages de là ?

C'est vrai, vu comme ça, mais ça ne change rien : ils sont adultes. Kuroo se sent un peu vexé, comme un gamin qu'on gronde car il regarde trop la TV.

– Je vais dormir tout seul ?

Il n'a pas envie, pas envie du tout. C'est bête, mais ils sont presque toujours ensemble à présent, et Kuroo n'est pas quelqu'un qui aime dormir seul. Avant, il a beaucoup squatté le lit de Kenma, puis celui de Bokuto, à la fac. Ensuite il y a eu un véritable défilé de personnes avec qui il avait plus ou moins des relations, ça dépendait. Mais en tout cas, il n'était que rarement seul.

Akaashi semble réfléchir.

– En fait, même des villages d'écarts ça serait pas assez. Alors oui, tu vas dormir tout seul. Oh, allez, ajoute-t-il en voyant la tête de Kuroo. T'es un grand garçon, non ?

Puis il sort, le laissant planté là.

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Des bisous !

Hide & Seek || KuroAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant