𝓈𝑒𝓅𝓉

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Bonne lecture !

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Kuroo s'observe une dernière fois dans le miroir et vérifie que sa cravate est bien droite.

Il s'est levé plus tôt ce matin pour se préparer, et est plutôt satisfait de l'image que lui renvoie la glace. Ses cheveux sont à peu près coiffés, il sent bon, et sa chemise blanche un peu ouverte contentera très certainement Chiyuki. Cette femme adore les vêtements, et parmi les dizaines de tenues qu'elle lui a fait essayer celle-là est décidément la meilleure. Kuroo aime la simplicité, et le smoking orange n'était pas forcément au goût de Keiji.

Quand il se sent prêt, il se détourne et sort de la chambre. Il marche, essaye de se souvenir du chemin — il se base sur les tableaux et les escaliers — mais au bout de quelques minutes, il traverse un couloir de porte fermée. Kuroo plisse les yeux, évite de fixer le marquis peint à sa gauche, et continue d'avancer.

D'habitude, il croise quelques femmes qui finissent par le conduire là où il doit se rendre. Elles sont toutes très gentilles, et lui donnent discrètement des gâteaux s'il accepte de leur parler de lui et de Keiji. Apparemment, leur histoire est le plus gros sujet de conversation des coulisses de ce château.

Mais là, il n'y a pas un chat : il entend une légère musique à l'extérieur, là où Keiji et sa grand-mère l'attendent, mais c'est tout. Pas de voix, pas de bruit d'aspirateur, pas de pas. Kuroo inspire et expire doucement, faisant de son mieux pour ne pas transpirer. Stresser maintenant est inutile, et il n'a pas envie d'arriver dans le jardin avec des auréoles jusqu'aux genoux. Les invités vont bientôt arriver, et il ne veut pas passer pour Le Gendre En Retard, Sale, et Malpoli.

Au bout d'un moment, Kuroo court de long en large dans les couloirs. Fini le calme et la mesure, il ouvre toutes les portes à la recherche de – de n'importe qui. Un boudoir. Une chambre. Encore une chambre. Encore une autre chambre. Ah, un bureau.

Durant une seconde, il hésite à sauter par la fenêtre mais finalement ce n'est pas une bonne idée. À la place, il se tourne vers le tableau le plus proche et le fixe avec colère.

– Je t'ai jamais vu. Ça veut dire que je me suis encore perdu.

Le tableau ne lui répond pas, et le monsieur dessus le fixe avec un demi-sourire.

– Sa grand-mère va me noyer au thé aux fruits rouges. Si ça se trouve, ils ne voudront plus me parler ; je lui ai même pas encore souhaité son anniversaire !

Kuroo fait la moue, et ses yeux descendent légèrement. Le cadre du tableau est très beau, couleur or, mais en bas il y a une petite tache noire qui le fait froncer les sourcils. C'est étrange, car dans ce château tout brille : Chiyuki et Genzo ont engagé beaucoup de personnes pour nettoyer l'immense demeure.

Sans pouvoir s'en empêcher, il regarde à droite puis à gauche, et frotte son doigt contre le cadre.

L'instant d'après le mur se retourne, entraînant Kuroo avec lui, et se referme dans son dos. Il n'a même pas laissé échapper un cri. Le couloir redevient silencieux.

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Beaucoup sont en avance et Akaashi Keiji se faufile à travers les invités avec un sourire poli. Il serre quelques mains, fait un ou deux compliments, mais ne perd pas son objectif de vue. Sa grand-mère est avec deux vielles dames qui rigolent de bon cœur, une flûte de champagne à la main, et elle hausse les sourcils en le voyant venir.

Un air désolé sur le visage, elle s'éloigne de ses amis et s'approche tranquillement du buffet. La table est recouverte d'une belle nappe blanche qui va avec le reste de la décoration ; l'endroit est joli, à n'en pas douter. Beaucoup de fleurs, une petite estrade en bois, une musique entraînante comme dans les bals d'antan, des tenues blanches d'été et pas mal d'éclat de rire ici et là.

Quand Keiji arrive à ses côtés, elle est en train de manger un petit-four.

– Ces petites choses au fromage sont délicieuses, dit-elle en essuyant ses doigts avec une serviette en tissu. Tu devrais goûter.

– Grand-mère, assène-t-il en croisant les bras.

Elle l'ignore.

– Tu as été saluer l'homme là bas ? Oh, tu ne l'as sûrement pas rencontré, mais c'est un ami très proche de ton grand-père.

Un sourire, un peu de champagne. Keiji fait la moue, pas vraiment intéressé.

– Grand-mère, répète-t-il.

Elle soupire et pose son verre.

– Tu n'es pas drôle pour un sou, mon ange.

– Tu sais pourquoi je suis là.

– Bien sûr, c'est mon anniversaire.

Il croise les bras et la fixe.

– Bon, très bien, finit-elle par dire. S'il n'est pas encore arrivé, va donc voir Eugène. Ton chéri s'est sûrement à nouveau perdu en route.

Elle reprend son verre et vide ce qu'il reste d'une gorgée.

– Tu sais où le trouver, n'est-ce pas ?

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Des bisous !

Hide & Seek || KuroAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant