Tu trouveras une lumière dorée (les choristes )

Chapitre 1

Le nom inscrit au dessus du texte indique qui parle
Bonne lecture !

Louise
France , octobre 1949

Je descendis du bus , serrant contre moi mon maigre bagage , et me dirigeais vers la grille de l'établissement où j'avais été affectée .Pour comprendre pourquoi je me retrouvais dans cette situation , il fallait  revenir quelque années en arrière. Durant la guerre , mes parents avaient fait partie de la résistance , et avaient finalement été fusillés  en 1943 , il y a de cela 6 ans maintenant . J'avais été envoyée dans un orphelinat pour jeunes filles tenu par des bonnes sœurs , puis brinquebalée d'écoles en écoles. Élève bagarreuse, fugueuse , et introvertie , je m'étais retrouvée dans la situation suivante : plus personne ne voulait de moi à l'adoption , et mon comportement était trop irrécupérable pour qu'on ne m'envoya pas dans ce genre d'établissement; c'est ainsi que j'avais fini par atterrir à fond de l'étang sans savoir ce qui m'y attendait . Je sonnai à la grille , et un vieux monsieur accouru pour m'ouvrir , cependant quand il m'aperçu , il se figea . Il s'approcha plus doucement de la grille et me demanda : « Qu'est ce que vous faites là mademoiselle , c'est pas un lieu pour jeune fille ici ! Vous avez dû vous tromper de bus , ou d'arrêt !
-Mais monsieur je suis bien au pensionnat du fond de l'étang ? Tenez j'ai une lettre destinée au directeur monsieur Rachin qui atteste de mon admission . »Le vielle homme regarda tour à tour la lettre , puis le portail , et finit par m'ouvrir . Sur le chemin j'appris qu'il était le père Maxence,et qu'il tenait le rôle d'homme à tout faire , ainsi que d'infirmier . Finalement j'arrivais devant un bâtiment lugubre , avec un grand escalier en pierre . Le père Maxence me montra au passage son infirmerie , et me promit qu'il me montrerait son potager quand il aurait le temps . Nous arrivâmes devant une porte en bois massif où était inscrit en lettre d'or bureau du directeur . Je toquai , et on m'invita à entrer . Le directeur était un homme du cinquantaine ou soixantaine d'années , au costume noir , et à l'air sec et méchant . Ses yeux ne dégageaient que de la cruauté , et ses lunettes et sa barbe ne venaient que compléter l'image de parafait  tirant qu'il renvoyait . Quand il m'aperçut il sembla interloqué , puis me demanda sur une voix mielleuse si j'étais l'amie d'une de ses filles qui avait été malade , et à qui j'apportais les cours . Quelle ne fut pas sa surprise quand il apprit qu'en réalité , j'étais leur nouveau pensionnaire . Il me regarda , et puis me lança d'un ton catégorique : « Ce n'est pas possible mademoiselle , le fond de l'étang est un établissement pour garçon ! Je suis navré mais vous avez dû vous tromper d'établissement. Le père Maxence va vous raccompagner. » Son ton semblait sans appel , pourtant je me permis de lui répondre : « Monsieur le directeur je suis désolée de vous contredire , mais je vous assure que j'ai été inscrite dans cet établissement, regardez j'ai même une lettre qui vous est destinée , ainsi que mon dossier qui normalement vous a déjà été transmis .» Il lut le papier que je venais de lui remettre , et sembla se décomposer sous mes yeux . Il se racla la gorge puis déclara : « Bien , je crois qu'une erreur a été produite lors du traitement de votre dossier , et il se peut que vous ayez été traité en tant que Louis Dangert  et non Louise Dangert . Je ne peux cependant pas vous renvoyer à sainte-Agathe ,l'orphelinat où vous étiez précédemment.En attendant que ce problème soit réglé vous serez traitée comme nos pensionnaires, et aux vues de votre dossier , que j'ai eu l'occasion de traiter précédemment notre discipline ne sera pas de trop ! Monsieur Maxence veuillez amener mademoiselle Dangert dans sa classe , elle fait dorénavant partie de celle de monsieur Mathieu , vous pouvez disposer ! » . Nous sortîmes de la pièce et monsieur Maxence m'amena à ma classe , il était là gentillesse et la bonté même , et je me pris à penser que au moins , il y avait cet homme là pour penser au enfants .