Chapitre 13

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Décembre , bientôt Noël , et le retour chez leurs parents pour certains , mais pour moi , ce serait à fond de l'étang , comme toujours ! Le Querrec aussi restait , ainsi que Mohrange , sa mère travaillait trop pour pouvoir le prendre en charge , du moins c'est ce qu'il disait . La vérité sûrement , mais de toute façon vu sont comportement je doute qu'on l'aurait laissé partir . Pépino aussi serait avec nous , il n'avait pas trop le choix . C'est ainsi que débutèrent nos vacances , nous n'étions plus qu'un petite vingtaine dans le dortoir , c'était étrange . Ce matin 16 décembre , monsieur Mathieu nous réveilla avec sa bonne humeur habituelle , mais sans grand succès , il fallait dire que ce jour  là , encore plus que d'habitude nous n'avions pas envie d'aller en classe , surtout que les cours n'étaient pas obligatoires. Pourtant , je n'avais pas du tout le niveau pour me plaindre d'avoir des explications supplémentaires ,mon  bulletin était ridiculement mauvais , s'en était navrant . Seulement voilà , mis à part Rachin et Langlois , il n'y avait personne pour me faire la leçon , alors à quoi bon travailler ? Ce n'étais pas certes , la meilleure des philosophies, mais c'était la mienne , tous les cachots du monde ne pourraient pas me l' enlever ! Nous étions quatre dans la salle de classe , Pépino , Le Querrec , Mohrange et moi , en plus de monsieur Langlois , bien entendu . Cette fois ci c'était inévitable , je n'échapperais pas à l'interrogation orale . Quelle serait ma punition ? Les lignes , le cachot le ménage , mais pour une fois le destin fit un petit geste , j'eu juste le droit au remontrances orales , et à mes yeux c'était un miracle ! « Bon Dangert je reprends... » continua monsieur Langlois sur un ton affligé « Sachant que un conducteur roule à soixante kilomètres heure , qu'il s'arrête une fois pendant dix minutes puis qu'il roule à cinquante kilomètres heure , le tout sur une distance de 100km au total , et qu'il a parcouru autant de kilomètres à cinquante qu'à soixante kilomètres heure qu'elle est sa vitesse moyenne ? » . Je regardais piteusement mon cahier , qu'est ce que j'en savais moi de sa vitesse moyenne ? Rien , comme d'habitude, parce que j'étais un cancre , et que j'avais l'impression que ces chiffres nous voulaient rien dire ! Ils volaient devant les yeux pour ne former que des tas de signes incompréhensibles ! Les 3 ressemblaient toujours dangereusement aux 8 , les virgules se déplaçaient sans cesse , et les chiffre n'arrêtaient pas de s'inverser dans mes opérations ! Je me sentais idiotes , mais le pire , c'était que je n'y pouvais rien . Notre professeur se tourna alors vers Le Querrec , sans oublier de me rappeler que j'étais une buse en mathématiques, puis il avait obtenu une réponse approximative, mais une réponse quand même ... même Le Querrec y arrivait ! C'était pareil en orthographe, je n'y comprenais rien , les sons s'écrivaient toujours différemment , j'oubliais sans arrêt des h et des s , j'inversais les syllabes entre elles , et le résultat était toujours le même , zéro ! J'en avait marre , vraiment , je n'en pouvait plus de passer pour une idiote ... peut être que je l'étais finalement , idiote .
Dans la cour ,Pépino sembla remarquer mon désarrois . Il me prit alors la main , et me dit le plus sérieusement du monde :  « tu sais , Rachin et méchant , mais je suis sure qu'un jour il fera une faute lui aussi , et il s'en mordra les doigts ! » . Son innocence et sa bonne volonté eurent au moins le mérite suivant , ils m'avaient fait sourire , et oublier pendant un moment mes soucis .

Le soir dans le dortoir , j'étais allée près du lit de le Querrec , puis l'avait attendu , il devait remonter dans quelques minutes , et avec un peu de chance il aurait un jeu de cartes . Tout à coup , la porte grinça , et je lançais sans me retourner : « Dis donc t'en as mis du temps ! T'as les cartes ou pas ?
-Non , mais je savais pas que tu m'attendais .. ».Je me retournai et me rendis compte que ce n'était pas le Querrec mais  Mohrange , avec un sourire narquois aux lèvres qui me regardait . Je lui lâchai alors sur un ton déçu : « Ah c'est toi , j'attendais le Querrec ...
-hé bien , tant de joie dans un seul propos ! Tu fais quoi ?
-oh je tricote un pull pour le Pape ! Non j'attends qu'il revienne avec un paquet de cartes si possible .
-Je vois.... » Silence. Oh comme j'aurais aimé qu'il dure ce silence ! Mais , il l'a brisé  : « au fait j'ai perdu ,tu as tenu bien plus de trois jours ....Louise . » .À ces mots je me raidis .Je ne savais pas si c'était le fait de savoir qui était l'odieux personnage qui m'avait lancé un défi , ou celui d'entendre mon prénom au détour d'une conversation, mais je savais que je pouvais facilement m'aventurer sur des terrains dangereux. Ne voulant pas perdre plus ma contenance , je repris : « Alors c'était toi ! Bah , au moins j'aurais la victoire personnelle de te voir admettre ta défaite !
-Si tu veux .... » .De nouveau le silence s'installa . Il n'était pas pesant , non , il ne l'était pas parce qu'on avait rien à dire , ou du moins parce qu'on ne voulaient rien dire ... c'était comme ça , et c'était très bien . Le Querrec finit par arriver , sans paquet de cartes malheureusement....Il me poussa un peu de son lit , puis nous nous allongeâmes , tête bêche , conservant le silence . Le silence , je crois que  tout les deux , on connaissait sa vertus, son secret . On savait que parfois ,il évitait de devoir dire les choses de l'âme, ces choses qu' on préfère enterrer profondément plutôt que de s'en souvenir , on savait que souvent , la memoir fait mal , alors on se taisait , et c'était bien comme ça ....
Mohrange était retourné dans son lit , et quand Mathieu arriva avec Pépino , j'en fis de même . Pourtant , je n'arrivais pas à dormir , je ne savais pas pourquoi , alors je me tournais et me retournais sans cesse , à la recherche d'un position plus confortable , jusqu'à que ce que cela dérange mon voisin . « Tu comptes vraiment avoir la bougeotte permanente ?
-Je sais pas ....
-Moi je sais , dors !
-Mais bien sur ! Comme si c'était facile ! À ton avis , si je bouge , c'est pourquoi gros malin ?
-Parce que t'es énervante ?
-Bon tu le fais exprès ! Tu sais très bien que j'arrive pas à dormir !
-En attendant , moi j'aimerais bien dormir justement , et tu fais un boucan d'enfer ! Donc ,stop ! » . Je n'avais pas du tout , mais alors , pas du tout envie de lui accorder ce plaisir , je continuais donc mon petit manège pendant un bon moment , avant que Morphée ai finalement raison de ma mauvaise volonté .

Tu trouveras une lumière dorée (les choristes ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant