Chapitre 8

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Quand je passais la porte , je fus surprise par Mathieu qui me demanda ce que je faisais là puis , son regard se posa sur les linges que je tenais dans mes bras , et sur une partie de mon poignet qui portait encore des trace de sang , et d'un air gêné m'envoya m'habiller .
Le retour en classe fut douloureux . En effet , la ceinture et les pinces qui maintenaient une longue bande de tissu me gênaient , et je n'arrêtais pas de remuer , espérant trouver une position plus confortable , en vain . Monsieur Langlois notre professeur par contre , trouva que j'avais un peu trop la bougeotte :«Hé bien Dangert ! Quelque chose vous dérange ?Si vous avez tant envie de bouger pendant mon cours je suis sure que le cachot vous conviendra très bien ! Boniface accompagné là , si mon cours n'intéresse pas mademoiselle je suis sure qu'elle perdra moins son temps et le nôtre au frais !» . Je suivis Boniface les yeux dans le vague , et ne me rendis presque pas compte que c'était monsieur Mathieu qui m'accompagnait maintenant. «Bah alors Dangert ? Qu'est ce que t'as encore fait ?» .Je mis une petite seconde pour réaliser qu'on me parlait et finit par répondre :« Bah rien monsieur !
-Tu devrais faire plus attention , si tu continus a te balader dans les couloirs et à te faire envoyer au cachot tu ne fera pas long feu !» . Comme je ne disais rien , il reprit :«Si tu suits aussi bien le cours que ce que je te raconte tu risques de revenir souvent !». On était arrivé dans cette cave froide qui servait de lieu d'isolement et de prison , Mathieu referma la lourde porte derrière moi , et je l'entendis lâcher un «pauvre gosse!» avant de partir .

Le temps me semblait long , très long dans ce cachot humide , nous étions en plein mois d'octobre ce qui n'arrangeait rien à ma condition . Je ne savais pas depuis combien de temps j'y étais , mais j'avais l'impression d'avoir passé une éternité dans ce lieu aussi joyeux que des pompes funèbres. Mes talons cognaient contre le mur de façon répétitive créant un écho , si bien que je n'entendis pas monsieur Mathieu arrivé . Je ne me rendis compte de sa présence uniquement lorqu' un grincement assez puissant résonna à travers toute la pièce , me sortant de ma torpeur .  « Dangert tu vas être contente , je t'amène un copain ! » . Je me retournai et aperçus Mohrange , à cet instant je me sentis profondément dépitée . Pourquoi de tous les pensionnaires ,fallait il que je sois tombée sur le plus goujat d'entre eux ! Enfin, s'il se contentait d'être aussi silencieux que la dernière fois , sa présence ne me poserait pas de problèmes .Une première demi-heure passa , puis , tout à coup , il craqua : «  Ce n'est pas possible que t'arrête avec tes pieds !
-Pardon monseigneur , si mes activités vous incommodent vous pouvez toujours sortir ! Oh c'est vrai , nous devons croupir dans un cachot ! » . Je repris mon activité, lui souriant de toutes mes dents , pas besoin de porter de jolis rubans pour voir que ça l'énervait ! Il m'avait déclaré la guerre en me vexant dans mon égo , ce que je ne savais pas , c'est qu'il avait un joker. Alors que je continuais avec mes pieds , se fut à son tour de me lancer un regard des plus odieux !  « Oh fait Dangert , pourquoi tu pleurais ce matin dans les haul !
-Tu dis n'importe quoi ! Je dormais ce matin !lui répondis-je un peu trop vite pour être honnête
-Oh , alors j'ai entendu des voix , c'est vrai que pourtant , la fille de Rachin semblait bien réelle , elle !
-Et alors , qu'est ce que ça peut te foutre ? C'est ma vie , pas la tienne ! Et puis toi qu'est ce que tu faisais dans les couloirs ?
-Bah dis donc , si tu craches le morceau aussi facilement tu tiendras pas deux minutes devant Rachin ! Et sinon pour ton information, ce matin , je faisais le ménage ! Travail d'intérêt général !» . Je lui lançai un regard mauvais, et me retournai vers le mur , je n'avais plus envie de le voir !

Monsieur Mathieu vint nous chercher trois ou quartes heures plus tard environ , en tout cas le soleil d'octobre commençait déjà à décliner , laissant entrevoir les teintes orangées du ciel . Sa première réflexion fut de nous dire que si nous étions si calme en cours , qu'au cachot on y serait moins souvent ! Après avoir été sermonnée par Mathieu , la malchance continua à s'acharner sur moi! Nous croisâmes Rachin devant les escaliers , ce dernier me jeta un regard mauvais , et commença :« Hé bien , je vois mademoiselle que vous faites bonne figure depuis votre arrivée ! Puisque vous semblez tant avoir besoin de discipline , je suis certain que un mois de travaux d'intérêts généraux avec monsieur Mohrange vous ferons le plus grand bien ! Quand à vous jeune homme , si l'envie vous reprenait de me caricaturer, sachez que le cachot est tout près à vous accueillir!». Il passa ensuite allègrement son chemin , tandis que nous remontions vers le réfectoire . Il n'y avait vraiment rien à dire , je détestais cette homme , et ses méthodes abusives .

Tu trouveras une lumière dorée (les choristes ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant