MédiCieux

Chapitre 2 - Le cri du cœur

À quelques mètres devant eux, Erin, en sueur, hurlait de lui apporter de l'aide. Ce cri semblait sortir de ses tripes faisant tressaillir sa voix à mesure que le son se diffusait.

Trempée de la tête jusqu'aux pieds, les larmes sur ses joues se confondaient avec l'eau de pluie dégoulinant sur son visage. Ses jambes tremblantes de froid l'empêchaient de rester debout. Mais pour rien au monde, la jeune fille ne se serait écroulée. Une force au fond d'elle la maintenait dans cette position inconfortable au péril de sa propre vie.

À bout de souffle, ses hurlements ne cessaient pas, de peur de ne pas être prise au sérieux. Quant à son corps, il ne la supportait plus, lâchant peu à peu cette ficelle qu'elle tenait à bout de bras depuis trop longtemps. Son genou droit fut le premier à fléchir avant que quelqu'un ne daigne lui venir en aide.

Obnubilés par l'adolescente, les médecins de garde n'avaient pas remarqué l'enfant qu'elle transportait sur son dos. Ce n'est que lorsqu'Erin tomba à terre, morte de fatigue, que leurs regards se dirigèrent vers la petite fille ensanglantée sur ses épaules.

La stupeur envahit tout le hall des urgences et un cri à l'unisson résonna dans la pièce. Cette scène en fit pâlir plus d'un.

Brook fut le premier à bouger et tout se passa au ralenti. Erin entendit les pas du médecin se presser devant elle, les roues du brancard s'activer et le reste du personnel réagir. On lui enleva l'enfant de ses épaules maculées de sang et le sentiment de vide prit sa place. Elle sentit une main s'y poser, mais en état de choc, ne parvint pas à dire quoi que ce soit.

« Tu as mal quelque part ? interrogea Lyn. »

Celle-ci claqua plusieurs fois ses doigts devant le visage de la jeune fille pour la faire réagir. Sans grand résultat. Erin gardait les yeux dans le vague, n'osant à peine respirer à plein poumon. Ses lèvres bleutées tremblaient frénétiquement et son souffle devenait de plus en plus saccadé.

« Elle fait une crise de panique ! cria Daniel à l'autre bout de la pièce. »

Ayant lui-même des angoisses parasitaires, Dan savait exactement quoi faire dans cette situation. S'activant au plus vite, il courut chercher un sac en papier et le plaça sur le nez et sous le menton de l'adolescente.

« Respire lentement dedans. Tout va bien se passer. Les docteurs vont s'occuper de ta petite sœur. Inspire, expire. Oui, comme ça, c'est bien, continu. »

Désemparée au départ par l'attention qu'on lui portait, Erin n'arrivait pas à modérer sa ventilation. Ses yeux, voguant de droite à gauche, cherchaient une prise à laquelle s'y accrocher. Son regard tomba alors dans celui du médecin en face d'elle et peu à peu, en l'écoutant parler, elle se concentra et parvint à sortir de son état de léthargie.

« Oui, voilà, c'est ça. Tu as compris. »

Dépassée par les événements, Lyn n'avait pas su maîtriser la situation. Se sentant presque inutile à côté de son ami qui excellait, la jeune femme passa les doigts dans ses cheveux pour tenter de calmer sa déception.

Daniel était toujours là pour secourir sa belle ne pensant pas une seule seconde qu'elle pourrait être mal à l'aise devant cette aide inopinée.

Mettant une main dans le dos de l'adolescente, Carolyn se pencha pour la prendre dans ses bras. Un geste affectueux qui rassura à la fois le médecin et la patiente.

« Tout va bien maintenant, tu peux te détendre. Tu es en sécurité désormais. On va prendre soin de toi.

— Ce n'est pas ma petite sœur.

— Pardon ?

— L'enfant, vous avez dit que c'était ma sœur. Elle ne l'est pas. Je ne la connais pas. »

Les médecins ne saisissaient pas les propos de l'adolescente. Leurs têtes se relevèrent et ils se regardèrent confus, fronçant les sourcils et haussant les épaules. Daniel se gratta même le menton, essayant de rassembler le peu d'informations obtenues.

« Donc, elle n'est pas ta petite sœur. Et toi, comment t'appelles-tu ? demanda Carolyn.

— Erin.

— Très bien, Erin. As-tu mal quelque part ?

— Non, je vais bien. Va-t-elle s'en sortir ? »

Cette question jaillit de sa bouche dans un trémolo de sentiments cachés qui toucha en plein cœur les médecins. De ses yeux pleurnichards, elle regarda le brancard s'éloigner de la salle des urgences. La larme qu'elle retenait jusque-là roula sur sa pommette, terminant sa chute sur le sol froid de l'hôpital.

« On va se renseigner pour toi, d'accord ? Daniel la rassura en essuyant les vestiges de tristesse sur sa joue.

— Elle est entre de bonnes mains, sourit Lyn »

Erin hocha la tête et se releva, se faisant aider par les deux docteurs à ses côtés. Outre les restes de sa crise d'angoisse, l'adolescente se sentait mieux. Néanmoins, elle ne cessait de tordre ses doigts, inquiète du sort de l'enfant.

Observant peu à peu ce qui l'entourait, son attention tomba sur l'écran de la télévision qui diffusait les dernières informations. Intriguée, Erin avança de quelques pas en direction de celui-ci pour que le son parvienne à ses oreilles.

Les médecins la regardaient de peur que sa crise ne soit pas terminée. S'assurant que la panique ne la reprendrait pas, Carolyn et Daniel s'éloignèrent pour laisser seule l'adolescente. Alors qu'ils partaient retrouver leurs patients, elle les interrompit, se retournant en montrant le poste allumé, un air alarmé sur le visage.

« Pourquoi ils ne parlent pas de l'accident ?

— Quel accident ? interrogea Daniel.

— Celui sur l'autoroute en périphérie.

— Comment le sais-tu ?

— Parce que j'en viens ! C'est là-bas que j'ai trouvé l'enfant. »

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J'espère que ce chapitre vous aura plu. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, je serai plus que ravie de lire vos commentaires.

Que pensez-vous de l'histoire jusqu'à présent ?

Des théories pour la suite du récit ?

Que pensez-vous des trois médecins ?

Des avis sur l'adolescente ?

Qu'avez-vous penser de son arrivée aux urgences ?

Avez-vous déjà un personnage préféré ?

♥ À bientôt pour la suite de cette aventure livresque. ♥