Chapitre 7: le G3

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Roxanne



En allant à mon cours, je repense encore à cette nuit, celle où j'ai failli tout foirer à la sortie du BLUE LAGON. Inlassablement depuis une semaine déjà, je n'ai pas arrêté de penser à Gabrielle et à ma connerie. Je ne suis pas venue en cours pour cause de blessures et même si cette dernière n'est pas guérie, je ne pouvais plus tourner en rond chez moi. Il fallait que je la vois. Et surtout que je m'excuse de la façon dont je lui ai parlé. A vrai dire, je n'ai pas menti quand je disais que je ne savais pas gérer ma colère. Je n'étais pas comme ça avant mais la vie m'a changée, tout a changé après « elle ». De plus, voir ce mec qui ressemble beaucoup trop à celui que j'avais retrouvé dans « notre » chambre, dans « notre » lit... Ouais ça m'avait mise hors de moi. A croire que je ne m'en remettrais jamais, quoi que je fasse j'y reviens toujours. A chaque fois le souvenir de cette scène me retourne l'estomac. Je secoue la tête pour me débarrasser de ces pensées. Le problème dans tout ça, c'est que j'ai paniqué en constatant que je commence à apprécier la compagnie de Gabrielle. Et j'ai eu peur, oui peur de ce sentiment d'abandon et de vide. Sauf que cette nuit là, j'ai compris que la brunette n'était pas comme les autres. En général quand je pète un câble, que ce soit gars comme filles, ils s'écrasent et finissent par se barrer sans demander leur reste, car oui, quand je m'emporte je peux faire peur a priori. Mais elle, elle m'a remise à ma place. Gabrielle a du caractère, elle est forte et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Je souris en me rappelant le cran qu'elle a eu en me jetant sa compresse littéralement à la figure, et mon sourire s'efface quand je me souviens des larmes qui avaient bordé ses yeux. C'est indéniable, un truc m'attire chez cette fille et il me semble voir que je ne la laisse pas indifférente. Je vais donc faire ça dans les règles et qui dit faire ça bien, veut dire que je vais devoir commencer par m'excuser et voir si ce que je commence a ressentir est réciproque ou pas. Le souci est que rien qu'imaginer la douleur que m'infligerait son refus ou pire... cette fois-ci ça me tuerait à coup sûr. Je rentre en cours avant la dernière sonnerie. Ce matin, j'ai du mal à me concentrer sur le cours de Mr Hussmann.

Le lendemain, les cours me paraissent interminables et plus l'heure approche et plus je stresse à l'idée de revoir Gabrielle. Ce qui est bien c'est que je pourrai employer toute l'énergie de mes émotions dans mon entraînement. Mon sac de sport sur l'épaule je me dirige vers le G3 avec une Clara survoltée.

_Alors, alors !!! Tu as pu parler à Gaby ? Me demande-t-elle en croquant dans un cookie aux pepites de chocolat tellement gros que je doutais qu'elle puisse l'ingurgiter en entier. Je la regarde étonnée.

_Gaby ?! Vraiment ?! Je ris de bon cœur avec ma meilleure amie.

_Et bien ouais, c'est ça d'être privilégiée ! Elle me file un coup de coude dans les côtes, joueuse. Alors tu comptes lui demander quand ? Je lui lance un regarde interrogateur.

_Demander quoi et à qui ? Je sors ma bouteille d'eau de mon sac et la débouche .

_Me prends pas pour une demeurée Torres, je te parle de Gabrielle. Tu vas lui demander quand de sortir avec toi ?

J'ai failli m'étouffer en avalant de travers. Je tousse les larmes aux yeux.

_Mais de quoi tu parles enfin ! Je lui réponds en articulant péniblement.

_Oh attends ! Tu vas pas me dire que c'est pas ce dont tu as envie ?! On l'a tous remarqué, comment tu la manges des yeux. Je la regarde et je ressens immédiatement une chaleur me monter au visage.

_Comment ça ? C'est si évident ? Je remets ma bouteille dans le sac et réajuste mon sac sur mon épaule en cherchant à ne pas perdre toute contenance .

_Ah ben un peu ouais ! Puis oublie pas, je suis ta meilleure amie tu ne peux rien me cacher !

Au croisement, avant de rejoindre le gymnase, j'aperçois la jolie brune et mon cœur part comme un fou. Elle est habillée avec un jean et un débardeur, qui pour une fois, moule bien son corps

_Ah ben tiens quand on parle de la louve ! Hey Gaby ! L'intéressée tourne la tête vers nous avec un grand sourire, elle amorce le pas pour nous rejoindre. « Nope ! Nope ! Nope !! » Il est hors de question qu'elle me voit comme ça.

_Tunder, on se voit après l'entraînement ! Je détale en quatrième vitesse, j'ouvre la porte précipitamment, traverse le terrain encore occupé par le club de Hand ball et file aux vestiaires attribués à l'équipe féminine de basket dont je fais partie. Je pose mes affaires sur le banc juste devant mon casier et souffle un bon coup, il faut que mon coup de pression redescende. Je commence à me changer quand mes coéquipières arrivent à leur tour. Je ne suis qu'une rookie ce qui veut dire que je suis une nouvelle dans l'équipe, toutes les autres sont en 2ème ou 3ème année comme la capitaine. Kim est non seulement grande et musclée, mais c'est une très jolie métisse. Brune avec de beaux yeux bleus qui font un contraste saisissant avec sa peau bronzée, un vrai canon. Son copain est quaterback dans l'équipe de foot ce qui n'est pas étonnant. Elle m'a prise sous son aile car elle connait bien mon deuxième frère, sûrement une faveur qu'il a dû lui demander. Daniel a étudié ici et en est ressorti diplômé l'année dernière avec les honneurs. Il faisait partie lui aussi de l'équipe de basket. Il est bientôt l'heure de commencer l'entraînement et je me sens gonflée à bloc. En ce moment, on prépare un gros match alors je dois me donner à fond et ça tombe bien, j'ai plein d'énergie à revendre.

J'enfile mon maillot aux couleurs des ArticFox, blanc et gris avec le numéro inscrit en bleu turquoise. Le mien porte le numéro 2 et mon nom dans le dos. La capitaine nous rassemble une fois arrivées sur le terrain pour commencer les exercices par deux. Et par habitude, je me retrouve avec Kim, c'est la seule avec qui j'arrive à progresser car elle est comme moi. Une fois l'échauffement terminé, on fait deux équipes et c'est là que les choses sérieuses commencent. Je jette un coup d'oeil dans les gradins et les y vois, Clara et Gabrielle. Un immense sourire se peint sur mes lèvres. Je resserre ma queue de cheval et me mets en place. Quand le coup de sifflet retentit dans le gymnase, je m'élance sur le terrain.


Ink in my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant