Retour dans le passé - partie 3

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- Stressée ?

- Carrément..

En vrai je ne l'étais pas du tout. Cela ne me faisait ni chaud ni froid que je rencontre sa famille, même si c'était la première fois. Andre, par contre, serrait de plus en plus fort ma main. Il me faisait mal mais je n'aurais pas pu le lui faire remarquer, il aurait paniqué d'avantage. Tout ce que je voulais c'était passé ce déjeuner le plus rapidement possible avant de regretter d'avoir refusé de te voir.

Alors que mon petit ami tremblait sur le perron, je décidais de faire avancer les choses et je toquais à la porte. Une jeune fille ouvrit, et m'invita à rentrer avant de me claquer la bise.

- Salut, tu dois être Violette ! Je suis Sasha, la soeur de... enfin bref, tu dois déjà le savoir.

Oui je le savais déjà. Je me demandais ce qu'ils avaient, tous, à stresser de la sorte. Sasha était une fille à l'allure légère et aux cheveux roux, qui inspirait confiance dès qu'on la rencontrait. Elle avait deux ans de plus que nous et pourtant elle faisait la même taille que moi.

- En effet, lui répondis-je avec le plus grand des calmes, Andre m'a beaucoup parlé de toi.

- En tout cas, ça fait du bien d'entendre quelqu'un qui n'écorche pas son nom avec un é.

Elle ria puis nous conduisit dans le jardin, où ses parents étaient déjà. On avait beau d'avancer dans leur direction, ils ne semblaient pas nous remarquer, tout deux trop impliqué dans des chamailleries.

- Enfin, Thierry, fais un petit effort c'est pas compliqué ! Les sets de tables se mettent en quinconce, seul Andre et sa copine s'assiéront à côté. Comme ça ils seront plus à l'aise.Capiche ?

Et sans dire un mot, son père attrapa les couverts et changea l'ordre de table, dans un silence qui n'aurait jamais eu lieu chez moi. Mon père a bien trop de fierté.

- Maman ?

Sa mère se retourna :

- Ooooh Andre, regardez qui voilà. Ce doit être Violette ! me dit-elle en me tendant la joue, C'est un plaisir de te rencontrer. Tu as faim ?

Et dix minutes plus tard, je me retrouvais assise au côté de mon petit ami, face à sa famille qui m'étouffait de questions et qui ignorait ses regards réprobateurs. J'eu droit à tout. Mes projets d'avenir, mes parents, mes passe-temps, et même de question sur ma relation avec Andre. J'étais si mal à l'aise que, lorsque ce dernier me proposa d'aller dans sa chambre, j'acceptais avec soulagement.

- Vous voudriez un café ? nous demanda sa mère tandis que nous montions les escaliers.

- Maman on a 14 ans, on boit pas de café. lui répondit Andre qui visiblement, commençait lui aussi à craquer.

Je fermais la porte de sa chambre derrière nous et il s'étala sur son lit.

- Dieu qu'ils sont lourds..

Je m'assis à ses côté et fixa les photos collées sur son mur.

- Je les ai trouvé plutôt sympa. Ça change de voir des parents s'entendre assez, même si ils posent beaucoup de questions. Il doivent vraiment beaucoup t'aimer.

- Parfois j'aimerais qu'ils m'aiment un peu moins. On joue à la play ?

- Si tu veux..

J'aurais aimé qu'il m'embrasse, que l'on passe l'après-midi les yeux dans les yeux, et non pas les yeux dans l'écran de sa télévision. Car désormais, je pensais à toi par sa faute, et c'était malsain de t'avoir dans mes pensées alors que j'étais chez mon petit ami.

Tandis qu'il commença à jouer, mon esprit s'égara sur une photo de lui épinglée sur son bureau. Je connaissais Andre depuis la sixième. Du peu que je le connaissais, il avait toujours mesuré une tête de plus que moi, et ne s'était visiblement jamais laissé poussé les cheveux au delà des 20 cm. Nous avions été meilleurs amis pendant deux ans et puis, un jour, lors d'un voyage scolaire à Madrid, il m'a dit qu'il m'aimait. Je ne savais pas trop comment réagir, je n'étais jamais sortie avec personne auparavant, alors j'ai accepté.

Ce jour là, ça devait faire environ deux mois que l'on sortait ensemble, et je me rendais peu à peu compte que j'avais faux sur toute la ligne. Moi qui pensais qu'être dans une relation faisait naître des sentiments singuliers et forts, incomparables à l'amour que l'on porte à sa famille.. et bien j'avais l'impression de me tromper lourdement. A part les rares fois où Andre m'embrassait, notre relation était restée la même, à un point près. Désormais je ne pouvais pas le quitter. Notre amitié serait devenue trop fragile et j'aurais perdu mon meilleur ami juste après avoir rencontré sa famille.

Dieu que j'aurais du être avec toi durant ce fichu café. Je n'aurais pas eu à rester avec lui plus longtemps et en plus, je t'aurais vu (ne serait-ce qu'une heure).

- Tu joues ?

À nos pensées antérieuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant