Partie 13

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- Oulaaa... qu'est-ce que c'est tout ce monde !

Mon père venait de rentrer dans la boutique, suivi de près par mes amis qui étaient tout aussi étonnés que lui.

Ils s'approchèrent du bureau et me trouvèrent, acharnée à ma tâche, signant tellement de livres que ma main enflait. Ils ne m'interrompirent pas, mais je voyais bien qu'ils mourraient d'envie de savoir la raison d'un tel nombre de personnes.

C'est alors que tu arrivais derrière mon père, et le saluait. On aurait dit deux vieux copains d'enfance, si tu n'avais pas pris une tête de plus que lui depuis la dernière fois que vous vous étiez vu à Limoges.

J'aurais tout fait pour vous rejoindre, au lieu de signer des couvertures par ta faute, à des jeunes filles qui n'en avaient rien à faire de mon livre. Mais bon je n'allais pas me plaindre, tu venais de m'offrir un salaire à toi tout seul.


...


- Voilà l'héroïne du jour !

Je m'avançais lentement vers mes amis et toi, la boule au ventre et le poignet en milles morceaux.

Monsieur Jacob et tes gardes du corps avaient chassé tes groupies peu de temps après que tu leur ai donné comme promis les tickets, et nous étions plus que six dans l'échoppe. Je me souviens que pendant tous les compliments que mon père m'avait fait ce soir là, tu n'avais pas décroché ton regard de mon visage. Essayais-tu de m'impressionner ? Si c'étais le cas, j'étais plus inquiète qu'autre chose.

Mon père passa un bras autour de tes épaules :

- Tu t'y attendais Violette ? Timothée m'a contacté dès qu'il a vu l'article sur ton roman dans "Voici".

- Je venais juste te passer le bonjour, en souvenir d'une vielle amitié. Qui aurait cru que la petite Violette écrirait un bouquin.

Moi qui me demandais si tu étais toujours sarcastique, j'avais ma réponse.

Enora avait du mal à s'empêcher de te fixer. Après toutes ces fois où elle m'envoyait des montages de toi par Instagram, je sentais qu'elle allait m'en vouloir de ne lui avoir jamais parlé de toi. Pour ma part, j'avais du mal à réaliser que tu te tenais devant moi. Après toutes ces années sans nouvelles de ta part, j'aurais aimé que tu ne te montres pas autant en spectacle.

Mon père attrapa son manteau qui était resté dans un coin de nous salua :

- Bon moi je rentre, j'ai un diner avec Julia ce soir, ce serait bête que j'arrive en retard.

- Julia ? m'exclamais-je, Ton ancienne collègue de bureau Julia ?

- Oui oui, on se voit demain ? Oh, et je te préviens TImothée, je tiendrai tes parents au courant de ta venue.

Et les clochettes de la portes retentirent lorsqu'il la ferma derrière lui.

Mes amis semblaient déjà avoir fait ta connaissance et t'appréciaient, mais pour ma part je ne pouvais pas prendre plaisir durant ce moment.

Sans vraiment savoir pourquoi, il m'était arrivé à plusieurs reprises de m'imaginer à quoi ressemblerait nos retrouvailles. Je visualisais toujours un dénouement calme, plein de simplicité, durant lequel nous nous remémorerions des instants vécus ensemble. Je pensais que nous pourrions même en rire, mais à aucun moment je me doutais que tu apparaîtrais d'un seul coup, lors de la vente de ma plus grande fierté. Et je savais très bien pourquoi tu avais choisis cette occasion et pas une autre. Tu avais besoin de te sentir au dessus, de prouver que tu pouvais réaliser des choses quand tu le voulais et dans n'importe contexte.

Bravo, tu avais réussi. Étais-tu satisfait ? Sûrement. Mais pour ma part, je n'aurais pas voulu assister à ce spectacle une seconde de plus.

- Je vais rentrer, il faut que je travaille. A bientôt les gars.

- Tu rentres déjà ? s'étonnait Louis, On est samedi restes un peu avec nous !

- Non vraiment, je préfère rentrer. En plus papa ne sera pas à l'appart, ce sera plus calme pour bosser...


...


- T'as des verres à shots ?

Je n'aurais pas du souligner le fait qu'il n'y avait personne chez moi ce soir là. Voilà que je me retrouvais au fond d'un fauteuil, regardant mes amis ingurgiter toute une bouteille de vodka devant toi.

- Pourquoi vous voulez des verres puisque vous buvez déjà à la bouteille depuis le début de la soirée ?

- Pour faire un jeu.

Je savais comment finissait les jeux à boire d'Enora, et une chose était sûre, je n'avais vraiment pas envie d'y participer avec toi.

- Très peu pour moi, je ne bois pas. avais tu affirmé

Un silence c'était installé. On avait eu du mal à te croire, mais Louis t'assurait que l'on allait pas te forcer.

J'aimais bien Louis. Il était grand, blond et avaient des origines japonaises ce qui expliquait pourquoi ses yeux sombres étaient fins. Si tu n'avais pas été là, j'aurais voulu jouer seulement dans l'espoir de l'embrasser. Mais tout de suite, l'envie de participer me passa.

- Allez viens Violette.. Tu sais très bien comment ça a finit la dernière fois que tu as dis non..

Oui, je me souvenais. Mais je me souvenais aussi que j'avais fais serment de ne plus lui adresser la parole si elle en parlait à n'importe qui (surtout mon père).

- Tu bois beaucoup ? me demandais-tu, après ne m'avoir pas adressé un seul mot depuis que tu étais entré dans l'appartement.

Tes grands yeux s'étaient posés sur moi comme si je venais de commettre un crime.

- Si tu sav.....

- Ta gueule Louis.

Je commençais peu à peu à m'énerver et arrachais des mains de mon ami la bouteille de Poliakov. Tout en enchainant les gorgées amer, je ne te lâchais pas des yeux. La dernière fois que tu m'avais vu c'était il y a six ans. Je devais avoir bien changé n'est-ce pas ? Étais-tu déçu ?

Je m'avançais vers la stéréo et enclenchais ma playlist. Mes amis à moitié bourrés et moi bougions nos corps en oubliant presque ta présence et peu à peu, l'attention n'était plus sur toi.

Tu te levais du canapé, posais ton verre d'eau sur la table basse, et nous rejoignais. C'était plus fort que toi hein ? De te faire remarquer. Tu ne pouvais décidément pas t'en empêcher c'est ça ?

Je devais voir quand est-ce que tu craquerais, quand est ce que je réussirais à te faire dépasser tes limites.

À nos pensées antérieuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant