Gros blanc dans la salle. Tous les yeux sont rivés sur moi, et Gabriel me regarde d'un air désespéré. C'est une fois qu'il prononce les doux mots "t'es tellement con, Aitor", que je comprend que j'ai eu la merveilleuse idée de gueuler bien fort pile au moment où je posais cette question gênante. Alors que Adé et Doug me regardent d'un air tout fier, Victor se fout royalement de ma gueule avec son petit rictus. Mais surtout, je vois le regard meurtrier que me lance Riccardo. Wow mon chou, calme un peu tes hormones ! C'est juste une question parmi tant d'autres.
Enfin bon, je sais que je suis une star et que j'aime bien me faire remarquer, mais faut pas pousser mémé dans les orties, vous avez toute la journée pour m'admirer, et là c'est pas vraiment le moment. Toujours avec mon éternel air d'homme viril, je lance à toute la compagnie qui continue de me fixer :
« - C'est bon les gars, la fête est finie, retounez lancer les bouboules ! Allez, ouste ! »
Du coin de l'oeil, j'aperçois Arion et JP glousser comme des pintades, comme s'ils m'ignoraient royalement. Respectez-moi un peu les gars, sérieux ! Je souffle et prend le bras de Gabriel pour l'amener autre part, au calme et loin de toutes ces petites commères. On a pas fini de causer, lui et moi.
Le seul endroit au calme que je trouve dans un bowling c'est...les toilettes. Ouais je sais, on a trouvé mieux comme lieu pour une discussion intense, mais là j'avais pas trente-six mille options hein. Sur le chemin, personne ne daigne élever la voix, et on marche bien cinq minutes en silence. Je devrais parler, mais j'suis bien, là, en fait. Gabriel me lance un sourire espiègle avant d'ouvrir la bouche pour parler :
« - Tu voulais me dire ?
- Ah ? Euh, bah je te demandais pourquoi t'avais embrassé Riccardo, quand on était chez Adé.
- C'est évident non ? C'était mon défi, je l'ai relevé, point.
- Non mais sérieu- »
Tout en discutant, je tend le bras pour ouvrir la porte des toilettes, mais la poignée se baisse avant que je puisse la toucher, et je vois Doug et Michael sortir ensemble de la pièce, les joues rouges, le regard amoureux. Ils discutent entre deux baisers et ne regardent pas dans ma direction. Je suis si fier de les voir comme ça, mes deux petits tourtereaux, que je recule pour ne pas les déranger. Je regarde à ma droite et voit un Gabi prêt à se cacher six pieds sous terre, tandis que je tente de ne pas exploser de rire en voyant sa tête. Bichette, c'est pas comme si il avait fait la même chose quelques jours avant. Bon, j'avoue, il s'est pas caché dans les toilettes pour faire je-ne-sais-quoi.
Gabriel tourne son regard désespéré vers moi et je lui souris, manifestement très satisfait de sa gêne. En même temps, j'avoue que voir sortir deux gars en couple des toilettes, avec les joues rouges, ça peut porter à confusion. Je me délecte de la tête du rose, vous ne pouvez même pas imaginer à quel point. Mais notre cher Garcia décide de mettre un terme à cette gêne hors du commun et se racle la gorge bruyamment, les yeux baissés et les joues rougies par la gêne. Dis donc, il serait presque mignon quand il est comme ça. Règle n°8 : penser à rendre Gabriel Garcia mal à l'aise dès que possible, ça le rend craquant à souhait. Eh merde, j'ai encore des idées à la con qui me viennent en tête.
Les deux zigotos se tournent enfin enfin vers nous sous mes yeux émerveillés et sous le regard plein de reproches de notre cher ami rose. A ma grande surprise, Doug me sourit et Michael lui fait un clin d'oeil : il n'ont pas l'air du tout gênés par le fait qu'on les ais surpris. Je les aime d'amour ces deux-là. Je profite de ce petit moment de blanc pour fixer le violet dans les yeux, tout fier de mon poulain.
« - Du coup Doug, je suppose que le plan est vite tombé à l'eau, non ? Enfin, t'avais pas trop l'air d'avoir besoin de mon aide du coup ! Vous avez l'air de plutôt bien gérer dans le domaine, tous les deux. »
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«Taquine-moi» | Ranmasa
Romance« - Pourquoi t'as fait ça ? - Pourquoi j'ai fait quoi ? - Joue pas au con, réponds. - Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. - Putain, pourquoi tu l'as embrassé ? »