Un Nouveau Départ (Histoire Terminée)

Chapitre 16

Blanche, Novare

Après l'annonce du jury, la foule s'agite. Les journalistes essayent d'atteindre le box pour photographier Alvaro mais celui-ci ne prend même pas la peine de rester. Il bouscule les gendarmes qui le suivent dans une autre salle. Quant au reste du monde, ils applaudissent le jury comme s'ils avaient pris la meilleure décision de leur vie.

Probablement que c'est le cas. Il y a deux semaines, j'aurais été du même avis qu'eux.

Mais maintenant, je n'arrive pas à éprouver de la joie. Pendant 5 ans, je ne le verrais pas. C'est la seule pensée qui m'obsède.

5 ans. Il peut se passer tant de choses pendant 5 ans. Je pourrais très bien tomber amoureuse d'un autre homme que lui et vivre une vie paisible à ses côtés. Mais cette perspective ne m'enchante pas tant que ça. Je ne pourrais pas passer à autre chose aussi facilement.

Même si nous nous sommes seulement embrassés, je ne peux m'empêcher de ressentir quelque chose. 

Quelque chose qui ne demande qu'à grandir mais dont je devrais lutter contre pour que ça ne m'envahisse pas.

Je ne suis qu'une parmi tant d'autres. Il m'a embrassé mais cela ne veut rien dire. Je sais que j'y repenserai pendant des mois alors que lui n'aura qu'à claquer des doigts pour avoir une autre fille puisqu'il m'aura oublié. 

Je me sépare de mes parents pour sortir directement du tribunal. Si je reste plus d'une seule seconde ave eux, je vais devenir folle. Leur joie m'étouffe et m'attriste. 

Je me mets à l'écart sur l'une des marches du tribunal. 

Je ne comprends pas pourquoi je me suis autant attachée à ce garçon mais savoir qu'il sera loin de moi me bouleverse plus que ce à quoi je m'attendais. 

J'aperçois des journalistes courir vers une voiture sortant du parking soutterain. Il doit surement y avoir Alvaro à l'intérieur. Les vitres sont teintées ce qui m'empêche de le voir. Mais je fixe quand même la voiture, comme s'il me regarde aussi.

Comme si j'espérais qu'il me regardait à son tour.

Alvaro, Novare

-Les membres du jury et moi-même avont pris une décision: l'accusé est condamné à 5 ans de prison et 100 000 euros d'amende

Je suis à deux doigts de défoncer le box qui m'isole de ces connards. Putain. C'est pas possible. J'en sors de cette foutu prison sous prétexte que j'étais censée avoir une protection permanente. Et me voilà de nouveau à la case départ.

Ils ne s'en sortiront pas comme ça. Je m'en fais la promesse.

Je ne reste pas plus longtemps dans ce box de merde, enfermé comme un chien. Suivi de près, je lançe un regard noir à mon escort personnelle. S'ils osent me toucher ne serait-ce que le bras, je les enverrai valser à l'autre bout du couloir.

Ma colère est indescriptible. J'en veux à ses parents qui m'ont foutu dans une merde pas possible. Déjà que mon réseau avait un peu faibli lors de mon passage en prison, alors là, Marco a intérêt à bien le gérer.

Lorsque nous arrivons au souterrain du tribunal, je suis forcé de monter dans une voiture. Sans les menottes à la main, je reste tout de même en distance des autres hommes. La voiture démarre puis nous arrivons devant le tribunal.

Mes pensées dérivent vers Blanche lorsque je la vois seule assise à l'écart. Elle lève la tête lorsqu'elle voit la voiture. J'arrive à distinguer de la tristesse sur son visage, je penserais même qu'elle a pleuré. Elle me fixe malgré les vitres teintées. Je fais de même.