Sa jambe tirait en avant et en arrière ; il avait de plus en plus de mal à porter son corps au bout d'une heure de marche, il se stoppa et essuya son front, trempé de sueur. Sa main valide s'appuyait contre les parois du tunnel, le pour maintenir sur pieds. Il avait chaud et l'air commençait à manquer dangereusement ; cela l'inquiétait, s'enfonçait-il sous terre ou bien était-ce une voie sans issue ? Il ne devait pas céder à la panique... il gaspillerait de l'oxygène pour rien ! Bien qu'il perdait au fur et à mesure tout courage, il refusait de verser une larme de défaite. « Avance encore... encore un peu... peut-être qu'il y aura une sortie... ». Il renifla de désespoir et de peur : il avait besoin de revoir ses frères pour continuer...
Il n'avait plus la force de redresser sa tête vers l'horizon et sa vue se troublait par moment : non seulement par les larmes qui menaçaient de couler mais aussi parce que ses yeux se fermaient malgré lui.
Son cœur s'alourdissait au fil des minutes, et l'argenté ne pouvait marcher que d'un pied. Bientôt, il s'affaissa, genou au sol, la respiration saccadée par l'effort. Soudain, un courant d'air caressa son visage et il leva son regard en direction du souffle ; il provenait du fond du passage. Cela lui procura une fraîcheur qu'il accueillit comme un signe. Son visage tanguait sur le côté et il souffla des remerciements envers la Déesse, miséricordieuse, avant de s'évanouir.
Autour de lui tout était maculé de blanc, il y avait une chaleur réconfortante qui le mettait à l'aise et qui l'incitait à ouvrir les paupières. Pourtant, il lui était impossible de les écarter. Des bruits de pas vinrent vers sa direction et une main se posa sur sa joue. Elle était frêle, la peau douce et délicate, presque maternelle.
-... Maman... ?
-Malheureusement, non, Yazoo. Dis-moi, comment es-tu arrivé, ici ?
-Qui êtes-vous ? Comment me connaissez-vous ?
Pas de doute, c'était une femme qui s'adressait à lui. Il y avait quelque chose de familier dans cette voix, comme s'il l'avait déjà entendue.
-J'ai l'impression que nous nous sommes déjà rencontrés...
-Oui, dans des circonstances plutôt inattendues.
Cela lui revenait, c'était lors de la chute du Météore, dans la Cité Oubliée... alors que ses frères et lui s'étaient réfugiés au cœur de la maison, une lumière avait jailli des profondeurs de la cour inondée. Yazoo y avait dès lors aperçu quelque chose, comme une silhouette humaine qui plongeait dans le lac. A ce moment-là, dans sa tête avaient résonné des paroles, avec cette même voix...
-La Dame du Lac, réalisa-t-il
-Elle-même, mais mon nom est Aerith. Si un jour tu reviens à Edge, prononce ce nom au Bar du 7ème Ciel. Maintenant, réveille-toi, et tâche de ne pas trop traîner.
Tout disparu, lorsqu'il revint dans le monde réel, il eut l'impression que cette personne l'accompagnait et lui donnait la force de continuer. Après avoir pris une grande inspiration, il se leva. Avant de reprendre le chemin, il ouvrit la petite mallette médicale et changea le pansement à sa jambe, après l'avoir de nouveau désinfecté. Cette retrouvaille l'avait apaisé : il se sentait confiant et cette personne avait la certitude qu'il s'en sortirait, cela lui réchauffait le cœur et lui donnait la force de continuer, « Comme elle vient de le dire, ne tarde pas à partir »
Après avoir incliné la tête pour lui-même, Yazoo entama sa route, en direction du courant d'air. Sa marche le plongeait dans ses pensées et dans son passé. Il ne vit pas le temps défiler, car lorsqu'il releva la tête, un halo orangé éclairait sa route. Il était arrivé à un virage totalement détruit : des décombres juchaient le parterre et des trous béants dans le plafond permettaient à la lumière de passer. La couleur du ciel lui indiquait que c'était la fin de la journée. Le vent, qui pénétrait des failles, lui arrachait des frissons. Il fixa le mur et se laissa rêver, « Quel effet cela fait-il... de voler et de pouvoir caresser les cieux ? Éprouvons-nous ce sentiment de liberté ? »
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La Voie du Pardon, les Premiers Sentiers Livre I
FanficIl ne suffit pas d'avoir une quête à l'unique but, ni d'un combat magistral pour continuer une histoire. Il suffit que quelques fantômes, bénéfiques, maléfiques, ou les deux, reviennent. Il faut juste découvrir pourquoi ils sont de retour et ce qu'i...