La Voie du Pardon, les Premiers Sentiers Livre I

La route vers le Malheur 2

Jusqu'au coucher du soleil, il avait parcouru une grande distance. La lune était encore à peine visible, et le ciel prenait une jolie teinte bleue qui rappelait le fond océanique. Il pénétrait dans les bois, jusqu'à un plan de terre, tapis d'herbes. Les arbres couvraient l'espace, il se sentait en sécurité, et décida de s'y installer.

Calé entre les épaisses racines d'un chêne, toute son attention était focalisée sur les bruits alentours. Ours, loups, monstres, oiseaux, le bruissement des feuilles... tout cela l'entouraient et l'apaisaient. Il avait l'impression que dans la nature, ses angoisses disparaissaient ; les cauchemars ne jaillissaient pas lorsqu'il dormait à la belle étoile, il était tranquille. C'était si agréable... il en profita pour manger un bout et se reposer une petite heure.

Le monde était plongé dans l'obscurité, quand il revint sur la route. Les étoiles brillaient de mille feux dans les ténèbres, et l'astre éclairait sa voie. Ce fut son quotidien pendant trois jours. Le plus difficile, c'était lorsqu'il fut arrivé au pont : il y avait énormément de circulation en voiture, il ne se risquerait pas de traverser avec autant de monde. Quoique... il pouvait éventuellement passer à travers les constructions et les et les structures du pont.

Il descendit de sa monture, qui s'évanouit dans un halo de brume. Il chercha sur la côte un endroit où escalader. Il n'aimait pas trop la plage, près de Midgar. Cela le rapprochait trop de la menace Turk.

Sur un terrain escarpé, il trouva de quoi se frayer un chemin dans les rochers. Après tout, un peu d'escalade lui ferait un peu de bien. Il joua des pieds et des mains pour atteindre un minuscule lopin de terre, couvert d'algues. Les vagues n'étaient pas trop violentes, mais le moindre faux pas pouvait lui être fatal. Les bruits du pont étaient perceptibles, delà où il était.

Il était temps pour lui de se lancer : il grimpa sur l'immense soudure en faire et réussit à se hisser comme un vrai professionnel du Parkour. Cela l'exposait cependant à un autre type de danger : les monstres aquatiques. Les hommes connaissaient mieux les créatures terrestres, alors que les fonds marins regorgeaient d'une faune et d'une flore spectaculaire. Les rares monstres marins qui montaient à la surface n'étaient que d'infimes spécimens qui en avaient la possibilité. Les terriens n'étaient pas encore aptes à les combattre, malgré leur arsenal. Selon Yazoo, il était préférable de ne pas toucher à cet écosystème. Toutefois, au moindre faux pas et il rejoignait ce joli petit monde...

Au fil de ses jeux de pieds et de mains, ses bras commençaient à fatiguer. Le vent ne lui facilitait pas la tâche et il craignait tomber à cause des câbles qui tanguaient sous la force du vent marin. La traversée était si longue... arrivée à un croisement entre deux solides barres de fer protégées du vent, il s'installa et regarda un peu l'horizon. C'était si beau... tout cette étendu marine à perte de vue... de là où il était, il pouvait apercevoir la silhouette entre incertaine d'un début du Continent Westeria. C'était un petit point à peine visible... il avait de la chance que le Nordor fusse si proche de Esteros...

Le vent se refroidissait peu à peu. Il était bientôt arrivé à destination. Il reprendrait sa traversée d'ici quelques minutes. Au moment de partir, il reprit sa marche dans les câbles et les fondations du pont. Ce n'était pas difficile une fois que l'on comprenait comment avait fait le pont : c'était un large pont suspendu. Il devait faire dans la longueur une trentaine de kilomètres pour trente mètres de largeur. Yazoo estima une hauteur de cinquante mètres. L'intérieur de la structure était une dense forêt de ferraille, mais d'un acier qui protégeait des assauts du vent iodé et des vagues grouillantes de la mer. Malgré cela c'était un périple périlleux : en effet, les vagues pouvait atteindre le niveau de u début des fondations.