Chapitre 2 (Partie 2)

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Mathieu

Merde, il faut que j'arrête de la fixer comme ça. Je sens qu'elle s'en rend compte, ça la met mal à l'aise et moi aussi d'ailleurs. Elle me l'a déjà fait comprendre une fois, je ne risquerai pas de reproduire la première discussion qu'on a eu. Ce jour-là j'ai paniqué... Oui je la fixais mais bon, je n'allais pas le lui avouer quand même ! Mais elle est tellement jolie. J'ai du mal à détourner mes yeux. Allez imbécile, arrête c'est gênant. Elle rougit. Le rouge aux joues lui va à merveille. Ses cheveux bouclés châtain-clair lui tombent sur les épaules et certaines boucles vont jusque dans le décolleté de son chemisier. STOP, ne regarde pas par-là !

Lorsque sa mère nous propose de sortir de table pendant qu'elle va préparer le dessert, mon cœur rate un battement. Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire en attendant ? Tiens, j'aimerais bien jeter encore un coup d'œil à ces dessins. Ils sont vraiment beaux. Ah non en fait, elle va penser que c'est un prétexte pour aller dans sa chambre et ça risque d'être encore plus gênant. Mais je suis vraiment curieux de les voir ces dessins. Et puis qu'est-ce qu'on peut bien faire d'autre ? Si on reste dans les parages, ma mère risque de me mettre la honte comme elle l'a fait à table. Argh, maman... Pourquoi faut-il toujours que tu racontes ces histoires sur moi petit ? Surtout devant Kaya, c'est pas vraiment malin. Quoique, ça avait l'air de l'amuser. Et puis elle est si jolie quand elle sourit. Bon, je tente le tout pour le tout :

- On monte dans ta chambre ?

Merde, pourquoi j'ai dit ça comme ça, elle va me prendre pour un pervers. J'aperçois une expression étrange sur son visage, elle fronce les sourcils. Bon allez Mathieu rattrape le coup !

- Pour...Pour que je puisse regarder encore une fois tes dessins, rattrapé-je.

- Ah...Euh oui si tu veux, répond-t-elle hésitante.

Une fois dans sa chambre, j'ai de nouveau le cœur qui bat plus rapidement que d'habitude. Elle s'avance près de son bureau et sort d'un des tiroirs de la commode une sorte de carnet avec des feuilles qui dépassent.

- Tu te moques pas hein... ?

- Non promis.

J'attrape le carnet qu'elle me tend en faisant bien attention de ne pas laisser tomber les feuilles volantes.

Mais... qu'est-ce que je fous en fait ? Je m'étais dit plus d'histoires avec les meufs et là qu'est-ce que je fais ? Je saute sur la première occasion pour atterrir dans une chambre de meuf. Cette fille en plus.

Bon, je tente de rester calme, je regarde le premier croquis et remarque qu'elle a vraiment du talent. Elle a dessiné une femme qui lit au pied d'un arbre et c'est vraiment réussi. Je l'observe du coin de l'œil s'assoir doucement sur le lit.

- Je peux ? Je lui désigne la place à côté d'elle.

- Oui vas-y ! Me répond-t-elle avec une petite voix.

- J'aime beaucoup tes dessins, c'est super ce que tu fais !

- Vraiment ? Merci, c'est gentil.

Je n'arrive pas à savoir si elle est autant stressée que moi, elle a l'air d'essayer de le contrôler je crois. Si quelqu'un nous voyait, on se croirait dans un de ces films bidons ou les acteurs sont longs à la détente alors que tout le monde connaît la suite de l'histoire.

Non mais il faut que j'arrête de penser des choses pareilles, on se connaît à peine. Bon trouve quelque chose à dire au lieu de te prendre la tête !

- Tu habites ici depuis longtemps ? Lancé-je.

- Oui, depuis que je suis toute petite, mes parents ont acheté cette maison lorsque j'étais bébé.

- Elle est vraiment cool, moi j'habitais un petit appartement à Montpellier et maintenant je me retrouve dans une maison à peu près aussi grande que la tienne, ça me fait bizarre, répondé-je stupéfait moi-même de mon argumentation qui pourrait avec un peu de chance déboucher sur une conversation.

- Oh tu vas voir, tu t'y feras vite. Ça a quand même pleins d'avantages d'habiter dans une maison.

On entend sa mère nous rappeler d'en bas pour prendre le dessert. Nous sommes restés, un court moment, immobiles. Je crois avoir eu l'impression qu'elle ne voulait pas descendre tout de suite, mais je ne suis pas sûr.

Après avoir dégusté une délicieuse tarte aux pommes, c'était l'heure de partir. Dommage, je serais bien resté plus longtemps avec elle pour lui parler... Ou pas. Je délire en fait, pas de filles. C'est pourtant simple, je lui dis au revoir et ciao !

Une fois rentrés, ma mère commence à me faire l'éloge de la cuisine de Madame Ferdi, la mère de Kaya et à m'expliquer à quel point ses parents sont charmants. Ils ont même convenu de remettre ça, mais chez nous cette fois ! Voilà qui n'arrange pas mon cas.

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