Jour 14

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Je me réveille tranquillement mais le projecteur lui ne s'est pas encore allumé. J'en déduis donc que c'est encore la nuit mais je n'ai plus sommeil. Je m'allonge alors en étoile de mer fixant le plafond et comme d'habitude je pense à ma soeur... à son visage. Je me demande où elle peut bien être depuis tout ce temps et ce qu'elle peut bien faire. Est-ce que je lui manque ? Bien sûr que non. Je n'intéresse personne. Une larme coule silencieusement sur ma joue. Mais je doit m'y faire. Je ne la reverrai sûrement jamais. D'autres larmes coulent et je les essuyent nerveusement du revers de la main en me redressant.

Le projecteur s'allume soudainement et je sursaute, mais me calme rapidement tout de même. Je sais qu'il va arriver mais je me pose une tonne de question. Pourquoi m'enfermer dans une cage en plus d'une porte blindée ? Pourquoi m'enfermer tout court en fait ? J'ai fait quoi ? Vraiment je ne comprends rien à toute cette histoire.

Maintenant que la peur est plus ou moins parti elle va laisser place à l'incompréhension. Et la seule personne qui peut répondre à mes questions se trouve de l'autre côté de cette porte.

Au début, j'étais trop terrorisé pour remarquer la jeunesse de mon kidnappeur. Mais après réflexion je me demande si on a pas le même âge. Enfin bref pourquoi il m'a enlevé et me garde en vie vraiment je comprends rien.

Je fus tiré de mes pensées par le bruit de la grande porte. Il entre dans la pièce s'assoit sur la chaise et me souris légèrement :

- Bien dormi ? me demanda-t-il.

- Ça va.

J'ai pris pour habitude de lui répondre depuis quelques jours disons que c'est mon seul contact humain depuis deux semaines donc...

- Tant mieux.

Un blanc s'installe alors, un peu gênant mais il brise ce silence pesant :

- Tu as envie de quelque chose en particulier ?

Je fis les gros yeux à sa demande j'avoue que depuis deux semaines il avait l'habitude de me parler que pour des besoins spécifiques et là voilà qu'il avait l'air de me laisser le choix.

- Euh... bah je ne sais pas... tu proposes quoi ? Répondis-je timidement.

- Bah... Ça te dit de sortir de cette cage ? Je te l'enlève. Repondis-t-il timidement aussi.

Bah tu pouvais pas le dire directement !

- Avec joie ! Dis-je avec enthousiasme.

Il s'avance puis ouvrit la cage me tendit la main. Je la saisis sans hésiter et m'extripe hors de cette maudite cage. Ensuite il sort "mes affaires" de là et les pose délicatement hors de la cage, à côté. Il commence à déplacer lentement la cage il fait dire qu'elle a l'air lourde, et lui fait lentement passé la porte dans le couloir. Il se retourne puis s'approche dangereusement de moi. Il n'est pas armé et la porte est grande ouverte mais étrangement je n'ai pas envie de sortir. Je veux des réponses à mes questions.

- Pourquoi continuer de me tenir enfermé ? Demandais-je

- Je ne peux pas te dire grand chose pour l'instant mais ce ne sera plus très long. Répondit-il

Il semble triste à cette nouvelle et il baisse le regard mais je ne cède pas à sa tristesse, je maintiens mon regard bien décidé à en savoir plus.

- Pourquoi tu m'as laissé dans cette cage ? Insistai-je.

Au fur et à mesure que je parle j'avance pas à pas et lui recule.

- Pourquoi moi ? J'ai fait quoi ? Je comprends pas tout ça n'a pas de sens !

J'hausse le ton à la fin de ma phrase. Il est le dos collé au mur face à moi et son regard n'est pas apeuré mais plutôt déçu.

- Je te pensais plus forte que ça. Dis-t-il simplement.

- Quoi ? Répondis-je.

- Je croyais que tu saurais résister à la folie.

- Comment ça ? Tu me connais ? Demandais-je interloqué.

- D'une certaine façon oui.

Je bloque quelques instants. Tout ça ne m'aide pas du tout au contraire je comprends de moins en moins. Je recule doucement, baisse les yeux et dis simplement :

- Je veux juste des réponses.

- Tu en auras... Je te le promets, dit-il en s'approchant pas à pas de moi.

Il pose ses mains sur mes épaules et je relève la tête. Nous sommes proche, très proche, trop proche même. Mon coeur bat très vite et il s'accélère encore plus lorsque ses mains descendent lentement le long de mes bras en même temps que ces yeux. Il se mord la lèvre. Putain. C'est pas normal ce que je ressens là. J'ai peur que ce soit ça. Des sentiments. Ah mais non c'est pas possible Alice ce mec t'as kidnappé ! Je le fixe dans les yeux et lui les remontent en lâchant sa lèvre. On se fixe comme ça pendant quelques secondes, qui parurent des heures, avant qu'il respire un coup rapidement en détournant le regard et ne se retourne pour partir. Je réussis à bafouiller :

- Attends...

Il parut surpris en se tournant vers moi. Il attends la suite :

- Comment tu t'appelles ?

- Valentin.

Syndrome de StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant