Juin 1997
Crema, ItalieNara
« Ne vous approchez pas de la fornication. C'est une abomination et une voie pleine d'embûches ».
Verset 32, Sourate 17Les larmes de plaisir et de douleur s'entremêlent pendant l'acte, le nuage du mal est au dessus de ma tête mais le plaisir ne veut quitter ce corps blasphématoire. L'un des pêchés capitaux commis, me revoilà en quête de pardon.
Qu' Allah me pardonne, qu'il me guide vers le bon chemin, je suis si faible.
"Tu es ma reine de Saba, Naira" Me dit-il.
"Tu es mon fruit défendu Orfeo."
"Ton Dieu n'est pas si puissant que ça, si il l'était vraiment, tu ne saurais pas autant mal vue pour cette simple couleur de peau, pour cette couleur qui rend fou plus d'un, pour cette couleur qui fait ta force, il te rendrais pas aussi mal pour ce plaisir que tu ressent ici" Qu'il dit en pointant mon coeur.
"Dieu n'éprouve que ceux qu'Il aime, tu ne cherche même pas à t'intéresser à la religion, toujours avec ta putain de bouteille, ton cidre" Lui dis-je au bord des larmes.
"Nara ?"
"Quoi ?"
"Guardami*" M'ordonne-t il avec cette voix brisé, triste, troublée.
Pendant que mes iris étaient plongés dans les siens, mon amant m'accable de sa nouvelle tristesse, comme si j'avais fait éclater cette bulle si tendre à son coeur."C'est donc comme ça que tu me vois ? Comme un alcoolique ? Une personne qui ne sait où elle va et ni ce qu'elle fait?" Qu'il me questionne.
"Je te dis juste que je ne peux pas me permettre de franchir cette limite que j'ai déjà dépassée. Me regarde pas comme ça, mon coeur saigne à moi aussi, tu n'es pas le seul qui souffre et tout n'est pas de ta faute. Aujourd'hui tu m'aime parce que je suis l'interdit, l'étrangère, le péché, la musulmane noire. Si ton oncle apprend ce que tu fais avec moi, toi tu n'aura rien mais moi je pourrais dire au revoir à cet avenir incertain qui commence à prendre forme. On vit dans une Omertà, un faux pas et il est brisé et nous serons mort, intérieurement."
"Pourquoi te dénigrer comme ça ? Tu es l'amour de ma vie. Mourir ? Non mais mourir pour toi ? Même à l'instant, je serais prêt."
"Arrête tes bêtises, on est plus dans ce rêve, il faut se réveiller, on ne peut pas continuer"
"Tu regrettes Nara ?"
"Dis pas n'importe quoi..."
"Tu sais ce que que je vais faire? Je te laisse, tu ne me verras plus, et même si. tu me revois, ne me regarde plus, ne m'aime plus, fais comme si je n'existais plus." Qu'il me dit en embrassant mon front en signe d'adieu._______________________________
Guardami: Regarde-moi
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Omertà
PoetryL'Omertà est un vocable sicilien propre au champ lexical de la mafia. On le traduit généralement par loi du silence. Le châtiment pour la violation de cette loi est la mort. "Le silence peut être une vertu, l'omerta est un vice." Jussi Adler-Olsen...