Chapitre 11

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Février 2000
Crema, Italie

Orfeo

J'étais dans mon atelier, atelier que j'ai déserté depuis maintenant plusieurs années, j'évite cet atelier car malgré tout, il retient encore son énergie, sa présence et même son parfum.
J'ai toujours méprisé mes amis qui parlent de leur tragédies amoureuses, qui se lamentent sur un amour perdu ou déchu en me croyant bien au dessus de tout ça mais comment dire, comment faire.

Isabella le sent parfois, que je ne suis plus là avec elle, que je me perds dans ce que je lui raconte, elle se demande pourquoi je ne veux plus boire et je lui répond toujours que si l'ivresse de l'artiste est crée autrement qu'à la vue de son oeuvre, il ne peut se prétendre totalement artiste et elle rigole et un souvenir émerge de mon cœur à l'entente de ce rire que je voudrais appartenir à l'autre, à celle qui ne veut pas de moi.

Elle n'est plus à Crema, je sais qu'elle passe à l'école pour donner ses travaux mais je ne la vois jamais, oncle parlait d'elle parfois, comme une prodige qui malheureusement n'avait pas la bonne couleur de peau. Il disait parfois qu'elle avait une vie pas facile mais qu'il pouvait en dire plus; alors mon esprit se tourmentait et puis je dessinais, je peignait et jouait, en me demandant quels malheurs pouvait-elle traverser pour qu'un vieux raciste comme mon oncle ait pitié d'elle puis je me rassurais, je lui faisait confiance et je savais que tant qu'elle sera pas sur son lit de mort, elle se battrait pour tout et au nom de sa liberté.

Je n'ose plus penser ou même effleurer de mes lèvres son prénom, avec le temps, je ne sais plus si je la déteste trop pour le dire ou si je mérite pas de le prononcer.

Pour l'instant, moins je la vois et mieux je vis.
Le manque de l'autre ne se subit pas si l'on est point seul, Isabella est là et je commence à l'aimer, je commence à me dire qu'elle avait raison, que toutes les âmes ne sont pas faites pour se retrouver au paradis même si elles ont bien vécues sur terre.

Pourtant même avec ça, le soir, je vais devant son appartement, ce bel appartement et je me dis que personne ne le rendrait aussi beau et vivant qu'elle et sa présences machine à écrire et ses livres qui rendent fou un esprit sain, ses tableaux que je lui ai fait et auxquels elle tient comme un enfant tient à la poitrine de sa mère, car il peut entendre les battements de son coeur même en s'abreuvant.

Elle aimait mes tableaux, elle disait qu'encore plus que représenter mon talent, ils montraient surtout l'amour que j'avais pour elle. Cet amour que même l'art pouvait mettre à son avantage.
Cet amour a pris fin et c'est mieux pour tout le monde.
Je suis heureux avec Isabella et c'est assurément celle qu'il me faut comme deux astres, on est éloignes mais nos lumières brillent de sorte qu'on s'illumine et lorsque les craintes et le passé oublié, nous formerons à nous deux une union que même le soleil enviera.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 13 ⏰

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