Chapitre 9

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Sa tête collée contre la fenêtre froide, elle regardait les rues défiler au rythme du bus. Le reste de sa journée avait été fade. Abram et elle n'étant pas dans la même classe, elle avait dû supporter le regard lourd de Lise tout le reste de l'après-midi. Elle n'avait pas parlé à la blonde depuis ce qui c'était passé à la bibliothèque ce matin. Le reste de ses cours s'étaient avérer peu passionnants, ce qui ne l'aidait pas à oublier son amie : la littérature n'étant pas vraiment sa matière préférée.
Elle écoutait distraitement sa musique, elle n'avait pas la tête à danser ou chanter. Non, elle se sentait morte de l'intérieur. Comme si toute joie avait été aspirée. Elle ne savait plus comment se comporter avec sa meilleure amie, du moins si c'était encore le cas, et leur plan machiavélique élaboré avec Bram lui donnait l'impression de s'être encore une fois embarqué dans un jeu tordu. Elle avait envie de faire une pause, simplement de pouvoir aller à l'école comme tous les autres. De pouvoir suivre les cours, ou au contraire dormir pendant ceux-ci, pouvoir parler à des personnes sans qu'on ne la prenne pour une trainée et sortir avec ses amis. Elle aurait tout simplement aimé retrouver la situation qu'elle avait dans son ancien lycée, avant que tout ne dérape. Une idée fleurie dans son esprit, elle avait gardé dans un très vieux mémo planqué dans les méandres de son téléphone tous les numéros de ses anciens amis. Elle ne savait absolument pas ce que ça allait donner après autant de silence mais elle voulait tout de même essayer. Elle tapa le numéro dans ses contacts et envoya un petit "Salut" à Jessica.

Son téléphone vibra quelques temps après, alors que le bus tournait au coin de sa rue. Elle ramassa ses affaires le cœur battant et sorti du véhicule. Mais, lorsqu'elle regarda le nom du contact, son début de sourire s'effaça.

De Liz :
Félicitations...

Elle rabattit une mèche rebelle de son oreille et entreprit de lui répondre tandis quelle attendait l'ascenseur.

A Liz :
Pour ?

De Liz :
Toi et Abram David.

A Liz :
À ça ! Merci

De Liz :
Pourquoi ?
Pourquoi, tu t'es mise avec un type comme lui ?

A Liz :
Un type comme lui ?
Excuse-moi
C'est miss pipe qui dit ça ?
Moi au moins il n'est pas là que pour le cul !

De Liz :
C'est pas ce que je voulais dire...
Mais genre, il est gay

A Liz :
Déjà non
Parce que je ne suis pas un mec pour commencer
Et en plus par ce qu'il n'est absolument pas gay

De Liz :
Chris a dit que

A Liz :
M'en fou de ce que ton Chris a dit
En tout cas, je vois que ça se passe bien entre vous

De Liz :
Tu parles de ce matin ?
Ouais, ça va
Il est adorable et extrêmement soigneux

A Liz :
Lise, je me contre fou de savoir comment il est au lit !
Quoique, tu dois pas avoir grand-chose à dire d'autre sur lui pas vrai ?

De Liz :
Yaël !
Je ne te permets pas
Détends-toi !

A Liz :
Je suis calme.
Je me dis juste que vu comment tu boitais cette aprèm en littérature...
Il doit en avoir une grosse et les mêmes problèmes de libido que toi.

De Liz :
...

A Liz :
Sinon tu voulais me dire quoi ?
Hormis tes félicitations hypocrites et vide de sens.

De Liz :
Le jeu se termine demain... Alors on fait quoi ?

A Liz :
Bah ta gagné non ?
Vu le nombre de personne par qui tu t'es faîte tringler.
Choisis ta récompense.

De Liz :
Quitte Bram !

Elle avait relu le message deux ou trois fois, croyant avoir mal lu.

De Jessica :
Hey !!
Elle vira le message de son amie en sexcusant, ayant d'abord un compte à régler avec la blonde qui se prenait pour autre chose que de la merde.

A Liz :
Pardon !
T'es qui pour décider de ma vie privée ?

De Liz :
Je suis ton amie et je veux que tu quittes ce pauvre type pour revenir avec moi.
De toutes façons, tu sais bien que personne ne te connaît mieux que moi.

A Liz :
Va te faire foutre Lise !

Elle faillit jeter son téléphone contre le mur d'en face mais, elle se souvenu de la réponse de Jessica.

A Jessica :
Tu vas bien ? Je me suis dis qu'il n'était pas trop tard pour prendre des nouvelles...

De Jessica :
Avoues, ma bouille adorable te manquait pas vrai ?

La brune eu un sourire, c'est vrai que le visage rond et un peu enfantin de son amie lui manquait terriblement.

De Jessica :
Deux minutes, je me débrasse de mon frangin et je t'appelle.

Elle se laissa tomber sur le dos, fixant son téléphone avec impatience. Quand, après ce qui lui parut une éternité, une photo d'elle avec une fille aux cheveux bleus, le visage moucheté de tâches de rousseurs apparue sur son portable, elle s'empressa de décrocher.

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