Le Diable dépeça la pureté d'une créature céleste en la faisant succomber aux ténèbres du mal. Dès lors, aucune supplication ne put solliciter la miséricorde du divin. Comme punition, il bannit du Paradis, toute la descendance de cet ange, et il déc...
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La grâce boisée de la forêt s'éparpillait dans mes narines. Le feuillage des chênes tranchait l'air. L'atmosphère nous enfermait dans une sphère grossière. Le ciel grisâtre présageait un temps brouillé par des gouttes célestes. Le soleil se mussait derrière la curieuse opacité des nuages cendrés. Seule une blancheur intruse subsistait dans le firmament ténébreux. Les lianes du soleil sombraient dans l'obscurité du brouillard céleste. Cette apocalypse météorologique cultivait la noirceur en moi. Le soleil obstruait souvent l'ascendance de ma puissance. Et l'obscurité rassasiait l'importance de mon influence.
Plus je m'enfonçais dans la forêt, plus une senteur sucrée pénétra dans mes narines. Les blandices parfumées de l'odeur d'une orchidée se superposèrent dans l'air. Cette trace florale effaça la raideur du labyrinthe naturel. Une couche de douceur aspergeait l'entour de sa senteur. Mon doigt écailla le bout de mon nez. Celui-ci rougissait due à l'intensité du parfum de l'orchidée. Mes orbes noisette s'imprégnèrent du voile du crépuscule. Une compétition damnée avait commencé. Le score était déterminé par une éthérée. Et la victoire apporterait royauté.
Mes pas broutaient silencieusement les feuilles mortes. Mon esprit se centrait sur le parfum floral, typique de certains anges déchus. Aucun soupçon de pomme, aucun brin de miel. Une odeur pure et sucrée régnait. L'âme de cette déchue devait être appétissante et gratifiante. Les énergies les plus lumineuses accordaient une puissance supplémentaire à son goûteur. Dévorer une âme était synonyme de gagner en pouvoir. Mais tenter une ardeur innocente et pieuse octroyait l'autorité. Une domination récompensée bien plus généreusement qu'un repas pur. Les pouvoirs et la terreur n'étaient pas uniquement alloués, mais une admiration lourde. Dévorer nous rendait bestiaux, tenter nous rendait rusés. Tout comme notre roi. Il n'était pas le plus puissant grâce aux quelques âmes qu'il avait dégusté. Ces œuvres tentatrices lui ont cédé une force inégalable, car sa ruse la complétait. Sa stratégie avait nourri sa suprématie.
La compétition infernale adressait un chemin conciliant. Absorber l'énergie d'un être aussi pur n'était que trop facile comparé à la tentation. Cependant, la route la plus impétueuse offrait un prix plus alléchant, plus attrayant. Remporter ce concours en brandissant l'arme de l'envie était la victoire la plus alliciante. Un sourire déchira mes lèvres, formant des craquelures ridées sur mes joues et mes pommettes. Cette douce petite Hei-Ran allait m'accorder le plus beau des trophées.
