Dans le véhicule, personne ne parlait à personne, les deux petits derniers dormaient, il était déjà deux heures trente du matin quand nous sommes arrivés à la maison. Beaucoup de choses s'étaient déroulées dans la soirée, déjà la provocation de reine en quelques sortes quand elle est allée danser volant la vedette aux autres, Kaaris qui dit avoir vu une femme le regarder et enfin l'altercation entre ces gars et mes petits frères. Autant de choses qui pouvait nous faire comprendre qu'une autre chose allait arriver, qu'une fois de plus quelqu'un avait mis les pieds là où il ne fallait pas. Mais qui? Tous les parents dormaient déjà, nous étions au salon quand j'ai demandé à ce que nous fassions une prière en groupe. Seul lansky est resté avec moi, reine et Karl avaient trouvés comme excuse d'aller laisser les enfants dans la chambre. Après tout, on ne force la prière à personne dit-on. Cette nuit semblait agitée, alors quoi de mieux pendant la prière que de lire mon passage favoris des saintes écritures psaume quatre-vingt onze, c'est celui qui protège contre toutes sortes d'attaques et moi je le sentais qu'une attaque se préparait. Après la prière on était allés dormir, des bruits se faisaient entendre dehors. C'était à la fois comme des bruits de sabots de chevaux, et comme des hommes. Pourtant dans le village personne n'avait un cheval, il n'y avait que des chiens de chasse. J'écoutais tout ça car j'avais pas sommeil et que j'avais la ferme conviction que quelque chose se préparait. Vers quatre heure net sous la fenêtre des chants de hiboux, c'était vraiment sous la fenêtre. L'idée me passionnait d'aller ouvrir brusquement la fenêtre pour voir si c'était effectivement un hibou, mais pour ne pas déranger les autres je me retenais. Puis un deuxième, un troisième et un quatrième merde mais qu'est-ce que c'est ? On croirait entendre une chorale, puis dans le plafond des bruits étranges, comme une personne marchant sur le toit. N'importe qui me comprendrait quand je demande comment les autres font pour dormir avec tout ça ? Heureusement on peut toujours compter sur grand père pour ne pas croire qu'on est fou, lui aussi avait entendu ces bruits là. Torse nu, il sortit de sa chambre avec son calibre douze à la main. J'entendis la porte centrale s'ouvrir, puis trois coups de fusils dans le ciel. Ensuite c'était des voix dehors, des voix de jeunes.
- oh tonton Mezui c'est comment ?
MEZUI: qu'est-ce que vous faites là ?
- rien on se soulageait juste, tu sais que y'a le retrait de deuil en haut.
MEZUI: et c'est sous la fenêtre que vous venez faire ça ?
- on s'excuse, on était vraiment pressé, on le refera plus.
MEZUI: moi je vous préviens, si vous tentez encore votre sorcellerie du village là sur mes enfants, je ne vais plus tirer dans le ciel je vais directement tirer sur vous. J'espère que vous avez compris ? Maintenant foutez le camp bande de sorciers.
Je n'avais donc pas tort, on avait été ciblé par les gens du village. Certes c'est grand père qui était allé dehors mais c'est Dieu que je devais remercier par son efficacité due à la lecture du psaume de protection. Alors je pris mon courage à mon tour pour aller rejoindre papi dehors mais pas torse nu quand même on n'a pas le même niveau. Il tenait à la main son arme et il regardait ces jeunes monter en courant. Je pouvais distinguer deux garçons et deux filles.
Moi: papi c'était qui?
- des petits brigands du village, rien d'important.
Moi: ils voulaient quoi?
- ah mon petit, rien ils aiment juste faire le désordre. Tu ne dors pas pourquoi ?
Moi: beaucoup de bruits sous la fenêtre et sur le toit en plus je ressentais des mauvaises ondes alors je ne pouvais dormir, je veillais sur les autres.
- ah ça ! Ah mui, o'ntô mbroi fam! ( Homonyme, tu es déjà un grand homme/ chef) c'est très bien, tu as adopté la bonne attitude, je suis fier de toi. Ne t'en fais pas ce sont juste des apprentis sorciers, ils ne peuvent rien vous faire tant que je suis là.
Moi: d'accord ! Merci beaucoup.
- rentre déjà dormir, il faut te reposer.
J'entrai dans la maison, direction la chambre pour dormir. Grand père lui avait décidé de rester là dehors jusqu'au matin certainement, ce n'était rien pour un ancien soldat que de faire la garde, surtout pour sa famille. Moi je dormais, mais même dans mon sommeil j'étais poursuivi. Pas moi directement, mais je rêvais que ma grande soeur était prise dans un filet et que ce filet était accroché dans les airs. Alors moi en passant je la vis dedans, et pris de peur pour elle je décidais de la sauver. Je pris donc un couteau, m'accrocha au filet et le coupa pour la délivrer. J'en déduis que c'était pour me faire savoir que je venais de sauver ma soeur qui était déjà sous l'emprise des sorciers du village... Maintenant, est-ce que les sorciers abandonnent si vite? Est-ce que quand ils ont échoués contre vous ils finissent par vous déclarez plus fort et passent à autre chose ? Si oui, tant mieux nous sommes donc à l'abri. Mais si la réponse c'est non... Alors qu'est-ce qui va se passer et comment ?
À suivre...
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DE RETOUR AU VILLAGE
SpiritualVillage de jalousie, village de sorcellerie, village d'hypocrisie. Voici comment se définissait cet endroit. Cet endroit où elle avait vu le jour, mais aussi cet endroit qui s'appropriait toutes ses origines ébène. Mais, savait elle au moins que la...