11- sans protection

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Il était exactement vingt heures quand j'ai retrouvé mon petit frère au cimetière familiale, il tenait à la main une éponge mouillée, du savon et au sol un sceau d'eau. Tel un fou, il disait être simplement venu nettoyer les les carreaux des tombes. J'étais sous le choc, étais-je le seul qui trouvait cette situation aussi étrange qu'anomale? Était-il devenue fou ou guidé par un esprit maléfique ? L'idée qui me passait par la tête était très claire, lui foutre une correction des plus mortelles de telle sorte qu'en mourant il soit directement au bon endroit. Mais dans ce genre de situation, il vaut mieux ne plus toucher personne car je connais chez nous. Il existe chez nous une relique que l'on appelle "khong", ça consiste à prendre l'esprit d'une personne vivante pour la faire travailler à notre guise dans le monde mystique et physique, une sorte d'esclavage spirituelle. Lorsqu'une personne est prise par ce genre de relique, automatiquement elle devient fragile. Une simple gifle, une poussette ou même une taloche peuvent automatiquement conduire à son décès. Quand on y est lié, on n'est plus qu'une simple coquille vide ou comme on dirait dans les films de science-fiction, "un mort vivant". C'est dans ce genre de cas qu'on peut observer dans certains cas comme des accidents, qu'une seule personne décède bien que le choc n'était pas grave, le but est de faire mourir la personne d'une mort naturelle ou simplement de la main d'une autre. Dans ce cas le mieux pour moi était de ne pas lever la main sur lansky, de peur d'être hanté par le remord plus tard. On dira que j'ai tué mon petit frère or c'est le travail spirituel d'un sorcier que j'allais achever. Il ne disait rien, juste la tête baissée allongé sur une tombe. Tranquillement, on rentra à la maison mais là-bas tout le monde n'allait certainement pas réagir comme moi.

Reine : imbécile tu sors d'où à cette heure ? interrogea t-elle vraiment en colère, puis s'adressa à moi. Où l'as-tu trouvé ?

- hum laisse, il était au cimetière entrain de nettoyer les tombes des arrières grands parents.

- quand je te dis que c'est un sorcier, quelqu'un de normal peut aller nettoyer les tombes à vingt heures ? Après tu vas encore prendre son parti. Puis elle le fixa d'un regard froid lansky je t'avais prévenu non ?

Cette question de reine était en quelques sortes une introduction à sa vengeance, cette vengeance promise suite à la gifle qu'elle avait reçue quand lansky disait voir une femme aux pieds du lit. Pas de pause qu'elle se jeta sur lui comme une lionne, gifles, coups de point, coups têtes on dirait du foot contact. Peur, colère, vengeance, tous ses sentiments étaient déversés sur lansky, et comme une vraie africaine chaque coup était synonyme d'un mot "imbécile - les - gens - sont - en- danger - et - toi - tu- actives - ton - côté - sorcier - là - tu - vas - encore - aller - faire - ta - sorcellerie - là - la - nuit - tout - en comptant - sur - moi - pour - t'eteindre - chien" (je précise que chaque mot représente un coup, vous pouvez compter). Je connais ma grande soeur, elle avait le symptôme de toutes les femmes de la famille " quand elles sont fatigués d'utiliser les bras elles prennent les objets que ce soit le "drone (chaussure), le corps à corps (louche en bois) ou celui destiné aux longues distances (le balais) et exceptionnellement les machettes" alors je devais vite l'arrêter. Malgré que je l'avais enlevé, elle continuait d'insulter lansky. Le plus surprenant c'était que malgré tout ce qu'il avait reçu comme coup il ne pleurait pas, juste la mine froissée. Puis il voulut rentrer dans la chambre <<tu n'as même pas intérêt à quitter le salon>> lui dit Karl à son tour en colère, mais lansky ne semblait pas disposé à l'écouter il voulut continuer quand cette fois moi je pris la parole << tu me connais, ne me tente pas>> une parole très calme et froide mais assez convaincante pour lui qui vint poser au salon. La femme de grand père qui était à ce moment là à la cuisine, à l'entente des cris vint précipitamment au salon pour savoir ce qui se passait et si on avait retrouvé lansky. À son arrivée, comme d'habitude Naël "France 24" de la maison fit son reportage. Il conta toute l'histoire à la dame, elle à son tour nous fit asseoir.

- Je ne suis peut-être pas la mère biologique de votre mère, mais en temps que femme de votre grand père je suis votre grand mère à tous. Vous n'êtes pas sans ignorer que depuis votre arrivée ici vous êtes plongés dans un combat spirituel de grande envergure, votre grand père vous a expliqué récemment l'importance de rester solidaire mais regardez-vous ! Êtes-vous sûrs que c'est ce que vous êtes actuellement ? Si vous êtes divisés vous êtes faibles et si vous êtes faibles on vous domine l'esprit et ici la sanction c'est la mort. Ne laissez pas la division entrer entre vous, vous serez perdants. En l'absence de votre grand père c'est Warren le chef de famille, il fait de son mieux pour votre sécurité alors montrez lui plutôt du soutien... On ignore qui le fait mais, ils sont dangereux.

Elle nous avait très bien conseillé, ça nous avait vraiment tous touché à l'intérieur. Elle ne manqua pas de répéter que tout était de la faute de grand père, qu'il nous avait abandonné sachant bien dans quelle situation on était. Elle ajouta ensuite que désormais on était sans maman, alors il fallait tenir bon. Pour moi cette nuit là tout n'était pas vraiment négatif, par exemple les coups que reine avait donné à lansky m'ont permis de savoir qu'il n'était pas touché par le "khong" car il n'était pas mort après la bastille 😂😂. Mais autre chose me faisait aussi beaucoup réfléchir plus sérieusement, c'était la manière dont les attaques se suivaient. Ça semblait suivre un programme bien défini, d'abord Karl et reine qui avaient suscité de la jalousie chez les jeunes du village. Puis grand père et maman qui étaient nos protecteurs, ils avaient tout les deux été écartés de la maison. Puis c'était Kaaris et lansky, qui étaient les deux à voir une femme qui apparaissait dans la nuit. Il ne restait plus que deux personnes, Naël et moi. Un bon signe car ça signifirait que nous avons été discrets depuis notre arrivée ici ou tout simplement des indices pour nous montrer les prochaines cibles ? L'heure de dormir était arrivé, je dormais avec lansky Naël et Kaaris pendant que Karl et soleine dormaient ensemble dans leur chambre. J'étais à moitié endormi quand un petit bruit me sorti du sommeil, j'ouvris les yeux et rien. Quelques instants après sous la fenêtre de la chambre une voix d'homme <<vous n'êtes pas les bienvenus ici, partez déjà avant qu'on ne vous tué>> des menaces en pleine nuit. Je frissonais, malgré ce qu'on subissait chaque jour j'étais de plus en plus étonné. Je pouvais ressentir toi mon corps réagir par la chaire de poule, puis silence... Environ dix minutes plus tard...

Naël : Warren !

- oui!

- j'ai mal à la dent...

À bientôt pour la suite...

DE RETOUR AU VILLAGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant