15-l'appel

86 18 12
                                    

      Nombreux sont ceux-là qui vont au village,  la plus part du temps ils reviennent avec de belles histoires à raconter. Tandis que nous on cherchait encore à éviter le pire, la situation ne semblait toujours pas s'arranger depuis notre arrivée, passer rien qu'une minute en paix avait l'air d'être un luxe qu'on ne pouvait se payer. Après une journée et une nuit déjà chargée, je n'étais même pas en mesure de fermer l'oeil et pour quelle raison ? Des pierres qui tombent sur toit. Un instant je me dis que c'était dû à la grêle qui avait pour habitude de tomber au village, pourtant non, ce n'était pas le cas. Des ricanements dehors signalaient clairement des présences physiques, c'était donc un fait exprès, mais dans quel but ? Qui pouvait donc agir de la sorte? Pour une fois j'étais sûr de ne pas être le seul à entendre ça, lorsque la porte de la chambre de grand père s'ouvrir et que j'entendis le chargement de son arme. Puis la chambre de maman et enfin moi aussi sur les nerfs je sortis. Karl, moi maman et la femme de grand père étions derrière lui, même dans la colère il fallait qu'il se calme afin d'éviter le pire. Arrivé à la porte centrale, il l'ouvrit et pointa son arme vers le lieu où se présentaient quelques silhouettes. Ayant vu l'arme et la porte ouverte, ils essayèrent de prendre la fuite, il tira un coup vers le ciel les obligeant à s'arrêter et à parler.

      - tonton mezui ne tire pas c'est nous.

Mezui: vous qui?

      - on nous a envoyé t'appeler.

Mezui : j'ai demandé qui êtes-vous? Sinon je tire!

      - Essa, Stéphane, Père et Prince.

Sylvie : bande d'imbéciles, idiots, chiens, vous êtes des sauvages et mal éduqués. Ce n'est pas parce qu'on vit au village qu'on a pas le droit d'être civilisé, on vous envoie appeler une personne et vous venez lancer des cailloux sur le toit ? Bande de c... Heureusement que vous êtes loin je vous aurais boxé sérieusement.

Geneviève : vraiment ! Mi ne be tite (vous êtes des animaux)

Essa : on a eu peur des gros chiens à l'entrée de la concession, c'est pas de notre faute.

Mezui : quels chiens? C'est vous qui m'avez donné des chiens dans cette concession ? Vous avez fini de tuer ceux que j'avais ici.

Essa: ating a pepa mezui bi yén be mvou va! (Je te le jure oncle, nous avons vu des chiens ici). Ils ont même disparu.

      Je ne savais pas pour les autres mais moi j'avais tout compris, c'était plus qu'évident qu'on avait pas de chiens, même ceux qui donnaient cette excuse eux-mêmes se sentaient sans doute idiots mais ce n'était pas le cas. C'est vrai qu'il pouvait aussi bien s'agir des chiens d'une autre personne, mais pour quelle raison viendraient ils protéger notre concession et comment ça ils ont disparu ? Pour moi c'était clair, c'était la réponse de Dieu a nos prières. En dépit de tout, il fallait savoir la raison pour laquelle à vingt-quatre heures de la nuit on les envoie appeler grand père.

Mezui: z'ave lome wa ne o zou me luè a zang alou? Ndzi bera bô ? (Qui t'a envoyé m'appeler à cette heure de la nuit ? Que s'est-il encore passé ?)

Père : pepa à dzo ne bi zou wa luè akal a koume yén be fam besse. (Papa m'a nous a envoyé appeler tous les chefs de familles)

      En effet, c'étaient les enfants du chef de village qui étaient là, ils cherchaient grand père par rapport au décès de Jean. Mais pourquoi se réunir la nuit pour en parler dans la mesure où eux-mêmes savent que les problèmes ne se règlent pas la nuit? Grand père leurs dit de l'attendre et à nous de rentrer dormir. Maman n'hésita pas à lâcher des dernières injures à l'égard de ceux qui avaient gâchés son sommeil, puis s'en alla avec sa belle mère. Moi j'attendis grand père pour savoir s'il voulait que je l'accompagne en voiture, il me dit non, de dormir plutôt car j'en avais besoin. Les piles de sa torche étant faibles, il demanda mon téléphone pour se servir du flash comme torche, il s'en alla donc avec et enfin je pus fermer l'oeil.
_
_
_
_
_
      Le lendemain matin, c'était aux environs de onze heures trente que j'étais debout, rien d'autre ne nous avait perturbé. Comme premier réflexe, je cherchais mon téléphone pour regarder le psaume du jour mais il n'était pas là. J'allais donc au salon voir si grand père était là et au même moment je vis sa femme sortir de leur chambre, dans sa main elle avait mon téléphone.

Geneviève : bonjour mon mari ça va ? Tu as bien dormi ?

Moi: bonjour, toujours et toi ?

Geneviève : oui, malgré la perturbation de la nuit. D'ailleurs tiens, ton grand père est allé en ville ce matin avec ses frères, il reviendra ce soir et il a laissé ton téléphone. Il a aussi demandé d'aller acheter les gâteaux en haut.

Moi: d'accord merci !

      Je pris mon téléphone et direction la douche, quelques temps plus tard j'allais rejoindre les autres tous assis au salon. Là-bas on dirait que c'est moi qu'on attendait, Reine voulait aller à la recherche du réseau pour appeler, Karl voulait les gâteaux ainsi que le reste. Maman était encore en convalescence, donc allongée sur les canapé avec Kaaris, jamais fatigué de faire l'enfant. C'est avec Karl et reine finalement que je pris le véhicule, pour aller acheter les gâteaux un peu plus haut et chercher le réseau. Les gâteaux achetés, Reine qui avait trouvé le réseau parlait au téléphone depuis déjà près de trente minutes, c'était chiant. Puis, étonnamment, mon téléphone se mit à sonner, c'était un numéro inconnu. Sans doute des gens qui cherchaient à me joindre depuis un certain temps, je pris donc l'appel.

📞...

      - bonjour !

Moi: bonjour...

      - qui est-ce s'il vous plaît ?

Moi: euh... C'est vous qui m'avez appelé donc il est logique que vous vous présentez  en premier.

       - j'aimerais parler au propriétaire du téléphone.

Moi: mais c'est moi.

      - j'aimerais parler au propriétaire du téléphone.

Moi: je vous dis que c'est moi.

      - d'accord dites moi le numéro avec lequel je vous ai appelé est un numéro libertis ?

Moi: oui!

      Aussitôt que j'avais dit oui, l'homme interrompu l'appel. Aussi tôt qu'il interrompu l'appel je me sentis dépourvu de toutes mes forces et m'écroulai au sol, comme s'il n'avait appelé que pour obtenir ce"oui". Je voyais à peine, ne pouvant ni bouger ni parler, je voyais juste Karl flou me bousculant dans tous les sens, paniquant et me donnant des gifles de réanimation. Puis c'est reine qui se tenait au dessus de moi en pleur mais j'arrivais à rien dire, juste je perdais un peu plus connaissance.

Karl : Warren ! Warren ! Mais bon sang réponds! (Avec d'énormes gifles)

Moi: humm... Hummm...

Reine : que s'est-il passé ? Warren !

      Karl me mit à l'arrière du véhicule avec reine et il emmana la voiture à la maison de toute urgence, seule maman savait quoi faire dans cette situation. Mais tout à la maison n'était pas comme on l'aurait prévu, à peine Karl garait le véhicule pour aller chercher maman qu'il vit Nael arriver en courant vers lui en pleurant.

Nael: Karl viens vite dans la chambre, y'a maman qui ne se porte pas bien, elle fait des choses bizarres depuis quelques minutes.

Karl: mais comment ça ? Où est Kaaris et où se trouve la femme de grand père et lansky ?

Nael: Kaaris est au salon entrain de pleurer, lansky est à là-bas avec elle et mamie est allée au champ !

Reine: Seigneur ! C'est quoi toutes ces malchances? Oh Dieu!

      Reine et Karl se retrouvaient désormais dans le genre de situation que moi je gerais depuis notre arrivée dans ce village, il fallait faire preuve de maturité et de sagesse. Me laisser mourir et d'abord s'occuper de maman ou l'inverse ? D'abord même, qu'arrive-t-il à maman dans la chambre ?

A suivre...

     

DE RETOUR AU VILLAGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant