Shadow of Love

Chapitre 11

PDV Claire

Le reste de la journée est plutôt calme, je parviens même à ne plus penser à cette soirée. Mes cours retrouvent leur côté passionnant, j'essaie de ne plus trop penser à Laura. Chloé a raison, elle ne va m'attirer rien de bon, elle a toujours su déceler le gens bien des personnes malsaines, et Laura est malsaine. Après ce qu'il s'est passé il est hors de question de lui reparler, ni même de la recroiser, je ferai tout pour éviter cette fille. Il fait toujours beau dehors, prendre l'air, me poser pour évacuer toutes ces pensées qui fusent et me font cogiter m'a fait énormément de bien. L'air, la nature, la vie m'a toujours apaisé, je me souviens alors que lorsque j'étais petite avec mon père cette fascination pour les orages qu'on a toujours gardé. On avait cette habitude de se mettre à la fenêtre au moment où l'orage était au-dessus de nous, ça nous montre qu'il y a bien plus puissant que nos problèmes, la vraie vie est là devant nous, seulement nous sommes trop aveuglés par les petites pollutions que l'on se créé nous même qu'on en oublie l'essentiel. Il m'arrive parfois de me mettre à la fenêtre la nuit, et penser sur notre condition d'humain, si tout cela en vaut réellement la peine. Voilà, je regarde par la fenêtre de ma classe et je divague, alors je me reconcentre une nouvelle fois. C'est deux heures de littératures sont passées assez lentement, ce que je ne comprends pas puisque j'ai trouvé le cours intéressant, et que je n'ai pas pollué mon esprit avec les évènements de la soirée, ni avec Laura. Le cours se termine alors et je reçois une notification sur mon téléphone :

Rappel

• Rdv avec l'étudiant pour le rattrapage des cours

Le rendez-vous ! J'avais complètement oublié, je suis déjà face à mon tram quand je reçois ce rappel, alors je cours au rendez-vous pour ne pas être en retard, j'en ai horreur. Quand je finis de monter les 2 étages je me rends dans la salle I204. Je rentre directement, pas la peine de toquer la salle est réservée. Lorsque j'ouvre la porte je ne remarque personne à première vue jusqu'à ce que je tourne la tête et vois Laura en train de rouler une clope. OH NON ! Je sens mes joues devenir rouge de gène, je ne sais pas quoi dire, déjà que j'avais oublié mais là...Je ne m'attendais pas à ça. J'ai l'impression que cette poignée de seconde dure des heures lorsqu'on se regarde dans les yeux, surprises toutes les deux de la situation. Désespérée par une situation aussi improbable je lui dis :
- Je crois qu'il vaut mieux que ce soit quelqu'un d'autre qui s'occupe de toi
Sur ces mots je fais demi-tour et attrape la poigné de porte qui s'est refermée derrière moi. Alors que je m'apprête à sortir, je sens quelque chose me retenir délicatement, et me ramener lentement dans la salle. En me retournant je remarque une expression que je n'avais jamais vu jusqu'à présent sur le visage de Laura, elle semble aussi mal à l'aise que moi, et elle a un côté assez triste ce qui me perturbe.  A quoi elle joue ? Elle me sort alors sans lâcher mon bras :

- Il faudrait qu'on parle...de hier soir tu ne crois pas ?

Je n'ai tellement pas envie...mais je vais m'asseoir en face d'elle en acquiesçant avec la tête. Je n'ai même plus de contrôle sur mes membres, je suis comme poussée par une force que je ne contrôle pas. Je ne sais pas pourquoi j'angoisse autant à l'idée de lui parler, c'est vrai...on ne s'est jamais vraiment parlé elle et moi bien que ça ait dérapé hier soir. Elle commence :

- J'ai une copine...en quelque sorte...D'après des bruits de couloir tu l'as appris hier soir, mais je voulais te dire que je ne regrette pas cette soirée, bien au contraire. Malgré la fin quelque peu mouvementer, je ne regrette pas le rapprochement qu'il y a pu avoir entre nous.

- Moi je le regrette, je ne vois pas pourquoi tu t'es comportées comme ça envers moi sachant que tu es en couple ! Je ne suis pas un jouet, de toute façon j'avais vraiment trop bu et je ne pense pas que ça se reproduira. Je lui répondis en baissant la tête.

- Tu crois que je joue avec toi, sérieusement, je suis ce genre de fille d'après toi ? Me dit-elle comme légèrement blessée

- Bien sûr que oui ! Tout le monde croit ça ! Tu as une copine en plus de ça !

- Ce n'est pas parce qu'elle a ce titre « officiel » que c'est ce que je souhaite...

Un blanc s'installe entre nous, je ne sais pas quoi lui répondre. Je suis quoi ? Son excuse pour rompre ?

- Pourquoi est-ce que tu t'es autant laissé aller avec-moi si tu penses ça ? Me demanda-t-elle soudainement

- J'avais trop bu je viens de te le dire.

- Et il n'y avait rien d'autre ? Car tu ne te comportais pas trop comme une fille bourrée mais plus comme quelqu'un qui le souhaitait.

Là je rougis je le sens, je sens cette chaleur au niveau de mes pommettes me brûler et elle le voit car j'aperçois un petit sourire en coin sur ses lèvres. Par la gêne je me mets à rire :

- Je me doutais que c'était réciproque. Rigola-t-elle

- De quoi « réciproque » ?

- Laisse tomber.

Laura s'est refermée, je le vois parce qu'elle n'a plus le sourire qu'elle avait depuis le début de notre conversation, elle a les bras croisés et m'évite du regard.

- Ce que tu as entendu, ou pas d'ailleurs je préfèrerai cette option, peu importe...C'est faux.

- Je me fiche de ce que tu as pu faire ou non Laura ça te regarde, ce n'est pas ma vie. Et puis il faut avouer que c'est bizarre que tout le monde parle de ces soi-disant rumeurs avec autant de certitude.

- Dire que je te penser différente des autres filles, toutes pareil, se nourrissant de ragot totalement faux, la vérité est trop sordide pour réellement marcher comme une rumeur. Encore une fois, tu me prouve qu'on est bien toute seule et que s'intéresser à une fille belle comme toi apporte que de la souffrance. Dit-elle en se levant et commençant à partir.

Je suis Laura des yeux quand elle décide de s'en aller, mais troublée par tout ce qui vient d'être dit je n'arrive plus à dire quoi que ce soit. Je remarque son regard détruit à ce moment-là, qu'elle possède depuis tout à l'heure lorsqu'elle se justifiait. Elle a vraiment l'air touché par ce qu'il vient de se passer et je dois avouer que ça me fait de la peine de la voir comme ça.

- Au fait, rien ne sert de revenir demain, je refuse de passer une minute de plus seule avec toi. Je dirai au directeur que je préfère changer de tuteur, quitte à me retrouver avec un petit puceau boutonneux. Dit-elle en partant sans un regard vers moi.

Sur ces paroles je la regarde s'éloigner. « Ce fut court mais intense » me dis-je dans ma tête à ce moment-là. On ne se reverra surement plus, cette histoire avait à peine commencé qu'elle prend déjà fin. Sur ces émotions je prends mes affaires à mon tour et repars en direction des trams pour rentrer chez moi.

Mrn.D