Chapitre 9

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Une fois sortie de la pièce, Thranduil, Legolas et Gimli allèrent dans le bureau du premier.

Legolas : « C'est donc sa cousine. »

Thranduil : « Il semblerait... Et l'idée semble te plaire. »

Son regard brillait tant. Il vit son fils essayer de se reprendre, de se forcer.

Legolas : « Je suis heureux pour Aragorn voilà tout. »

Gimli : « Elle, par contre, n'a pas semblé particulièrement heureuse de le revoir. »

Legolas : « Je l'ai surtout trouvé surprise. Et puis, le revoir, ici, alors qu'elle est prisonnière... Ce n'est pas une situation confortable. »

Thranduil haussa un sourcil, se demandant si son fils allait oser lui redemander de la libérer.

Thranduil : « Et ? »

Legolas : « Maintenant que l'on sait qu'elle n'est une voleuse et encore moins une trafiquante d'elfe, elle mérite davantage ton respect. »

Thranduil : « Je ne la libèrerais qu'à une condition qu'elle seule peut remplir. »

Legolas : « Père ! Tu ne vas pas me dire que tu songes encore à la garder dans tes geôles ?! »

Agacé, Thranduil s'approcha de son fils d'un œil menaçant et s'adressa à lui en Sindarin.

Thranduil : « La libérer ? Est-ce là réellement ce que tu souhaites ? La voir, dans une heure, disparaitre ? Reprendre sa liberté et ne plus jamais la revoir ? »

Alors qu'il lui susurrait cela avec froideur pour lui remettre les pieds sur terre et lui faire réaliser qu'il n'a pas à lui dire ce qu'il a à faire. Thranduil vit, avec peine, le regard de son fils se ternir soudainement. Sans le vouloir, il venait de déclencher chez son fils une certaine prise de conscience : ne plus jamais la revoir le rendait vide. Le roi vit son fils entrouvrir les lèvres, prêt à répondre, répliquer, mais aucun son ne sortit. Réalisant qu'il était allé trop loin, il brisa rapidement ce silence.

Thranduil : « Je fais ce que bon me semble de cette idiote de mortelle. Et je ne vois strictement aucune raison pour que sa courte vie t'intéresse. Va retrouver ton ami, je crois qu'une route t'attend avant que tu ne me rejoignes à Aman. »

Il usait de mots durs pour maintenir une distance entre son fils et ses sentiments. Gimli haussa un sourcil, il avait beau connaitre quelques mots de Sindarin, là, il n'avait fichtre rien comprit à ce que le roi venait de dire à son fils.

Legolas : « Tu as raison. Je vais amener Gimli à ses appartements pour cette nuit. »

Soupira-t-il avant de jeter un regard vers son ami pour lui faire comprendre qu'ils y allaient.

Une fois hors du bureau, Legolas abaissa les yeux.

Gimli : « Pourquoi c'était aussi tendu, qu'est ce qu'elle t'a dit la princesse ? »

Legolas : « Juste une vérité que j'ai étrangement un peu de mal à admettre »

C'est vrai après tout, comment et pourquoi une personne qu'il ne connaissait qu'à peine et depuis tout juste quelques jours pouvaient à ce point l'émouvoir ? Le toucher ? Le captiver ? En tout cas, ce regard cendré allait le captiver et le hanter, plus encore après qu'il l'ait croisé une dernière fois avant de reprendre route avec Aragorn et Gimli.

Elle était là, à l'entrée du palais, à côté de Thranduil, à observer ses cavaliers s'éloigner.

Thranduil : « Détournez vos yeux de mon fils. »

Un beau-père caractérielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant