Chapitre 6

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La grille grinça et le verrou résonna alors qu'elle croisa les bras en fixant avec un œil sombre Anar. Il était de garde, jours après jours. Il devait veiller, surveiller. Elle avait tenté, déjà, plusieurs fois, de lui échapper. Une seule fois avait bien faillit fonctionner, malheureusement pour elle, Thranduil a croisé son chemin à ce moment ! A croire que le destin ne voulait qu'elle file si facilement.

Anar : « Bonne nuit. »

Se moqua-t-il avant de partir. Elle rumina et alla s'assoir dans un coin, resongeant à ces derniers jours. Pour sûr, elle avait tenté de ne pas jouer les larbins pour un elfe. Croisant les bras et détournant le visage. Faisant mine de ne pas écouter, seulement, si Thranduil lui avait coller Anar dans les pattes c'était parce que justement, il n'allait pas la lâcher. Il avait une rancœur contre elle. Et dès qu'elle refusait, il la provoquait, la poussait, l'enchainait, l'enfermait. Elle était endurante, mais avait compris que ne pas jouer au jeu de l'autre princesse, ça n'allait pas l'aider. Alors en attendant de trouver une solution pour s'enfuir, elle... Non. Non elle ne servait pas Thranduil, elle aidait Orleth.

Et elle tenait à cette différence, même face au roi qui s'était amusé de la voir se plier à lui en disant qu'elle allait prendre gout à le servir. En réponse, elle lui a renversé le plat sur lui.

Ceci, c'était à peine quelques minutes plus tôt.

Sa punition ? Toujours pas de repas.

Thranduil voulait la faire plier, qu'elle le supplie. Et il comptait bien y parvenir.

Le lendemain, arrivant dans son bureau, il vit son capitaine venir devant lui.

Feren : « Mon seigneur. »

Thranduil : « Quel est cet air soucieux, Feren ? Se serait-elle finalement donnée la mort ? »

Feren : « Nullement. Je dois juste vous avouer que je comprends assez peu votre but. »

A dire vrai, lui aussi. Cependant il n'allait guère le lui avouer de but en blanc.

Thranduil : « Comment ça ? »

Feren : « Vous nous avez empêcher de la tuer. J'ai compris qu'elle vous a aidé et vous êtes quelqu'un de juste c'est pour cela que vous l'avez épargné. Seulement, cela va faire depuis ce jour qu'elle n'a mangé »

Thranduil : « T'inquiéterais-tu pour elle ? »

La voix du roi se fit sur cette question un peu plus lourde. Le capitaine se raidit et mima un non.

Feren : « C'est juste qu'à ce rythme... Elle ne survivra pas. Alors pourquoi l'avoir épargné si c'est pour une agonie ? »

Il y avait pensé, aussi, à cela. Et puis, les souvenir de la veille lui revinrent.

Thranduil : « Tu étais là hier soir. Tu as vu, je n'ai besoin de te conter son comportement. Ne la trouves-tu pas un peu en forme pour une mourante ? »

Le capitaine hocha légèrement de la tête.

Thranduil : « C'est d'ailleurs assez... Etrange, non ? »

Il observa son capitaine, qui semblait y réfléchir aussi.

Thranduil : « Se pourrait-il que l'un d'entre vous l'ait pris en pitié ? »

Feren : « Personne n'oserait aller contre vos ordres. »

Thranduil : « Hm... »

La porte s'ouvrit brusquement et les deux elfes observèrent, étonnée le nouvel arrivant.

Legolas : « Père ! Tu vas bien ?! »

Il se dépêcha vers son géniteur qui venait de se lever, pour plonger un bref instant dans ses bras avant de reculer et l'observer de bas en haut.

Un beau-père caractérielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant