Chapitre 12

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Voilà près de dix années qu'ils avaient pris place dans cette nouvelle vie.

Tuialca : « Dix ans. »

Soupira-t-elle pour elle-même. Son regard observait presque lassement ce jardin luxurieux qui l'entourait. En était-elle lasse ? Non. Absolument pas. Elle n'avait pas vu le temps passé, elle croyait que c'était le mois dernier qu'elle avait débarqué ici. La semaine dernière que Thranduil l'avait forcé à porter une robe. Et à peine hier qu'elle s'admettait pleinement que ce regard azure la faisait vibrer.

Tuialca : « Par tous les dieux. »

Soupira-t-elle de nouveau, lourdement, en abaissant le visage. Son regard se posa sur cette robe. Une belle robe, joliment brodé. Pourquoi diable Thranduil voulait l'habiller comme... Une noble ? Elle n'en était pas une, et puis surtout... Une noble aurait le droit d'être au bras de son fils.

Merde, depuis quand elle avait l'impression d'avoir baissé les bras ?

Avait-elle réellement baissé les bras ? Pas tellement, seulement, elle ne pouvait le nier, elle avait cette étrange sensation d'être... Bien. Oui. Ces pines d'elfes n'étaient pas de si mauvais compagnons de route. Anar était un bon collègue d'entrainement au combat. Elle se chamaillait toujours autant avec Thranduil. Bien qu'un peu moins depuis la dernière visite d'Elrond. Thranduil avait encore refusé qu'ils se voient, enfermant la demoiselle qui, au départ d'Elrond, avait débarqué dans le bureau du roi qui, au bout de plusieurs engueulades, avait fini par avouer qu'il refuserait qu'elle parte. Il n'avait pas dit pourquoi, elle n'avait pas vraiment demandé. Elle avait senti dans sa voix l'émotion qu'il essayait de cacher. Comme ce jour, où de sa lame il avait bien failli la tuer, à contre cœur.

Ça l'avait touché. Elle avait réalisé qu'elle ressentait un peu plus facilement les émotions des autres. Legolas lui avait expliqué que ce qu'elle avait d'elfique prenaient le dessus

Legolas... A penser à lui, elle réalisait qu'il lui manquait. Il avait dû aller à Valinor avec Gimli.

Elle expira une nouvelle fois lourdement.

Thranduil : « Vous soupirez. »

Tuialca : « Et ? C'est interdit ? »

Grogna-t-elle en jouant du bout de sa fourchette avec sa nourriture. Elle était à table avec le roi, en tête à tête. Encore une fois, elle avait passé l'après-midi à songer sur les bancs du jardin et n'avait pas vu le temps passer.

Thranduil : « Tuialca. »

Tuialca : « Hm »

Thranduil : « Relevez la tête. »

Lourdement elle laissa tomber sa fourchette et releva son attention vers lui.

Tuialca : « Quoi ? »

Il l'observa, attentivement.

Thranduil : « Vous êtes nostalgique. »

Tuialca : « Et ? N'allez pas me dire que ça ne vous arrive jamais ! Parce que je sais que »

Thranduil, la coupant : « Ce n'est pas le souci. Je l'ai déjà remarqué et ça s'est aggravé depuis le départ de Legolas. »

Elle se crispa et il reposa à son tour ses couverts.

Thranduil : « Vous vous êtes embrassé. »

Elle se revit, dans ce jardin, à peine un mois plus tôt, avec le prince qui lui expliquait des choses sur les plantes. Quand il en a cueilli une avec délicatesse qu'il est venu lui glisser dans les cheveux avant de lui effleurer la joue. De se rapprocher.

Un beau-père caractérielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant