Chapitre 2

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" Je veux quelqu'un pour savoir

Quelqu'un pour y croire

Quelqu'un à aimer, juste pour voir ce que ça fait. " - Someone you loved, Lewis Capaldi.

- Harry -

Le jour se lève. J'entends le bruit des vagues et c'est à ce moment précis que je remarque la vue que je possède depuis ma chambre. C'est réellement magnifique. Même si ça me fait chier d'être ici, j'apprécie cela. J'ai l'océan à perte de vue, et le soleil montre seulement son visage. Aucun bruit ne se fait entendre dans la maison et je comprends rapidement quand je vois l'heure sur mon réveil. Six heures du matin. Tu m'étonnes que tout le monde roupille. Ils doivent tous dormir comme des loirs. Je ne me suis jamais levé aussi tôt, même à Paris. C'est une première, même pour moi.

Je me dirige en courant vers la salle de bain où je me lave brièvement. Si je veux pouvoir sortir d'ici rapidement, c'est le moment ou jamais. Je descends prudemment sur la pointe des pieds, ma paire de tongs dans une main pour éviter qu'elles ne claquent dans les escaliers, mon carnet dans l'autre. Je m'empresse de rejoindre la cour et le portail de la veille sans me retourner. Je cours à toutes jambes sur la plage, essayant tant bien que mal de rejoindre l'endroit où j'étais la veille. La vue était imprenable, j'ai envie de la revoir. Une fois à l'emplacement, je remarque que le coin est déjà très peuplé malgré l'heure matinale. De nombreux surfeurs se trouvent dans l'eau afin d'attraper les premières vagues de la journée, les coureurs, eux, foulent le sable fin et granuleux, alors que les premiers promeneurs pointent leur nez. Je m'assois au même endroit qu'hier et commence à griffonner dans mon petit carnet, les écouteurs toujours enfoncés dans mes oreilles. Je bouge frénétiquement la tête au rythme de la musique. Je tente désespérément de me créer une bulle, ce à quoi je parviens sans grande difficulté.

Je lève de temps à autre les yeux droit devant moi et observe les passants. Je ne sais pas comment ils font pour effectuer le moindre exercice physique. Au lycée, je suis une catastrophe, mon excuse favorite c'est les entorses de la cheville. Je n'ai jamais aimé courir. Pour quelle raison faire ça ? Je ne trouve rien de plus stupide que le fait de courir en rond dans un stade.

Le vent est plutôt bon ce matin et je suis heureux d'avoir sorti mes tenues de vacances. Il ne fait ni trop chaud, ni trop frais. Cela m'a suffi hier d'avoir du sable dans quasi toutes les parties de mon corps. Une horreur. Il s'infiltre partout et le faire partir n'est pas une partie de plaisir, j'ai passé littéralement une heure à le secouer de chaque vêtement. Le temps passe assez rapidement et je focalise mon regard sur l'océan, les vagues viennent se fracasser violemment contre le rivage. Cela m'apaise d'être ici, le son de l'océan a le don de calmer quiconque sur Terre selon moi, néanmoins je ne peux m'empêcher de penser à ma vie à Paris, ma famille et cela me met dans le mal complet. Je saisis mon téléphone et envoie un message à Gemma.

✉ De Harry à Gemma

7h05.

C'est encore pire que ce que je pensais. C'est une horreur ici.


✉ De Gemma à Harry

7h05.

Je suis sûre que tu dramatises.

Je verrouille mon téléphone après avoir répondu une dernière fois à ma sœur que j'avais hâte qu'elle vienne me retrouver. La savoir ici sera rassurant, on se sentira peut-être encore de trop, mais au moins on sera deux et le nombre est important dans une guerre. Oui, je me sens totalement en zone de combat avec ces gens, je n'ai rien à voir avec eux. Je n'ai pas grandi avec Desmond. Je n'ai que des vagues souvenirs avec lui enfant. C'est un parfait inconnu, c'est comme si nous n'avions aucun lien. J'ai d'énormes doutes concernant notre génétique commune. Et, dans ma tête, un tsunami de questions déferlent : Pourquoi a-t-il demandé à ma mère pour me voir ? Pourquoi voulait-il passer ses vacances avec moi ? Et la seule réponse qui me vient en tête est : Véronique. Elle le fait à chaque fois. Elle veut jouer la gentille belle-mère, sauf que je ne l'aime pas. Je la déteste tout autant que lui. Sa présence m'est insupportable, car c'est avec elle qu'il a décidé de vivre et donc de nous quitter. Il a abandonné ma mère pour être avec cette femme. Chaque partie de mon corps la déteste.

Monachopsis - ( L.S )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant