Chapitre 9

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*** : Voyage dans les souvenirs d' Harry.




- Harry -



Il y a toujours un instant dans la vie où nous voyons notre existence entière nous filer devant les yeux. Les scientifiques appellent cela la rétrospection. Le dernier acte que notre cerveau effectue avant de s'éteindre totalement. J'ai toujours cru qu'il s'agissait de connerie, de mise en scène ringarde mise en place les films afin d'émouvoir le public et faire pleurer dans les chaumières. J'ai toujours pensé ainsi. Je suis comme ça, un putain d'esprit cartésien. Je ne crois pas en une magie qui nous ferait apercevoir les souvenirs de notre passé. Cet instant hors du temps où le monde cesse d'exister en tant que tel, où nous sommes donc coincés entre réalité et virtualité. Une foutaise.

Je me suis toujours demandé ce que nous pouvions bien voir. Certains parlent d'une lumière blanche, chaude, intense, d'un sentiment de bien-être, d'un réconfort imminent qui nous englobe entièrement, d'autres de membres perdus, ou bien du replay de notre vie. Des odeurs reviennent dans le nez, des sensations étranges, la noirceur de cette nuit, le brouhaha incessant. Le sirènes de la police, les pompiers autour de nous, la carcasse de voiture. 

Cette terrible nuit qui m'a donc amené jusqu'à lui.



***



** Cinq mois plus tôt **


La nuit est complètement noire. Je parviens difficilement à distinguer la route alors que derrière, je les aperçois en train de vider une nouvelle bouteille de vodka qui passe d'une main à l'autre. Je ne sais même pas combien de cadavre d'alcool jonche le sol, la soirée est déjà bien entamée et la nuit bien trop longue. Je tourne la tête vers ma droite, Lucie, ma petite blonde, est en train de sniffer un rail de cocaïne sur le tableau de bord. 

— Bordel ça fait du bien ! S'exclame-t-elle de bonne humeur.

Elle relève d'un coup sec sa tête, ses cheveux parsemés de poudre blanche et son visage pâle légèrement cerné. Elle frotte vigoureusement son nez et renifle fortement. Je connais ce geste, elle fait chaque fois qu'un rail lui fait un bien fou. 

 —  Prends en Harry.

Elle me tend le sachet que je refuse à contre-cœur. Je suis bien trop occupé à observer la route, ainsi qu'à contrôler mon véhicule sous cette pluie battante. Autant, je suis bon conducteur, mais le faire sous de telles conditions et en ayant autant bu, c'est impossible. Je ne me sens déjà pas apte à conduire, donc de là à me prendre un rail... Impossible. Je me maudis d'être si prudent, car putain, j'en crève d'envie. 

— Allez ne fais pas ton enfant, pouffe Erwan.

— Tu n'es vraiment pas drôle mon pauvre, ajoute Léo. 

Je laisse passer leurs mots, cela ne me touche pas. Je conduis actuellement un véhicule alors que je n'ai même pas encore le permis, donc clairement, je suis con, mais pas suicidaire. Enfin  du moins pas ce soir.  Quelques secondes plus tard, Lucie essaye de porter la poudre à mon nez, alors que je tourne la tête pour les arrêter et les calmer. Je déteste quand elle est dans cet état, ce n'est pas elle et j'en ai conscience et elle aussi.  Je m'agace et fais comprendre mon mécontentement, alors qu'un cris d'horreur provient de l' arrière : 

Monachopsis - ( L.S )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant