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Jeudi 14 décembre.
Une fois la porte fermée à clé je descend les marches et emboîte le pas vers le square.
J'ai besoin de respirer. Et de ne plus entendre les bruits d'animaux que font ma mère et son copain.
Je lui ai pourtant fait comprendre que c'était trop tôt pour le ramener à la maison mais elle ne m'a pas écouté.
Les images de mon père que j'ai vu le week end dernier me reviennent en tête. L'hôpital psychiatrique ne lui réussit pas vraiment.
Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche alors que je traverse la route.
De Hakim 🐺 :
Darryl fait une soirée ce soir tu viens ?
À Hakim 🐺:
Ce soir ?
De Hakim 🐺 :
Ah euh non demain soir, je pensais que tu lirais le message que demain matin, tu fais quoi encore éveillé à cette heure là ?
À Hakim 🐺 :
Ouais biensur je viendrais, Hakim il est que 22h30
De Hakim 🐺:
Et ? Va dormir wsh y a cours demain
À Hakim 🐺 :
D'accord papa poule
De Hakim 🐺:
🙄
Je range mon téléphone dans ma poche et continue ma route.
J'arrive 10min plus tard au square. Je devrais arrêter de venir ici en pleine nuit, je pourrais tomber sur des fou furieux. Mais c'est mon seul échappatoire, seule avec le ciel, je peux réfléchir sereinement et me vider la tête.
Ici, tout est inédit, le ciel n'est jamais identique au ciel de la veille, alors pas d'attache. C'est comme si je le re-découvrais chaque soir, comme si c'était un nouvel endroit.
Chez moi, tout me rappelle ma vie d'avant, avant le divorce. Ça pollue mes pensées et elles deviennent négative.
Je pourrais me libérer d'une autre manière, comme en parler à quelqu'un. Mais j'y arrive pas, j'en ai pas envie. C'est ma douleur, je peux pas la crier sur tout les toits, je dois la dompter et l'écraser moi même.
