Chapitre XII

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Une semaine s'est écoulée depuis cet événement. Nous sommes de nouveau en week-end.

J'ouvre les yeux, alors que mon alarme ne s'est pas encore activée. C'est presque l'aube et je n'ai pas su trouver le sommeil. Depuis combien de temps n'ai-je pas ressenti ce sentiment ? Ce poids à la poitrine, qui me rassure autant qu'il me dérange.

En voulant me redresser, une tête aux cheveux courts, sur mon ventre me retient. Celle de mon petit-ami. Je me surprends à avoir espéré retrouver la fillette de l'autre jour. Avec tendresse je caresse sa chevelure avant de me laisser bercer par Morphée. Et ce, jusqu'à dix-heures où mon réveil se met à sonner, me pressant de sortir du lit. En jetant un regard encore fatigué sur ma table de chevet, je tombe sur les documents de notre dernière mission. Depuis que nous avons régler la faille temporelle, je n'ai pas pu m'empêcher de relire nos bilans. Analysant inlassablement tous les passages où il pourrait y avoir un détail crucial que l'on aurait omit d'ajouter, ou de comprendre.

- Ça t'obsède à ce point ? M'interromps dans mes réflexions, Kei.

Je me retourne vers lui, soupirant et fixant un point imaginaire au plafond :

-Je n'irai pas jusqu'à dire que ça m'obsède. Mais ça me chiffonne. J'ai un mauvais pressentiment...Je m'arrête un instant de parler, un peu perdue.

- Comme si cette histoire en cachait une autre plus sombre et compliquée à régler ? Complète Keichiro en embrassant le haut de mon épaule, sans doute pour me faire reprendre mes esprits.

- Exactement. Nous n'allons pas souffler longtemps...

Je le prends dans mes bras quelques minutes, savourant le silence apaisant de la pièce et me redresse pour chercher des vêtements. Mon compagnon me suit du regard avant de quitter le lit à son tour.

Dans l'après-midi, pendant que je m'attelais à l'écriture d'une de mes fictions pour enfant, quelqu'un vient sonner à notre porte. Ne voulant pas interrompre mon imagination, j'appelle Keichiro. Personne ne répond, il doit être sorti. A contre-cœur, je m'arrache de mon travail et viens déverrouiller la porte. A peine l'ai-je entrouverte, qu'une décharge électrique au niveau du ventre me fait m'agenouiller au sol, tordue de douleur. Voulant à tout prix voir le visage du coupable, mes yeux troubles ne distinguent qu'une blouse blanche, avec un symbole flou en guise de blason sur l'une de ses poches. Seule sa bouche balafrée, tordue d'un sourire satisfait, est découverte. D'une voix emplie de mépris et de sarcasme, il me parle pour la première et dernière fois avant que mes forces ne me quittent tout d'un coup, me plongeant dans le coma.

- Je suis venue te récupérer, mon très cher numéro 5. Tu as assez joué, nous retournons au bercail.

Me faire avoir comme un bleu...Quelle humiliation. Je n'ai pas bien entendu ce qu'il m'a dit, mais une chose est sûre : Quand je reprendrai conscience, je l'éclaterai sans perdre de temps.

***

Point de vue de Keichiro Satô.

Depuis une semaine, ça ne fait que me hanter. Qui a bien pu vouloir s'en prendre à Makoto ? Ou à notre organisation ? Et pourquoi ? D'après les recherches de Shuei, nous aurions plusieurs coupables. Mais impossible de déterminer leur nombre. Tout a été si bien orchestré, qu'il en est presque impossible de démêler le vrai du faux. Je dois l'en informer. En arrivant devant chez nous, je constate que notre porte est restée grande ouverte.

- Ce n'est pas normal, jamais elle ne laisserait l'entrée comme ça...

J'entre, la boule au ventre, et referme la porte derrière moi.

THE TARGET VOLUME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant