la musique résonne dans la pièce tandis que l'air frais du matin s'infiltre par la fenêtre ouverte. l'atmosphère est douce, agréable et emporte mahalia dans une valse de chaleur et de tendresse.mais son pinceau reste en suspens, frôlant presque la toile vierge.
pourquoi n'arrivait-elle pas à le poser ?
son cœur rate un battement, et le souffle bancal, elle lâche l'objet. frustrée, elle passe nerveusement ses mains dans ses cheveux bruns, les yeux clos.
les jours passent et toujours rien. elle n'arrivait plus à peindre comme avant. elle avait pensé pouvoir surmonter l'épreuve du deuil, mais elle avait eu tord. son cœur est en miette et son inspiration avec. il lui manque, chaque jour.
elle s'approche alors de la fenêtre, posant ses avants bras sur la rambarde. son regard clair se pose sur le paysage. elle laisse couler ses pupilles vertes sur les hauts arbres qui surplombent la plage et ses eaux bleutées. l'aurore laisse une sensation douce, accueillant à bras ouverts les habitants de la ville.
sur le sable fin, quelques promeneurs profitent de la sérénité que leur offre la nature. mahalia remarque alors un jeune homme, les cheveux bruns défiant le vent, le visage tourné vers la mer.
elle le reconnait, cet inconnu au sourire charmeur.
et soudain, prise d'une envie folle, elle attrape ses vieilles tennis et ses clés, et après un dernier coup d'oeil à la toile inachevée, quitte sa chambre ainsi que son appartement.
dehors, le vent caresse sa peau, la guidant vers la côte. ses pas se font plus rapides, encouragés par le chant des mouettes.
et puis le goudron se transforme en bois, puis en sable. elle laisse ses pieds nus apprécier le contact des grains dorés et s'engage sur la plage, fixant le dos du jeune homme.
mais à quelques mètres à peine, elle se fige, nerveuse. pourquoi fait-elle cela ? qu'attendait-elle de cette relation bancale ?
elle n'a pas le temps de trouver des réponses à ses incertitudes qu'il se lève, et se retourne. un sourire nait sur son visage bronzé lorsqu'il remarque la présence de mahalia. celle-ci tente de lui rendre son sourire le plus convainquant.
sans un mot, et sans qu'ils aient besoin d'en prononcer un seul, ils se mettent à marcher, leurs pas les guidant de nouveau sur le béton. inconsciemment, la jeune femme se dirige vers chez elle. il ne pose aucune question, aussi silencieux que la plage en hiver.
face à son immeuble, mahalia se stoppe, indécise. elle en a envie, de l'accueillir chez elle, mais elle en a également peur. ils ne se connaissent que depuis quelques jours, ne s'étant vus que de rares fois.
mais le regard réconfortant du jeune homme la pousse la ouvrir la porte et à le laisser passer, le cœur dansant dans sa cage thoracique.
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ɪɴsᴘɪʀᴀᴛɪᴏɴ
Romanceles pinceaux, les toiles et les chevalets sont l'échappatoire de mahalia. jusqu'à la mort de son frère. puis tout semble s'arrêter : elle n'aime plus peindre. mais que faire, quand ce qui faisait battre notre coeur ne le laisse dorénavant que de mar...