le visage tourné vers sa toile, le regard jonglant entre la peinture et le paysage du coucher de soleil, mahalia reste concentrée, les lèvres entrouvertes. son pinceau se balade lentement et avec précision sur la toile posée sur un chevalet en bois.et aussi étonnant que celui puisse paraître, elle se sent bien. elle est sereine, plongée dans ses pensées.
ce n'est que deux heures plus tard que son pinceau rejoint le bocal avec les autres. mahalia observe sa toile, septique ; elle ne sait pas quoi en penser.
le tableau qu'elle venait de peindre est beau, c'est indéniable. mais elle ne le trouve pas subjuguant, il ne lui transmet aucune émotion, aucune sensation. rien.
le néant.
elle avait été inspirée pour peindre une toile sans âme. et ce n'était pas l'inspiration qu'elle souhaitait.
elle se laisse tomber sur son lit défait, le regard vide.
elle n'était devenue que l'ombre d'elle-même mais pourtant, elle sentait qu'au fond d'elle, une chose la poussait à ne pas abandonner. une chose, ou plutôt quelqu'un.
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ɪɴsᴘɪʀᴀᴛɪᴏɴ
Romanceles pinceaux, les toiles et les chevalets sont l'échappatoire de mahalia. jusqu'à la mort de son frère. puis tout semble s'arrêter : elle n'aime plus peindre. mais que faire, quand ce qui faisait battre notre coeur ne le laisse dorénavant que de mar...