"Je suis désolé.
– Eugène."
mahalia observe le bout de palier, glissé maladroitement sous sa porte. elle fixe cette écriture bancale et tremblante, le regard embué.
alors, prise d'un élan, elle ouvre la porte à la volée et court. ses pieds frôlent le sol, sans même savoir où ils la mènent.
elle court, comme si sa vie en dépendait. comme si, au bout de cette course, se trouvait la réponse à toutes ses questions.
elle court, comme si le béton sous ses chaussettes ne la faisait pas souffrir, comme si elle ne sentait pas les milliers de petits cailloux lui entailler la chair.
elle court, comme si le soleil face à elle ne l'eblouissait pas.
elle court, comme si la mort la poursuivait.
elle court.
puis tout s'arrête.
le monde semble s'être arrêté de lui-même, le temps en suspension.
il est là, les larmes aux joues.
elle est là, le rose au visage, les pieds entaillés et le souffle rapide.
et alors qu'ils s'observent, une simple rue les séparant, elle sait.
mahalia sait que face à elle, la gorge nouée, se trouve ce qu'elle a toujours chercher.
son âme sœur,
sa raison de vivre,
ce pourquoi elle veut se lever chaque matin,
le seul cœur qu'elle veut savoir entrain de battre,
celui qu'elle veut pouvoir observer le restant de sa vie ;
son inspiration.
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ɪɴsᴘɪʀᴀᴛɪᴏɴ
Romanceles pinceaux, les toiles et les chevalets sont l'échappatoire de mahalia. jusqu'à la mort de son frère. puis tout semble s'arrêter : elle n'aime plus peindre. mais que faire, quand ce qui faisait battre notre coeur ne le laisse dorénavant que de mar...